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10 endroits au Canada nommés d'après des royautés

En 2002, la reine Elizabeth II effectue une tournée au Canada en l’honneur de son jubilé d’or, le 50e anniversaire de son accession au trône. Pour souligner cet événement, le gouvernement de l’Ontario promet de renommer un parc provincial en son honneur. Le 9 octobre 2002, le parc provincial Dalton-Digby Wildlands situé dans le centre sud de l’Ontario – l’un des plus vastes de la province – est officiellement renommé « parc provincial Queen Elizabeth II Wildlands ». Au Manitoba, huit lacs portent le nom de chacun des petits-enfants de la reine Elizabeth II, en leur honneur. Depuis aussi longtemps que les Européens s’établissent de façon permanente dans ce qui constitue aujourd’hui le Canada, des endroits sont nommés ou renommés en l’honneur de membres de la royauté. En voici 10 exemples.

Elizabeth I
  1. Le mont Queen Bess, en Colombie-Britannique

Le mont Queen Bess est l’un des plus hauts sommets des chaînons du Pacifique de la chaîne Côtière située au sud de la Colombie-Britannique. Cette montagne est ainsi nommée en l’honneur de la reine Elizabeth I, dont le règne s’étend de 1558 à 1603. S’il est possible que sir Francis Drake, explorateur de l’époque élisabéthaine, visite l’île de Vancouver en 1579 à l’occasion de son tour du monde, il ne baptise pas le mont Queen Bess en l’honneur de sa marraine royale. Le capitaine Richard P. Bishop, un arpenteur-géomètre du 20e siècle, est plutôt celui qui lui donne ce nom, qu’il propose en 1928 et qui s’inspire de l’histoire des navigateurs de l’époque élisabéthaine.

Place Royale, toitures du XVIIe siècle
  1. La place Royale, à Québec

Le roi Louis XIV de France, surnommé le Roi Soleil, règne de 1643 à 1715 – un règne de 72 ans, le plus long de l’histoire de l’Europe. Il joue un rôle de premier plan dans le développement de la Nouvelle-France, qui devient une colonie de la Couronne en 1663. En 1685, Louis XIV ordonne, en son honneur, la création d’une « place royale » dans diverses régions de son royaume. Un buste du roi, destiné à être exposé sur la place Royale, arrive à Québec l’année suivante. La forteresse de Louisbourg, en Nouvelle-Écosse, est également ainsi nommée en l’honneur de Louis XIV; sa construction ne se termine toutefois pas avant que son arrière-petit-fils et successeur, Louis XV, n’accède au trône.

Terre de Rupert
  1. La Terre de Rupert

En 1670, le roi Charles II accorde la charte royale à la Compagnie de la Baie d’Hudson, lui octroyant ainsi le monopole commercial sur le bassin versant de la baie d’Hudson, soit un tiers de la superficie du Canada moderne. Le cousin de Charles II, le prince Rupert du Rhin, général de cavalerie royaliste durant les guerres civiles anglaises et membre honoraire de la Royal Society, est nommé premier gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson; le bassin versant de la baie d’Hudson porte depuis le nom de Terre de Rupert. La ville de Prince Rupert, en Colombie-Britannique, porte également ce nom en l’honneur du prince Rupert du Rhin.

Île-du-Prince-Édouard
  1. L’Île-du-Prince-Édouard

Le prince Edward, duc de Kent et Strathearn et père de la reine Victoria, est l’un des premiers membres de la famille royale britannique à vivre, durant une période prolongée, dans ce qui constitue aujourd’hui le Canada. Il passe le plus clair des années 1790 à Québec et à Halifax, et finit par devenir commandant des forces britanniques en Amérique du Nord. Il est également le premier membre de la famille royale à visiter le Haut-Canada (l’Ontario actuel). Si le prince Edward ne visite jamais l’île Saint-Jean durant son séjour en Amérique du Nord britannique, on donne à cette île le nom d’Île-du-Prince-Édouard en 1799.

Léopold I
  1. Cobourg, en Ontario

La ville de Cobourg, en Ontario, est un rare exemple de ville canadienne portant le nom d’un membre de la royauté qui n’est ni britannique ni français. En 1816, le seul enfant légitime du futur roi George IV, la princesse Charlotte de Galles, épouse un prince allemand, le prince Léopold de Saxe-Coburg-Saalfeld. Charlotte est destinée à devenir reine, ce qui suscite un grand enthousiasme à l’égard de ses noces et de l’arrivée d’un enfant royal. Cependant, Charlotte perd tragiquement la vie en accouchant d’un garçon mort-né en 1817. Cette ville est ainsi nommée en reconnaissance du mariage de Charlotte et Léopold. Léopold devient ensuite Léopold Ier, roi des Belges, et le mentor de sa nièce, la reine Victoria.

Victoria, hôtel de ville de
  1. Victoria, en Colombie-Britannique

Au Canada, il existe plus d’endroits baptisés en l’honneur de la reine Victoria que de tout autre personnage historique important. Victoria règne de 1837 à 1901 – le deuxième règne le plus long de l’histoire britannique. En l’honneur de son couronnement en 1838, elle accorde l’amnistie aux participants aux Rébellions de 1837-1838 dans le Haut et le Bas-Canada. En 1845, l’Assemblée législative de la Province du Canada déclare le 24 mai, le jour de l’anniversaire de la reine, un jour férié officiel, d’ailleurs encore observé de nos jours (voir fête de Victoria). En 1867, Victoria apporte son soutien à l’autonomie gouvernementale et à la Confédération du Canada. D’autres endroits sont nommés en l’honneur de la reine Victoria, dont Regina, la capitale de la Saskatchewan, l’ île Victoria, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, et Victoriaville, au Québec.

Lac Louise
  1. Le lac Louise, en Alberta

La quatrième fille de la reine Victoria, la princesse Louise Caroline Alberta, est le premier membre féminin de la famille royale à traverser l’océan Atlantique et à visiter le Canada. En 1878, son époux, John Campbell, lord Lorne, devient le quatrième gouverneur général du Canada depuis la Confédération, et le couple royal s’installe dans le domaine Rideau Hall, à Ottawa. Louise est une écrivaine, une peintre et une sculpteure accomplie. Durant le mandat de lord Lorne (de 1878 à 1883), le couple joue un rôle de premier plan dans la création de l’Académie royale des arts du Canada et du Musée des beaux-arts du Canada. Il effectue également une première visite royale en Colombie-Britannique. La province de l’Alberta est également ainsi nommée en l’honneur de la princesse Louise.

Prince George
  1. Prince George, en Colombie-Britannique

La ville de Prince George, en Colombie-Britannique, est certes ainsi nommée en hommage à un membre de la famille royale… mais lequel? En 1807, l’explorateur Simon Fraser donne peut-être le nom de Fort George à un poste de traite des fourrures en l’honneur du roi George III. La ville elle-même est toutefois constituée en 1915, durant le règne du grand-père de la reine Elizabeth II, le roi George V. L’un des quatre fils de ce dernier, le prince George, duc de Kent, inspire peut-être aussi le nom de cette ville.

Autoroute Queen-Elizabeth
  1. L’autoroute Queen Elizabeth, en Ontario

Tout comme les villes, les montagnes et les lacs, les rues et routes du Canada portent le nom de membres de la royauté. En 1939, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, le roi George VI et la reine Elizabeth (plus tard la reine mère) passent quatre semaines au Canada; pour la première fois, un monarque régnant et son consort entreprennent une visite royale au Canada. Le 7 juin 1939, le roi et la reine participent à la cérémonie d’ouverture de l’autoroute Queen-Elizabeth (autoroute QEW), près du pont Henley, à St. Catharines. La reine Elizabeth, reine mère, retourne au Canada à 14 reprises. Dans les années 1950, des rumeurs circulent même selon lesquelles elle serait nommée au poste de gouverneur général. En 2000, âgée de 100 ans, la reine mère reçoit l’Ordre du Canada.

Île du Prince-Charles
  1. L’île du Prince-Charles, au Nunavut

La plus grande île du bassin Foxe, l’île du Prince-Charles est cartographiée à l’occasion d’un relevé aérien de l’Aviation royale du Canada en 1948 – la même année où la future reine Elizabeth II donne naissance à son premier enfant, le prince Charles. Cette île inhabitée est ainsi nommée en l’honneur de l’enfant royal. Le prince Charles visite ce qui constitue le Nunavut actuel en 1970, à l’occasion de sa première tournée au Canada, y découvrant Frobisher Bay (aujourd’hui Iqaluit) en compagnie de ses parents, la reine Elizabeth II et le prince Philip, duc d’Édimbourg, et de sa sœur, la princesse Anne. La dernière visite du prince Charles au Canada remonte au 150e anniversaire de la Confédération, en 2017.