Goldschmidt, Nicholas
Nicholas Goldschmidt. Chef d'orchestre, administrateur, professeur, baryton, pianiste (Tavikovice, Moravie, auj. République tchèque, 6 décembre 1908 - Toronto, 8 février 2004; naturalisé canadien 1951). F.R.H.C.M. h.c. 1978, D.Mus. h.c. (Guelph) 1984, A.R.C.T. h.c. 1987, D.Mus. h.c. (Toronto) 1989, D.LL. h.c. (York) 1999. Petit-neveu du compositeur autrichien Adalbert von Goldschmidt, il étudie à l'Académie de musique de Vienne avec Josef Marx (composition), Paul Weingarten (piano) et Corneille de Kuyper (chant). Après avoir dirigé des orchestres dans plusieurs villes de Tchécoslovaquie et de Belgique, il émigre aux États-Unis (1937) où il devient responsable de l'opéra (1938-1942) au San Francisco Conservatory et à l'Université Stanford, puis directeur du département d'opéra à l'Université Columbia (1942-1944).À l'invitation d'Arnold Walter, Goldschmidt s'établit à Toronto à titre de premier directeur (1946-1957) de la Royal Conservatory Opera School (University of Toronto Opera Division). Il devient aussi le premier directeur musical de la CBC Opera Company (1949-57) et de l'Opera Festival Association (1950-1957), pour laquelle il assume la direction de 13 opéras (dont Rigoletto, 1950, 1954; Les Noces de Figaro, 1951, 1955; et Hansel and Gretel, 1957). Il est directeur musical de l'école d'été de l'Université de la Colombie-Britannique (1950-1958) puis nommé directeur artistique et administrateur du Festival international de Vancouver (1957-1962).
Postes occupés du milieu des années 60 au milieu des années 70
Alors qu'il est à la tête de la division des arts d'interprétation (1964-1968) de la Commission du Centenaire, responsable de l'organisation des célébrations et manifestations nationales du Festival Canada (1967), il fonda à Ottawa le Chœur du centenaire, qu'il dirige jusqu'en 1972.
Directeur artistique de l'Edward Johnson Music Foundation (1967) et directeur musical de l'Université de Guelph (1968-1975), il fut à l'université en 1968 l'initiateur et le coordonnateur du Festival du printemps de Guelph sous les auspices de la fondation (1968). À titre de directeur artistique du festival jusqu'en 1987, il est au pupitre des productions de The Prodigal Son (première nord-amér., 1969), The Burning Fiery Furnace (1971), Noye's Fludde (1972) et The Rape of Lucretia (1974) de Britten; Acis et Galatée (1975) de Haendel; The Beggar's Opera (1976) de John Gay, version de Britten; Seabird Island (création 1977) de Derek Healey, une version scénique de l'oratorio L'Enfance du Christ de Berlioz (1980), The Two Widows de Smetana (première canadienne, 1982), Orpheus and Euridice de Gluck (1984) et l'opéra-bouffe La Finta Giardiniera de Mozart (1987). Il y organise et prépare un concert des œuvres de Krzysztof Penderecki sous la direction du compositeur (8 mai 1976). Le festival rend honneur à Goldschmidt à l'occasion de sa retraite en établissant une bourse en son nom pour des jeunes chanteurs.
En plus de ses responsabilités à Guelph, Goldschmidt devient en 1975 conseiller au Festival d'automne d'Algoma à Sault Ste Marie, Ont., dirigeant ses manifestations en plus de former l'Algoma Festival Choir.
Postes occupés de 1980 à 2004
En 1980, il agit comme président d'un comité national constitué pour organiser les célébrations du centenaire Healey Willan; la même année, il est nommé membre du Conseil des Arts du Canada. Il est aussi membre du conseil de direction de la Bibliothèque nationale du Canada (1981-1983).
Goldschmidt est conseiller artistique du Toronto International Festival (1984) puis organisateur et directeur exécutif du Concours international Bach de piano 1985. Il est aussi directeur artistique du Festival choral international 1989 tenu à Toronto, et directeur du festival Glory of Mozart tenu à Joliette (Québec), Saint-Jean (T.-N.) et Toronto en 1991.
De plus récents festivals organisés par Goldschmidt comprennent le Festival choral international en 1993 et 2002, les festivals d'été du Centre national des Arts en 1997 et 1998 et le Benjamin Britten Festival en 2003. Encore une fois, en 1995, il dirige Noye's Fludde en tournée pour le quarantième anniversaire des Nations Unies et pour les célébrations du nouveau millénaire, il anime Music Canada Musique 2000 avec plus de 60 commandes de nouvelles compositions canadiennes.
Goldschmidt l'interprète
Soliste d'oratorio ou interprète du lied à l'occasion, il se distingue particulièrement dans le cycle Die Winterreise de Schubert, qu'il chante en s'accompagnant lui-même au piano. Il donne de nombreux cours de perfectionnement sur le lied. Il interprète en s'accompagnant des mélodies de Schubert sur l'enregistrement Emmy Heim - a Self Portrait (Hallmark SS-2).
Honneurs et reconnaissance
Son enthousiasme communicatif allié à un optimisme indéfectible, un opportunisme de bon aloi et une aptitude à calculer les risques en ont fait le plus actif des organisateurs de festivals du Canada depuis son travail de pionnier au Royal Conservatory Opera. En 1983, un documentaire radiophonique en trois parties de la SRC avait pour titre « Nicholas Goldschmidt : Reminiscences » et il est le sujet d'un épisode de Adrienne Clarkson Presents à la télévision de la SRC. Le 6 décembre 1988, ses nombreux collègues lui ont rendu hommage à l'occasion de son 80<sup>e</sup>; anniversaire en présentant un concert spécial au St Lawrence Centre de Toronto. Goldschmidt a reçu la médaille du Conseil canadien de la musique en 1976 et le National Award pour la musique de l'Université de l'Alberta en 1979. Nommé Officier de l'Ordre du Canada en 1978, il est élevé au rang de Compagnon en 1989; il devient membre de l'Ordre de l'Ontario en 1994. En plus de plusieurs reconnaissances internationales, il obtient le Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène en 1997. Le Royal Conservatory of Music crée une bourse qui porte son nom.
Écrits
Nicholas Goldschmidt, « Be exalted : convocation address », Music, XI (janv.-févr. 1988).
Bibliographie
Ronald HAMBLETON, « A builder of Canadian opera », Fugue (avril 1978).
Renée MAHEU, « Nicholas Goldschmidt - chef d'orchestre », L'Information médicale et paramédicale (20 nov. 1979).
Felicity MULGAN, « Nicholas Goldschmidt : profile of a visionary », PfAC, XXIII (nov. 1986).
Pauline DURICHEN, « Nicholas Goldschmidt : an inspiring arts force », Kitchener-Waterloo Record (22 avril 1988).
Gwenlyn SETTERFIELD, Niki Goldschmidt: A Life in Canadian Music (Toronto, 2003).
Robert EVERETT-GREEN, Music organizer a perpetual party, Globe and Mail, 10 février 2004.