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Canada

Le nom « Canada » est dérivé mot iroquoien kanata, qui signifie village ou établissement. Le 13 août 1535, alors que Jacques Cartier s’approchait de l’île d’Anticosti, deux jeunes Autochtones qu’il ramenait de France l’ont informé que le chemin vers le Canada se trouvait au sud de l’île. Ce qu’ils entendaient par Canada était en fait le village de Stadaconé, le futur site de la ville de Québec. Jacques Cartier a utilisé le mot dans ce sens, mais en faisant également référence à la « province du Canada » pour désigner le territoire dominé par le chef de Stadacona, Donnacona. Le nom s’est rapidement étendu à une région beaucoup plus vaste. La carte du monde de la collection Harley (vers 1547), la première à indiquer les découvertes faites par Jacques Cartier lors de son deuxième voyage, applique le nom à la région située au nord du golfe et du fleuve Saint-Laurent. Vers 1550, les cartes démontraient également ce nom au sud du fleuve. (Voir aussi Cartographie au Canada : années 1500.)

Carte de Pierre Desceliers, 1546

Premières utilisations du nom « Canada »

Jacques Cartier se réfère au fleuve Saint-Laurent comme étant la « rivière de Canada », et le nom est généralement utilisé jusqu’à la fin du siècle. Toutefois, le 10 août 1535, il donne le nom de Saint-Laurent à une baie au nord de l’île d’Anticosti, et ce nom s’étend progressivement au golfe et au fleuve. En 1603, lors de son premier voyage au Canada, Samuel de Champlain parle de la « rivière du Canada », mais en 1613, il utilise le nom Saint-Laurent pour désigner le golfe. Le nom « Canada » est utilisé librement, même dans la correspondance officielle, comme synonyme de Nouvelle-France, qui comprend toutes les possessions françaises. Cependant, il a toujours été entendu, comme le fait remarquer le père Pierre Biard dans les Relations des Jésuites en 1616, que « le Canada n’est pas, à proprement parler, toute cette étendue de terre qu’on nomme maintenant la Nouvelle-France; mais c’est seulement cette partie qui s’étend le long des rives du grand fleuve Canada et du golfe du Saint-Laurent ». En 1664, François Du Creux, dans un ouvrage intitulé Historia Canadensis, établit la même distinction.


Conquête de la Nouvelle-France

Au fur et à mesure que les explorateurs français et les marchands de fourrures s’avancent vers l’ouest et vers le sud, la région à laquelle le nom Canada s’applique s’agrandit rapidement. Cependant, son étendue ne semble jamais définie officiellement. En mars 1762, après la Conquête de la Nouvelle-France, le général Thomas Gage informe le général Jeffery Amherst que les limites entre le Canada et la Louisiane n’ont jamais été clairement définies. Il ne peut que déclarer : « Ce que l’on croyait généralement [...] avoir été les frontières du Canada, et je vous donne mon opinion personnelle ». Il considère que « non seulement les [Grands] Lacs, ce qui est incontestable, mais tout le cours du Mississippi de sa tête à sa jonction avec l’Illinois » a été considéré par les Français comme faisant partie du Canada. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne abandonne temporairement le nom et appelle la colonie Province de Québec.

Acte constitutionnel et Confédération

Le Canada trouve son identité en 1791 lorsque l’Acte constitutionnel (ou Canada Act) divise la Province du Québec, alors considérablement agrandie, en provinces du Haut-Canada et du Bas-Canada. En 1841, ces deux provinces sont unies pour former la Province du Canada. En 1867, la Loi constitutionnelle unit la province du Canada (divisée en deux, soit l’Ontario et le Québec) avec la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick pour former « un seul Dominion sous le nom de Canada ». Le nouveau territoire est relativement petit, mais il s’étend rapidement. En 1870, l’achat de la Terre de Rupert repousse les frontières jusqu’aux Rocheuses et à l’océan Arctique. L’ajout de la Colombie-Britannique en 1871 crée un Canada qui s’étend d’un océan à l’autre; l’Île-du-Prince-Édouard est ajoutée en 1873, et la Grande-Bretagne cède le titre des îles de l’Arctique en 1880. Ceci donne au Canada l’essentiel des frontières actuelles du Canada, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, qui se joint à la fédération en 1949. Dans un remarquable commentaire, le distingué historien américain Samuel Eliot Morison observe que « jamais, depuis les temps de l’Empire romain, deux noms de localité n’ont reçu une étendue aussi vaste que le Canada et du Saint-Laurent ». (Voir aussi Exploration; Frontières historiques du Canada.)