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Histoire de l’architecture des peuples autochtones au Canada

Avant l’arrivée des Européens, les peuples autochtones au Canada avaient leurs propres traditions de construction. Les habitations et les structures variaient considérablement d’une nation à l’autre, en fonction de leur utilité et de leur usage. Les traditions de construction reflétaient également les différents aspects des cultures, sociétés, géographies, croyances spirituelles et environnements respectifs à chaque peuple autochtone. Cet article présente un aperçu des principaux types d’habitations et de structures utilisées par les peuples autochtones de l’Arctique, de la région subarctique, de la côte nord-ouest, du Plateau, des Plaines et des forêts de l’Est.

Introduction

L’architecture autochtone à travers le Canada a une apparence et une fonction différente selon la communauté qui la crée. Le climat, l’environnement et la région géographique influencent également les conceptions autochtones. Dans l’Arctique, par exemple, les Inuits construisent des igloos à partir de neige afin d’abriter les chasseurs et les familles, alors que les Premières Nations des Plaines utilisent souvent des tipis faits de bois et de peaux pour la même raison.

Malgré leurs différences, une caractéristique frappante dans toute l’architecture autochtone est le lien entre la culture et la forme du bâtiment. Le wigwam, le tipi et l’igloo sont des formes de constructions très évoluées, parfaitement adaptées à leurs environnements et répondant aux exigences des cultures nomades de chasse et de cueillette. La maison longue, la maison semi-souterraine et la maison de planches sont des réponses diverses au besoin de formes de constructions plus permanentes.

En plus de répondre au besoin primaire d’un abri, les structures autochtones servent également à l’expression des croyances spirituelles et des valeurs culturelles. Pour les Iroquois, la maison longue fait partie de leur identité et elle comporte un sens philosophique. La Confédération Haudenosaunee, composée à l’origine des Mohawks, des Oneidas, des Sénécas, des Cayugas et des Onondagas (les Tuscarora s’y sont joints plus tard), caractérise leur association comme une maison longue de cinq feux.

Chacune des sections ci-dessous explore les habitations traditionnelles des peuples autochtones qui occupent traditionnellement des territoires dans les régions suivantes du Canada : l’Arctique, la région subarctique, la côte nord-ouest, le Plateau, les Plaines et les forêts de l’Est. Il est important de noter qu’une forme de construction autochtone n’est pas nécessairement spécifique à une seule région géographique. Par exemple, le wigwam est utilisé à la fois dans les forêts de l’Est et dans certaines parties de la région subarctique. De même, les huttes de terre sont faites par une large variété de peuples autochtones vivant au sud de la Colombie-Britannique, des Prairies, de l’Arctique et du Labrador.

Maison longue

L’habitation caractéristique des peuples iroquois vivant dans les forêts de l’Est, comme les Haudenosaunee, les Hurons-Wendats et les Neutres, est la maison longue. Il s’agit d’une structure longue et étroite qui abrite plusieurs familles de la lignée féminine. Les villages Iroquois sont composés d’un groupe de maisons longues, souvent entourées par un mur de poteaux. Les Iroquois utilisent la maison longue comme une métaphore de la vie; c’est l’endroit où les familles se rassemblent, où les cérémonies religieuses ont lieu et où les décisions politiques sont prises.

Vue extérieure d'une maison longue reconstruite

Wigwam

Les wigwams sont des types de bâtiments pouvant généralement accueillir une ou deux familles. Ils sont construits par les peuples autochtones vivant dans les forêts de l’Est et dans les parties est de la région subarctique. Les wigwams peuvent être démontés et remontés par les peuples autochtones qui se déplacent fréquemment en raison des besoins de chasse et de collecte de nourriture. La construction et la conception des wigwams sont d’aspect différent selon la nation. Les peuples algonquiens préfèrent généralement un toit en forme de cône, alors que d’autres préfèrent une conception en forme de dôme. Certaines de ces variétés en forme de dôme sont construites en longueur et ressemblent donc à la maison longue des Iroquois.

Wigwam Mi'kmaq

Tipi

Le tipi est une structure en forme de cône et faite de poteaux de bois et de revêtements cousus à partir de peaux de bisons. Les peuples autochtones vivant dans les Plaines développent cette forme de maison portable afin de répondre aux besoins de leur style de vie nomade ou semi-nomade. Plusieurs peuples autochtones des Plaines, comme les Siksikaitsitapi (Confédération des Pieds-Noirs), les Cris, les Ojibwés, les Assiniboines et les Dakotas, se déplacent de manière saisonnière à la poursuite de nourriture et d’endroits d’hivernage sécuritaires. Ces habitations sont également conçues en raison d’une dépendance au bison, et ce jusqu’à l’éradication de cet animal, du milieu à la fin du 19e siècle.

Tipi siksika (Pieds-Noirs)

Maison semi-souterraine

Les peuples autochtones du Plateau, y compris les nations Salish du continent comme les Nlaka'pamux (les Thompsons) et les Secwepemc (les Shuswaps), construisent généralement des maisons semi-souterraines. Celles-ci sont largement caractérisées par une structure de charpente en rondins construite au-dessus d’un sol creusé et recouverte d’une couche de terre isolante. La maison semi-souterraine est considérée comme étant possiblement le type de maison le plus ancien de l’Amérique du Nord.

Maison semi-souterraine

Maison de planches

L’une des structures architecturales les plus connues de la côte nord-ouest est la maison de planches. Généralement constituées de grandes longueurs et dimensions de cèdre, ces maisons abritent les familles et sont également utilisées à des fins cérémonielles, comme le potlatch. Parmi certaines des nations autochtones qui construisent des maisons de planches, on trouve les Haïdas, les Kwakwaka’wakw et les Nuu-chah-nulth.

Maison traditionnelle de planches des Haïdas

Hutte de terre

Les peuples autochtones du sud de la Colombie-Britannique, des Prairies, de l’Arctique et du Labrador construisent couramment des habitations faites de tourbe, c’est-à-dire de l’herbe et du sol qui sont maintenus ensemble par les racines de l’herbe. Les colons ont également construit des huttes de terres durant l’ère de la colonisation.

Maison hivernale des Thulés

Les Thulés occupent l’Arctique, de l’Alaska au Groenland, aux environs de l’an 1000 de notre ère. Leur maison d’hiver est construite partiellement sous la terre et est conçue pour offrir chaleur et confort durant les périodes prolongées de vie à l’intérieur. La plus impressionnante caractéristique de la maison hivernale thuléenne est son toit, qui est parfois fabriqué à partir d’os de baleines.

Maison hivernale des Thulés

Igloo

Les Thulés sont les ancêtres des Inuits, qui ont construit leur propre habitation hivernale, l’igloo. Cette structure est faite de neige dure et, en fonction de son usage, elle peut abriter une personne ou une famille. La forme de l’igloo est possiblement ancienne : les archéologues ont trouvé des couteaux à neige parmi les peuples Dorset, cette culture précédant les Thulés, ce qui suggère que les peuples Dorset pourraient possiblement avoir construit avec de la neige en l’an 1000 avant notre ère.

Construction d'un igloo

Tupiq

Durant les étés, qui sont chauds et qui sont le temps de la chasse et de la pêche, les Inuits ont besoin d’une structure d’habitation plus mobile. Ils vivent donc souvent dans une simple tente portable, appelée tupiq, qui est cousue à partir de peaux de phoques, de caribous et d’autres animaux.

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