Bibliographie
Introduction
Une bibliographie peut se définir comme la nomenclature descriptive et détaillée de documents imprimés; au sens large, le terme embrasse la recherche et les méthodes utilisées à cette fin. Il n'existe pas de terme distinctif pour désigner l'énumération des partitions musicales; dans le contexte de cet article, la bibliographie inclut la musique notée. (Pour la liste des enregistrements sonores, voir Discographie.) Une bibliographie peut rassembler les publications d'un auteur ou d'un éditeur ou bien celles que possède un collectionneur privé ou une bibliothèque, ou encore les travaux effectués à une époque donnée ou dans un pays en particulier. Enfin, ce qui est le plus fréquent, elle peut se rapporter à une seule matière. Les différents éléments peuvent inclure des livres et des revues ou des chapitres ou articles de ceux-ci, des brochures, des catalogues et des thèses. La description détaillée doit inclure l'auteur, le titre, la ville de publication, l'éditeur, la date, le nombre de pages et le titre de la collection, de même que des renseignements sur les dimensions physiques de l'ouvrage, la collation, les éditions successives, la préface et les appendices, des notes sur l'origine de l'ouvrage et les étapes de sa publication, ainsi que tout autre détail pertinent. Cependant, parmi les sources d'information accessibles sur la musique et la vie musicale canadiennes, on ne trouve souvent que des listes de références et répertoires sommaires, lesquels ne fournissent guère plus que le nom de l'auteur, le titre, l'éditeur et la date de l'édition.
La classification des différents éléments d'une bibliographie peut varier mais, le plus souvent, l'ordre choisi est alphabétique par nom d'auteur, ou chronologique par date de publication. L' EMC a adopté l'ordre chronologique afin de permettre au lecteur de suivre les progrès d'une recherche et la différence de point de vue d'un auteur à un autre (ou, dans le cas d'un compositeur, l'évolution d'une oeuvre à une autre). Cette méthode permet en outre de repérer rapidement la plus récente édition. La présente rubrique n'a pas pour fonction de servir de bibliographie sur la musique au Canada mais plutôt de questionner l'activité bibliographique et d'offrir une bibliographie des bibliographies. En page XXXX, l' EMC présente une bibliographie d'un bon nombre des principales sources de renseignements relatives à la musique au Canada, ainsi que les formules abrégées employées pour s'y référer à l'intérieur de l' EMC. On y trouve aussi des bibliographies sélectives en supplément à plusieurs articles. Voir particulièrement Archives, Association canadienne des bibliothèques musicales, Bibliothèque nationale du Canada, Biographie, Centre de musique canadienne, Chansonniers des écoles, Dictionnaires, Discographie, Hymnes, Lande - Collections, Périodiques, Théorie - Manuels. Les abréviations, sigles et particularités de style en usage dans les bibliographies et listes des articles de l' EMC sont précisés en page XXXX.
Développement de la recherche bibliographique
Les premiers documents de nature bibliographique ont été les listes d'enregistrement de droit d'auteur ajoutées chaque année aux Documents de la session de la Chambre des communes (1868-1900) et imprimées dans les registres du Bureau des brevets pour les années 1901 à 1929. Ces registres de droits d'auteur fournissent des renseignements sur une proportion estimée aux deux tiers de la musique canadienne publiée entre 1868 et 1929. Comportant plus de 42 000 inscriptions, ils constituent une source substantielle de références musicales, en particulier sur la musique imprimée, mais aussi sur les recueils de chants et les hymnaires. Chaque inscription inclut une brève énumération : nom du compositeur, titre de la pièce, nom du propriétaire des droits d'auteur ou de l'éditeur et date d'enregistrement. Le numérotage des inscriptions fournit une chronologie des publications musicales dont les droits d'auteur ont été enregistrés. Un groupe entreprenant d'éditeurs de musique publia un extrait de ces registres sous le titre de Complete List of Canadian Copyright Musical Compositions (entered from 1868 to January 19th, 1889) compiled from the Official Register at Ottawa (s.l. 1889). Il s'agit là du seul exemple de bibliographie canadienne établie d'après la liste de droit d'auteur jusqu'à la compilation de Patrick B. O'Neill en 1989 : A Checklist of Canadian Copyright Deposits in the British Museum 1895-1923 (vol. IV, musique imprimée, Halifax, N.-É. 1989). Ce livre isole la musique et unit dans un alphabet ce qui s'étend en d'innombrables énumérations mensuelles ou annuelles dans les listes originales officielles.
C'est dans la province de Québec que se manifesta en premier un intérêt pour la bibliographie musicale, bien que de manière occasionnelle et souvent accessoire à d'autres buts. Les écrits d'Ernest Gagnon, Nazaire LeVasseur et Ernest Myrand contiennent des références bibliographiques à des ouvrages sur la musique. L' Essai de bibliographie canadienne de Philéas Gagnon (Québec 1895; supplément, Montréal 1913; collection qui se trouve à la Bibliothèque de la Ville de Montréal) énumère plusieurs publications musicales. Parmi les premières bibliographies concernant des musiciens en particulier se trouvent un catalogue des compositions de Jehin-Prume (Une vie d'artiste, Montréal v. 1900), une liste d'écrits sur Calixa Lavallée (Le Passe-Temps, n 864, août 1933) et, à un niveau plus général, la bibliographie établie par Mary Smitherman sur 61 compositeurs dans « Compositeurs canadiens » (Ontario Library Review, vol. XV, août 1930). La bibliographie musicale débute cependant véritablement au Canada avec « Music in Canada : a short bibliography » de Jean Ross MacMillan (Ontario Library Review, vol. XXIV, novembre 1940), liste réunissant quelque 190 livres, recueils de chansons et articles de Canadiens. Des références supplémentaires furent ajoutées, dans la même revue, par Lucille May (vol. XXXIII, août 1949) et Nancy J. Williamson (vol. XXXVIII, mai 1954).
Composition
L'inventaire des compositeurs canadiens et de leurs oeuvres devint une nécessité pour la SRC dans l'accomplissement de son mandat de recherche et de diffusion de la musique canadienne. Le Catalogue of Canadian Composers (voir aussi Dictionnaires), dressé principalement en 1943-44, mais publié en 1947 seulement, fournit des renseignements sommaires sur les oeuvres de 238 compositeurs vivants. Il révéla pour la première fois le nombre et l'identité des compositeurs canadiens et fut un heureux stimulant pour les interprètes et les organisateurs de programmes musicaux. Une édition révisée et augmentée, incluant des noms récents ainsi que des compositeurs allant du XVIIe siècle jusqu'au début du XXe, contenait des relevés complets sur 356 compositeurs et de brefs documents sur plus de 100 autres. Il fut compilé en 1950-51 et publié en 1952.
Les années 1950 virent la création de plusieurs institutions et associations témoignant d'un vif intérêt pour la bibliographie musicale. Le Centre bibliographique canadien (1950) et son successeur, la Bibliothèque nationale du Canada (1953), ont publié Canadiana, une bibliographie mensuelle des nouvelles publications canadiennes. À ses débuts en 1950, cette bibliographie ne répertoriait que les livres; mais en 1953 s'y ajoutèrent les partitions et, en 1970, les enregistrements sonores. C'est aussi à la Université Laval que doit être attribuée la compilation rétrospective d'une bibliographie canadienne sur le XIXe siècle, couvrant toutes les matières, ainsi que l'apport d'une documentation bibliographique transmise par ses catalogues collectifs nationaux et ses divisions de référence, de musique, et autres. En 1968, la Bibliothèque nationale du Québec entreprit l'édition mensuelle d'une Bibliographie du Québec énumérant les publications québécoises ou relatives au Québec. Elle incluait la musique imprimée mais non celle enregistrée. La LCComp et, à partir de 1959, le Centre MC assumèrent la tâche de compiler et de publier des catalogues détaillés des oeuvres de compositeurs de musique pour le concert. Canadiana et les catalogues du Centre MC furent confiés à l'ordinateur pendant les années 1970.
Les membres de l'ACBM ont consacré beaucoup d'efforts à la préparation de plusieurs bibliographies des plus utiles et à d'autres travaux analogues, comme Musical Canadiana : A Subject Index (1967), La Musique canadienne : une liste sélective 1950-1973 (Lynne Jarman, dir., 1976) et d'autres ouvrages mentionnés plus loin. Le plus ambitieux projet de cet organisme, mis en chantier en 1966, consista en un catalogue détaillé des premières éditions de musique canadienne. Les archives relatives à ce projet furent déposées à la Université Laval et développées sous la forme d'un catalogue collectif des publications de musique canadienne jusqu'en 1950; elles présentaient la description d'environ 19 000 partitions qu'on trouve dans près de 25 bibliothèques, de 20 collections privées ou figurant sur les listes de droit d'auteur, ou bien dans la publicité des éditeurs. Elles furent cataloguées par compositeur, titre, date de publication et éditeur. L'inventaire 1895-1923 des droit d'auteur par Patrick O'Neill, cité plus haut, complète le catalogue collectif et offre l'avantage d'être publié.
Giles Bryant est l'auteur du premier catalogue, sous forme de livre regroupant les oeuvres d'un compositeur canadien, le HealeyWillan Catalogue (Ottawa 1972) - description détaillée de 784 oeuvres, suivie d'importantes sections bibliographiques et discographiques. Premier catalogue d'une série projetée par la Université Laval, il fut suivi en 1982 d'un supplément puis du Alexis Contant Catalogue de Stephen C. Willis. Le troisième de cette même série, un Glenn Gould Catalogue, de Ruth Pincoe et Stephen C. Willis, énumérant non seulement les compositions mais aussi le contenu de la collection Gould, était en préparation en 1992. Francine Pilote et Jacques Ducharme ont compilé le Répertoire numérique du fonds Guillaume-Couture (P 14) (Montréal 1979), tandis que Micheline Vézina-Demers et Claire Grégoire-Reid ont produit un Catalogue des oeuvres musicales du fonds Léo-Roy (Québec 1987). Mettant l'accent sur une seule composition, « Ô Canada » est une bibliographie-discographie-iconographie compilée en 1982 par Patricia Wardrop et Helmut Kallmann à l'usage de la Université Laval. Canadian Music of the Twentieth Century de George Proctor (Toronto 1980) comporte une « bibliographie sélective » de quelques 400 items sur la composition, listés par auteurs. L'ACMB a publié le Répertoire bibliographique de textes de présentation générale et d'analyse d'oeuvres musicales canadiennes (1900-1980) de Lucien Poirier (Ottawa 1983), qui procède par compositeur et par titre de composition. Ce genre typique de recherches sur la musique canadienne offre souvent des listes annotées et des bibliographies, par exemple, les travaux d'Ireneus Zuk sur les concertos pour piano, ceux de Timothy Maloney sur la musique pour ensembles de cuivres ou encore ceux de Robin Elliott sur quelque 370 quatuors à cordes canadiens.
Musique folklorique
Une autre association très active dans le travail bibliographique est la Société canadienne pour les traditions musicales (anciennement connue sous le nom de Société canadienne de musique folklorique), dont A Reference List on Canadian Folk Music, établie par Barbara Cass-Beggs et Edith Fowke, a paru en trois éditions successives (1966, 1973, 1978, dont les deux dernières figurent aussi dans le Canadian Folk Music Journal, vol. I, 1973 et vol. VII, 1978). Ce catalogue constitue l'un des outils les plus utiles et les plus pratiques accessibles à l'étudiant intéressé à la musique canadienne. Dans la première partie figurent les livres, brochures et articles, dans la deuxième, les compositions inspirées de chansons folkloriques, dans la troisième, une discographie. La société a également entrepris le projet d'une recherche bibliographique exhaustive, encore inachevée en 1991. Elle comporte des renseignements sur environ 1600 éléments (répertoire, recueils de chants, arrangements de musique folklorique et compositions, enregistrements et iconographie) dont les dossiers ont été déposés à la Université Laval. Deux membres de la SCTM, Edith Fowke et Carole Henderson Carpenter, ont publié Bibliography of Canadian Folklore in English (Toronto 1981), compilation détaillée qui inclut une section sur la musique et la danse folkloriques.
Les Archives de folklore de l'Université Laval ont aussi publié d'importants travaux bibliographiques, allant de la « Bio-bibliographie de Marius Barbeau » de Clarisse Cardin (Archives de folklore, vol. II, 1947) au Catalogue de la chanson folklorique française de Conrad Laforte (6 vol., Québec 1977-87) : vol. 1 Chansons en laisse (1977), vol. 2 Chansons strophiques (1981), vol. 3 Chansons en forme de dialogue (1982), vol.4 Chansons énumératives (1979). vol.5 Chansons brèves (les enfantines) (1987) et vol.6 Chansons sur les timbres (1983). La BN du Q a publié La Chanson au Québec 1965-1975 (Montréal 1975) comme troisième volume de sa série de Bibliographies québécoises. Les fonds individuels de musique folklorique sont répertoriés dans Catalogue of Canadian Folk Music in the Mary Mellish Archibald Library and Other Special Collections (Université Mount Allison, Bell Library Publications in Music n 1, Sackville, N.-B. 1974) ainsi que dans Songs Sung by French Newfoundlanders, recueil compilé par Gerald Thomas qui offre une documentation détaillée de la collection Folklore and Language Archive de l'Université Memorial (Saint-Jean, T.-N. 1978). Des bibliographies se rapportant à la musique des Amérindiens et des Inuit, compilées respectivement par Marie-Françoise Guédon et Beverley Diamond, ont paru dans le numéro d' Ethnomusicology consacré au Canada (vol. XVI, septembre 1972).
Autres domaines de spécialisation
Les initiatives en matière de recherche bibliographique sont souvent le résultat d'autres recherches. Ainsi, Helmut Kallmann, à la suite de son édition révisée du Catalogue of Canadian Composers de la SRC, a continué d'explorer l'histoire de la musique au Canada tout en créant une bibliographie générale de la musique au Canada (encore inédite mais grandement intégrée à l' EMC). Il a aussi publié « A check-list of Canadian periodicals in the field of music » (CMJ, vol. I, automne 1956, hiver 1957) et compilé le Catalogue of Orchestral Music de la LCComp (Toronto 1957), de même que le répertoire des adresses bibliographiques musicales antérieures à 1951 dont il fut responsable pendant nombre d'années. Ses travaux personnels ont été à la base de la Bio-Bibliographical Finding List of Canadian Musicians de l'ACBM (Ottawa 1961), édition révisée sous la direction de Kathleen M. Toomey et Stephen C. Willis en 1981 sous le titre de Musiciens au Canada : index bio-bibliographique. Son livre History of Music in Canada incluait la première bibliographie disponible avec sujets généraux. Kallmann fut aussi responsable de la planification de la vaste bibliographie de la SCTM mentionnée plus haut. Dans certaines biographies de musiciens canadiens, on retrouve des bibliographies des écrits de musiciens canadiens. Ainsi, R. Murray Schafer de Stephen Adams (Toronto 1983), Serge Garant et la révolution musicale au Québec de Marie-Thérèse Lefebvre (Montréal 1986), Oscar Peterson : the Will to Swing de Gene Lees (Toronto 1988) et Glenn Gould d'Otto Friedrich (Toronto, New York 1989). Musical Canada (Toronto 1988) comporte une liste des écrits de Helmut Kallmann. Deux exemples sérieux de bibliographie détaillée sont l'ouvrage de Barclay McMillan « Tune-book imprints in Canada to 1867 : a descriptive bibliography », publié dans les Cahiers de la Société bibliographique du Canada (vol. XVI, 1977), et l'ouvrage de John Beckwith« Tunebooks and hymnals in Canada, 1801-1939 », publié.dans American Music (vol. VI, été 1988).
Il existe un nouveau genre de documentation d'importance capitale pour les chercheurs, développé en Autriche par Otto Erich Deutsch dans sa recherche sur Schubert au début du siècle, soit.une liste bibliographique des sources publiées ou manuscrites sur un sujet donné ainsi que la reproduction du texte approprié. Ce principe fut appliqué au Canada dans les années 1980 dans la révision des anciens journaux de Halifax, Kingston, Hamilton et autres villes. L'un de ces projets est un Répertoire des données musicales de la presse québécoise, de 1764 à 1918, en six volumes, sous la direction de Juliette Bourassa-Trépanier et Lucien Poirier de l'Université Laval; le premier volume (1764-99) fut publié à Québec en 1990. Un autre exemple intéressant est A Documentary History of Music in Victoria, British Columbia : vol. I 1850-1899 (Victoria 1981), de Robert Dale McIntosh.
Vues d'ensemble
Dans le domaine des relevés généraux sur les ouvrages traitant de musique canadienne, le document de Victor Legendre, Musique canadienne (séminaire Saint-Augustin, Cap-Rouge, Québec 1970, miméographié, énumérant environ 400 titres, la plupart en français) trouve son équivalent en anglais dans A Basic Bibliography of Musical Canadiana, rassemblé par Frederick et Sharyn Hall, Bruce et Kathryn Minorgan et Nadia Turbide (Toronto 1970, miméographié, comprenant environ 700 titres en anglais et en français). Ian Bradley de l'Université de Victoria reprit ce projet et, dans son ouvrage A Selected Bibliography of Musical Canadiana (Victoria, C.-B., édition révisée 1976), apporta des preuves irréfutables de la prolifération des écrits sur la musique canadienne - énumérant 10 fois plus de titres que n'en contenait l'ouvrage de pionnier de Jean MacMillan (1940). Ni MacMillan ni Bradley ne sont cependant parvenus à tenir entièrement compte de la masse considérable des écrits du XIXe siècle et du début du XXe. Une compilation digne de mention à cet égard, bien qu'encore inédite, a été faite par Elaine Keillor de l'Université Carleton, qui a inventorié les articles et entrefilets parus dans les revues canadiennes et américaines autour des années 1900 (des copies ont été déposées à la Université Laval). Dans les années 1980, l'index des articles de journaux de la Université Laval fut pourvu également d'écrits non biographiques, et, en 1991, il couvrait approximativement 15 000 ouvrages biographiques, 8000 ouvrages organisationnels et 3000 articles d'actualité. C'est dire son importance car le Canadian Periodical Index (Windsor, Ont. 1928-32, Toronto 1938-47, Ottawa 1948-63; devenu le Canadian Index to Periodicals and Documentary Films, Ottawa 1964 -), le Music Index (Detroit, 1949 -) et le RILM (Répertoire international de la littérature musicale, New York 1967 -) ne couvraient seulement que de façon limitée la musique canadienne.
Un corpus bibliographique important constitue la condition sine qua non de la rédaction de l'histoire et de la biographie musicales et, en fait, de toute recherche sérieuse. Des relevés sur l'état de la recherche bibliographique relative à la musique canadienne furent réalisés à titre personnel en 1974 par Kallmann et George Proctor. Le premier, dans son chapitre « Subject bibliography - music » contenu dans Proceedings, National Conference on the State of Canadian Bibliography Vancouver, Canada, 22-24 May 1974 (Ottawa 1977), compare le travail réalisé avec les catégories et domaines qu'une bibliographie complète devrait idéalement comporter. Il constate un progrès considérable dans plusieurs secteurs (notamment l'inventaire des publications courantes, des compositions canadiennes, des biographies et des écrits sur la musique folklorique), mais déplore que nombre de projets valables demeurent inédits, par exemple, les tables analytiques de Keillor, la bibliographie exhaustive entreprise par la SCMF vers la fin des années 1960, le catalogue collectif des éditions de musique canadienne jusqu'en 1950 et l'index des articles conservés par la division de la musique de la Université Laval, ainsi que la liste de 496 thèses de Canadiens sur la musique, établie par Joachim Sandvoss. L'ouvrage de Proctor Les Sources de la musique canadienne : une bibliographie des bibliographies (Sackville, N.-B. 1975, 1979; paru aussi dans le Journal ACEUM, vol. IX, automne 1974) comporte une étude utile des sources de référence groupées sous des rubriques comme « Bibliographie générale », « Périodiques », « Biographies », « Biobibliographies de compositeurs particuliers », « Partitions », « Enseignement de la musique », « Thèses et communications », de même qu'une liste de 167 bibliographies reliées à ces sujets. Ses conclusions recoupent celles de Kallmann, à savoir qu'il y a, dans le domaine de la musique canadienne, plus de partitions, d'enregistrements et de documents imprimés qu'on ne le croit généralement, et certainement assez pour alimenter des cours de niveau universitaire sur le sujet.
Contributions canadiennes à la bibliographie musicale internationale
Les exemples les plus remarquables en sont les ouvrages d' Andrew Hughes, A Bibliography of Medieval Music : the Sixth Liberal Art (Toronto 1974, éd. rév. 1980) et Medieval Manuscripts for Mass and Office : a Guide to Their Terminology and Contents (Toronto 1982), et celui de Lowell Cross, Bibliography of Electronic Music (Toronto 1967, 1970). (Cross est un citoyen des É.-U. qui rassembla cette bibliographie pendant ses études supérieures en musique électroacoustique et en musicologie à l'Université de Toronto.) En 1972, James Parrott commença à compiler une bibliographie sur l'acoustique, Bibliotheca harmonicum, et, au début des années 1990, Sabina Ratner travaillait à un catalogue sur Saint-Saëns, Nicole Labelle à un autre, sur Albert Roussel, tandis que Marc-André Roberge avait publié une biobibliographie de Ferruccio Busoni (New York, Westport, Conn., et Londres 1991). Johannes Brahms : Thematisch-Bibliographisches Werkverzeichnis (Munich 1984), de Margit McCorkle, édité à partir d'un travail préparatoire fait avec Donald McCorkle, nous a pourvus d'un outil de recherche essentiel, tout comme les catalogues de Bryan N.S. Gooch et David S. Thatcher : Musical Settings of Late Victorian and Modern British Literature : a Catalogue (New York, Londres 1976), Musical Settings of Early and Mid-Victorian Literature (New York, Londres 1979), Musical Settings of British Romantic Literature : a Catalogue (2 vol., New York, Londres 1982) et A Shakespeare Music Catalogue (5 vol., Oxford 1991).
Le Canada participe à plusieurs projets entrepris par l'Assn internationale des bibliothèques musicales (et plusieurs coparrains), le RISM (Répertoire international des sources musicales; voir Bibliothèques), le RILM, le RIdIM (Répertoire international d'iconographie musicale; voir Iconographie) et le RIPM (Répertoire international de la presse musicale). Ce dernier eut pendant quelques années son secrétariat à l'Université de la Colombie-Britannique.