Isobel Moira Dunbar, O.C., F.R.S.C., fonctionnaire et chercheuse scientifique dans le domaine de la glace (née le 3 février 1918 à Édimbourg, en Écosse; décédée le 22 novembre 1999 à Ottawa, en Ontario).
Diplômée de l’Université d’Oxford, où elle a étudié la géographie, Moira Dunbar immigre au Canada en 1947, après s’être consacrée professionnellement au théâtre pendant sept ans. Elle entre à la Section des études sur l’Arctique du Conseil de recherches pour la défense à l’époque où les travaux scientifiques dans le Nord sont en croissance. En collaboration avec K. R. Greenaway, elle produit l’ouvrage classique Arctic Canada from the Air (1956). Composé de texte et d’images aériennes, le livre est, pour de nombreux Canadiens, leur première introduction approfondie aux paysages arctiques. Ce projet amène Moira Dunbar à s’intéresser à l’exploration de l’Arctique.
Elle se spécialise plus tard en recherche sur la glace marine, en particulier sur ses aspects climatologiques. Elle est la première femme à effectuer des croisières estivales sur les brise-glaces du gouvernement canadien. Des observations effectuées durant ces croisières et au cours de vols de reconnaissance au-dessus d’îles arctiques mènent à ses études analytiques sur l’état des glaces et à son travail pour normaliser la terminologie des glaces.
LE SAVIEZ-VOUS?
Comme de nombreuses femmes scientifiques de son époque, Moira Dunbar se heurte à la discrimination fondée sur le sexe dans sa carrière. Malgré ses compétences, au départ on lui interdit de participer aux expéditions aériennes et maritimes, traditionnellement réservées aux hommes. Toutefois, elle persévère et finit par obtenir l’autorisation de s’y joindre.
Moira Dunbar participe activement à l’évaluation de télédétecteurs destinés à recueillir des données sur les glaces et est l’une des premières à utiliser un radar à balayage latéral pour la reconnaissance aérienne. En 1964, elle se rend en Union soviétique et en Finlande pour examiner les méthodes utilisées pour briser la glace. Entre 1966 et 1969, elle est conseillère en matière de glace lors des essais de l’aéroglisseur menés par le Conseil de recherches pour la défense et, en 1969, elle observe la croisière du Manhattan pour tester le comportement des superpétroliers dans les glaces. Auteure de nombreux articles scientifiques, elle reçoit la Médaille Massey en 1972, est élue Membre de la Société royale du Canada en 1973 et est nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1976. Elle prend sa retraite en 1978. Son frère est l’océanographe spécialiste de l’Arctique Maxwell John Dunbar.