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Gordon Sidney Harrington

Gordon Sidney Harrington, avocat en droit du travail, officier militaire (colonel), politicien, premier ministre de la Nouvelle-Écosse (né le 7 août 1883 à Halifax, en Nouvelle-Écosse; décédé le 4 juillet 1943 à Halifax). Après avoir fait ses études à l’Université Dalhousie, Gordon Sidney Harrington a pratiqué le droit à Glace Bay, en Nouvelle-Écosse. Pendant la Première Guerre mondiale, il a servi au sein du Corps expéditionnaire canadien de 1915 à 1917 et au sein des Forces militaires d’outre-mer de 1917 à 1920. Après la guerre, il a été élu député de Cape Breton Centre en 1925. Il est devenu premier ministre de la Nouvelle-Écosse en 1930, succédant à Edgar N. Rhodes. Toutefois, dans le contexte de la crise des années 1930, le gouvernement conservateur de Gordon Harrington a été défait par les libéraux en 1933. Gordon Harrington est resté député de Cape Breton South jusqu’en 1937. Excellent administrateur, il est particulièrement reconnu pour le rôle important qu’il a joué dans le rapatriement des soldats canadiens après la Première Guerre mondiale et pour sa contribution à la résolution des conflits de travail dans l’industrie minière du Cap-Breton.

Gordon Sidney Harrington

Jeunesse et début de carrière

Gordon Sidney Harrington naît dans une famille influente de Halifax. Son père, Charles Sidney Harrington, est un éminent avocat et il est l’associé de Robert L. Borden, le 8e premier ministre du Canada. Sa mère est issue de la famille deWolf, qui a donné son nom à Wolfville.

Gordon Sidney Harrington sert dans la milice non permanente (66e Bataillon, Princess Louise Fusiliers) à partir de 1899, et il obtient éventuellement le rang de capitaine. (Voir Infanterie.) Pendant son service, il étudie le droit à l’Université Dalhousie. Après avoir obtenu son diplôme, il est reçu au Barreau le 19 octobre 1904.

Bien qu’il pratique le droit durant une courte période à Halifax, Gordon Sidney Harrington déménage rapidement à Glace Bay, en Nouvelle-Écosse, où il établit un cabinet avec un collègue d’études, John MacKinley Cameron. Gordon Sidney Harrington s’intéresse fortement aux conditions industrielles et aux conditions de la population active. (Voir Droit du travail.) En 1909, il fournit des conseils juridiques au district 26 de l’United Miner Workers of America (UMWA), qu’un conflit oppose à la Provincial Workmen’s Association et à la Dominion Coal Company. (Voir Relations de travail et Exploitation minière.) Le conflit conduit 2 500 membres de l’UMWA à entreprendre une longue grève le 6 juillet 1909. La compagnie fait appel à la milice pour protéger ses propriétés. La grève dure jusqu’en avril 1910 au Cap-Breton.

L’UMWA sort perdant de cette grève très longue et dure, et ses membres sont tellement appauvris que le syndicat perd son statut en 1913. La grève laisse beaucoup de méfiance entre les travailleurs et les gestionnaires et de divisions au sein de la communauté. Cependant, les mineurs n’oublieront pas le soutien que Gordon Harrington leur a apporté.

Gordon Harrington épouse Catherine Agnes MacDonald, la fille d’un mineur de charbon de Reserve Mines. Intéressé par la politique municipale, il se présente à la mairie de Glace Bay et est élu en 1913, à l’âge de 29 ans.

Première Guerre mondiale

Quand éclate la Première Guerre mondiale, Gordon Harrington quitte son poste de maire pour se joindre au Corps expéditionnaire canadien (CEC). En 1915, il s’enrôle dans le 85e Bataillon, conservant le rang de capitaine qu’il occupait au sein du 66e régiment, avant d’être promu major.

En février 1916, Gordon Harrington est transféré pour superviser le recrutement des hommes dans la Compagnie « B », 185e Bataillon (Cape Breton Highlanders). En tant que commandant en second, sous les ordres du colonel Frank Parker Day, il s’embarque avec les hommes du 185e à Halifax à bord du S.S. Olympic (navire jumeau du Titanic) le 13 octobre 1916.

À son arrivée en Europe, Gordon Harrington prend le commandement du 17e Bataillon de réserve, avec un complément de 800 hommes, dont l’objectif est de renforcer les 25e et 85e Bataillons.

Forces militaires d’outre-mer du Canada

En avril 1917, Gordon Harrington est chargé d’épauler le nouveau ministère des Forces militaires d’outre-mer, administré par des civils. Le ministère est dirigé par sir Edward Kemp, qui est responsable de toutes les affaires touchant les Forces canadiennes d’outre-mer, incluant les négociations avec le gouvernement britannique autour d’enjeux tels que l’attribution des renforts et les nominations. Gordon Harrington devient le secrétaire de l’organisation. Pendant sept mois, en 1917 et 1918, il remplace aussi le sous-ministre Walter Gow, en congé de maladie au Canada.

Ayant contracté l’influenza durant la pandémie de 1918, Gordon Harrington doit séjourner un certain temps à l’hôpital. La maladie laisse des effets secondaires à long terme sur sa santé physique.

En 1918, Walter Gow démissionne. Gordon Harrington est nommé sous-ministre et promu au rang de colonel. Le premier ministre Robert L. Borden fera plus tard l’éloge de Harrington :

« Ma principale expérience avec Gordon Harrington a été pendant la guerre [où] il a trouvé son métier dans l’organisation du ministère des Forces d’outre-mer canadiennes. Sir George Perley et sir Edward Kemp avaient tous deux une très haute opinion du caractère, de l’habileté et du dévouement de Harrington. Il a rendu à notre un pays un service qu’on saurait difficilement surestimer. »


À la fin de la guerre, le ministère des Forces militaires d’outre-mer assume une nouvelle responsabilité, celle de la démobilisation du Corps canadien en France et de son retour au Canada. Les troupes rentrent au pays en passant principalement par les ports de Halifax (qui se remet encore de la gigantesque explosion de l’année précédente qui a détruit la plus grande partie des installations portuaires) et de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, les seuls grands ports canadiens libres de glace. À ce moment, il s’agit du plus important déplacement de population de l’histoire du Canada, touchant 267 813 soldats et, selon les estimations, 54 000 personnes à charge, dont 50 000 traversent l’Atlantique.

En août 1919, la plupart des soldats canadiens ont quitté la Grande-Bretagne pour revenir au Canada. Toutefois, le travail au ministère n’est pas terminé pour Gordon Harrington. Beaucoup de questions restent à régler, concernant des soldats canadiens disparus, des tombes et des pierres tombales, des soldats hospitalisés, la disposition des équipements et fournitures militaires, ainsi que des arrangements à finaliser avec le British War Office. Lorsqu’il revient au Canada, on demande à Harrington de poursuivre son travail au ministère à Ottawa. Il doit retourner en Grande-Bretagne pour négocier avec le British War Office de nouveaux arrangements financiers, qui sont conclus le 27 mai 1920.

En juillet 1920, Gordon Sidney Harrington est démobilisé et se voit accorder un congé rémunéré et indemnisé de six mois. Il est rayé de l’effectif le 5 janvier 1921.

Carrière politique

Gordon Sidney Harrington s’installe à Sydney, dans le Cap-Breton, et reprend son activité dans le domaine des relations de travail. Il reprend sa pratique du droit en tant que conseiller juridique senior pour le district 26 d’United Mine Workers of America, qui a retrouvé son statut en 1919. (Voir Grèves au Cap-Breton dans les années 1920.) Le soutien que les mineurs lui apportent contribue à sa victoire à l’élection de 1925. Il devient député conservateur dans la Chambre d’assemblée de la Nouvelle-Écosse, où il représente Cape Breton Centre.

À ce moment, le Parti conservateur remporte une majorité écrasante, laissant aux libéraux seulement trois sièges après avoir occupé le pouvoir pendant 43 ans. Peu après son élection, Gordon Harrington est nommé ministre des Travaux publics et des Mines par le premier ministre Edger N. Rhodes. Sous le gouvernement Rhodes, un certain nombre de mesures socialement progressistes, incluant l’établissement d’un salaire minimum pour les femmes et un meilleur accès à l’ éducation, sont mises en place avec les conseils et le soutien de Gordon Harrington.

En 1930, lorsque Edger Rhodes quitte la politique provinciale, Gordon Harrington devient le 11e premier ministre de Nouvelle-Écosse. Entre autres accomplissements, il fonde durant son mandat le ministère du Travail de Nouvelle-Écosse. Toutefois, dans le contexte de la crise économique des années 1930, son gouvernement est défait par les libéraux en 1933. Gordon Harrington reste député de la Chambre d’assemblée de Nouvelle-Écosse jusqu’en 1937.

Le 20 juillet 1935, Gordon Harrington est nommé par R.B. Bennett commissaire en chef de la nouvelle Commission de placement et d’assurance sociale. Gordon Harrington donne sa démission après la défaite du gouvernement Bennett à l’élection de 1935.

Gordon Sidney Harrington meurt le 4 juillet 1943 à l’âge de 59 ans. Il est enterré dans le cimetière de Camp Hill, à Halifax.