Festival TransAmériques (ex-Festival de théâtre des Amériques) (FTA)
Festival TransAmériques (ex-Festival de théâtre des Amériques) (FTA). Le Festival de théâtre des Amériques, mis sur pied en 1985, a changé sa dénomination en 2007 pour Festival TransAmériques, ainsi que sa mission, afin d'y intégrer la danse après la disparition du Festival international de nouvelle danse (FIND, 1982-2003). Du coup, l'événement, de bisannuel qu'il était les vingt premières années, devenait annuel. Cofondé par Marie-Hélène Falcon, qui en assume la direction générale et artistique depuis les débuts, le FTA est le plus important festival de création contemporaine tenu à Montréal, dont chaque édition offre la crème de l'avant-garde mondiale, en théâtre et à présent en danse, à un public de plus en plus large et connaisseur.
Se voulant « une fenêtre sur le monde » pour le Québec contemporain, le Festival de théâtre des Amériques s'est imposé dès sa première édition comme un événement culturel majeur, non seulement à Montréal mais en Amérique du Nord. D'abord dédié au théâtre des Amériques, du nord au sud, il s'est rapidement ouvert aux autres continents, à l'Europe notamment, faisant de Montréal un rendez-vous incontournable pour les artistes les plus audacieux et novateurs de la planète. Parmi ceux-ci, que le FTA a fait connaître au public d'ici, les ramenant parfois à plusieurs reprises avec des spectacles différents, nommons Peter Brook, Tadeusz Kantor, Ariane Mnouchkine, Peter Sellars, Robert Wilson, Romeo Castellucci, Alain Platel et bien d'autres. Le Festival de théâtre des Amériques a accueilli au fil des ans des compagnies de l'Allemagne, de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Russie, de la Chine et du Viêt-Nam, de l'Argentine, du Brésil et du Mexique, etc.
En plus d'apporter son soutien aux créateurs québécois et canadiens par le biais de la coproduction, le FTA leur a toujours offert une importante vitrine internationale car producteurs, diffuseurs et journalistes de partout y accourent à chaque édition. Certaines figures de proue de notre théâtre, tels Robert LEPAGE, Denis MARLEAU, Wajdi MOUAWAD, Gilles Maheu, Paula de Vasconcelos et Pol Pelletier, notamment, ont pu profiter de ce formidable tremplin pour acquérir la reconnaissance d'un plus large public et promouvoir le rayonnement international de leurs œuvres. En 1997, le FTA inaugurait un volet intitulé La Nouvelle Scène, dédié aux jeunes compagnies et aux artistes québécois les plus novateurs. L'année précédente, il mettait sur pied Théâtres du Monde, un événement à plus petite échelle permettant d'accueillir des spectacles étrangers entre les éditions régulières du festival.
Investissant tous les lieux culturels de Montréal, et d'autres non dédiés aux arts de la scène, présentant également des performances gratuites sur les places publiques, le Festival de théâtre des Amériques a été le lieu d'incroyables coups de cœur et de quelques scandales. Ceux qui ont eu la chance d'y assister gardent un souvenir impérissable de la création de La Trilogie des dragons de Robert Lepage en 1987 dans un hangar du Vieux-Port de Montréal, comme de la présentation de L'Annonce faite à Marie de Claudel, mise en scène par Alice Ronfard, à la Chapelle du Grand Séminaire, en 1989. Parmi les bons coups du FTA, notons aussi la venue du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine avec le grandiose spectacle Les Atrides, présenté à l'Aréna Maurice-Richard en 1992. Plusieurs spectacles présentés au FTA ont récolté des honneurs au fil des ans, prix de la critique et Masques décernés par la défunte Académie québécoise du théâtre.
La rigueur de sa programmation, où priment toujours la qualité artistique et l'originalité, l'audace formelle et l'urgence de prises de parole sur les sujets chauds de notre temps, en dépit des critiques qui lui furent parfois adressées, a permis au Festival de théâtre des Amériques de maintenir sa réputation d'excellence. En alliant la danse et le théâtre, le Festival TransAmériques répond à l'évolution des courants artistiques contemporains où les disciplines s'emmêlent, se fusionnent, jouant du métissage, des échanges et des allers-retours. Indispensable lieu de rencontres, multilingue et multidisciplinaire, le FTA, par le biais d'ateliers, de débats et de discussions publiques, suscite les échanges entre les artistes et le public, et entre les professionnels des milieux artistiques.