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Ida Haendel

Venue au Canada en 1952 et ayant élu domicile à Montréal, elle poursuit néanmoins une carrière essentiellement axée sur l'Europe, où elle effectue des tournées chaque année, en plus de fréquentes visites en Amérique du Sud et en Asie.

Ida Haendel

 Ida Haendel. Violoniste (Chelm, Pologne, 15 décembre 1928, naturalisée britannique 1940; honorée FRCM en 2000). Enfant prodige, elle est inscrite à l'école de musique Chopin de Varsovie à l'âge de quatre ans, pour étudier avec Mieczyslaw Michalowicz, et attire l'attention en gagnant le prix de la Pologne au premier concours Wieniawski (1935), concours où Ginette Neveu remporta le premier prix et David Oistrakh le deuxième dans la catégorie internationale. Encore enfant, Ida Haendel étudie à Paris et à Londres avec Carl Flesch et Georges Enesco. Elle s'établit à Londres avec ses parents avant le début de la Deuxième Guerre mondiale et devient bientôt active sur la scène musicale britannique; pendant la guerre, elle donne de nombreux récitals pour les forces armées. Spécialisée dans le répertoire concertant, elle joue en Angleterre sous la direction de Beecham, Boult, Goossens, Harty, Sargent et Wood, ainsi que sur le continent sous la baguette de Munch, Klemperer, Dobrowen, Solti, Markevitch et Kletzki. Elle fait son premier enregistrement en 1943 pour la firme Decca, pour laquelle elle enregistre subséquemment, entre autres concertos, ceux de Mendelssohn, Tchaïkovsky et Dvořák.

Années au Canada

Venue au Canada en 1952 et ayant élu domicile à Montréal, elle poursuit néanmoins une carrière essentiellement axée sur l'Europe, où elle effectue des tournées chaque année, en plus de fréquentes visites en Amérique du Sud et en Asie. Elle habite déjà Montréal depuis cinq ans lorsqu'elle y fait ses débuts, à l'hôtel Ritz-Carlton, dans un récital parrainé par le Congrès juif canadien, lequel est suivi d'une émission à la SRC. Elle est invitée pour la première fois par l'Orchestre symphonique de Montréal le 7 avril 1959, afin de jouer le Concerto de Beethoven sous la direction d'Igor Markevitch. Le critique Eric McLean écrit le lendemain dans The Montreal Star : « Son jeu... a été le point culminant du concert d'hier soir. Elle a d'abord attiré l'attention des auditeurs par sa sonorité pleine et magnifiquement contrôlée (chose étonnante de la part d'une personne aussi menue) et sa technique impeccable, mais ceux-ci n'ont pas mis longtemps à se rendre compte que ce bagage technique était employé à des fins particulièrement musicales... Il faut une véritable musicienne - par opposition à une technicienne - pour unifier cette oeuvre comme Mlle Haendel l'a fait hier soir. » Lors de son deuxième passage à l'Orchestre symphonique de Montréal, neuf ans plus tard, Haendel interprète la Symphonie espagnole de Lalo sous la direction de Franz-Paul Decker. Elle reprend le Lalo en 1969, joue le Concerto no 3 de Saint-Saëns en 1971 et 1980, redonne le Beethoven en 1973, interprète le Brahms en 1973 et le Concerto en sol mineur de Bruch en 1977. La même année, avec un orchestre de la SRC dirigé par Decker, elle assure la création canadienne du Concerto de Britten, qu'elle reprend avec l'OSM au cours de la saison 1978-1979. Elle reprend également le Beethoven en 1975 sous la direction de Rafael Frühbeck de Burgos, et interprète le Tchaïkovsky sous la direction de Charles Dutoit en 1987; de plus, elle se produit avec l'Orchestre de chambre McGill.

En 1991, elle donne un récital à Montréal avec le pianiste Michael Isador. Haendel retourne à Montréal rarement par la suite, elle s'y produit en 1997 et, avec l'Orchestre symphonique de Montréal, en janvier 2004.

Représentations à Toronto

Ce n'est que le 21 juillet 1969 qu'elle fait ses débuts torontois, avec le pianiste Leo Barkin, dans « l'un des récitals les plus éblouissants de l'année » (Kenneth Winters, The Telegram, Toronto, 22 juillet 1969). Le même compte rendu souligne son interprétation « extrêmement structurée de la Chaconne de Bach » et ajoute que « Nocturne et Tarantelle de Szymanowski ont tout autant profité du fait qu'elle sait d'instinct quand ouvrir les écluses et nous inonder par la seule séduction de son jeu ».Quelques années auparavant, alors qu'elle est à Prague pour y enregistrer la Symphonie espagnole de Lalo avec l'Orchestre philharmonique tchèque sous la direction de Karel Ančerl, elle se lie d'amitié avec lui. Quand Ančerl s'établit au Canada à titre de chef de l'Orchestre symphonique de Toronto en 1969, il invite Haendel à se produire avec cet orchestre l'année suivante. Elle exécute à cette occasion le concerto de Brahms et revient en 1973 pour interpréter celui de Sibelius (qu'elle joue en outre au cours de la tournée européenne de l'Orchestre symphonique de Toronto en 1974), en 1975 pour jouer le Concerto no 1 de Chostakovitch et en 1978 pour donner l'exécution intégrale (y compris l'Intermezzo, souvent omis) de la Symphonie espagnole de Lalo.

Récitals et autres activités

En 1972, elle entreprit avec grand succès une série de récitals de sonates au Canada, en Tchécoslovaquie et en Grande-Bretagne, en compagnie du pianiste Ronald Turini. Au printemps 1973, elle se produit en Chine avec l'Orchestre philharmonique de Londres sous la direction de John Pritchard, devenant ainsi la première artiste occidentale à jouer dans ce pays après la révolution. Elle se produit avec l'Orchestre symphonique de Montréal à Ottawa en juin 1969 pour l'ouverture de la semaine du Centre national des Arts . Ailleurs au Canada, elle est également l'invitée des orchestres symphoniques de Kingston, Québec, Vancouver, Victoria et de l'Orchestre du Centre national des arts. Elle est juge dans de nombreux concours, dont le Carl Flesch (Londres), le Sibelius (Helsinki), le Concours international de violon (Cologne), la Glory of Mozart Chamber Music Competition en 1991 (Saint-Jean, T.-N.) et en 2004, la Benjamin Britten International Violin Competition. La SRC présente un documentaire télévisé intitulé « Ida Haendel : A Voyage of Music » à l'émission « Adrienne Clarkson's Summer Festival » en 1988 ainsi que The Art of Ida Haendel (Video Artists International, 2001). Membre du conseil international de l'Institut canadien de recherche sur le judaïsme, Haendel conserve un pied-à-terre à Montréal jusqu'en 1989; après, elle vécut à Miami Beach et à Londres.

Reconnaissance

Ida Haendel jouit d'une renommée internationale pour ses interprétations des principaux concertos du répertoire, de Bach à Bartók, ainsi que des suites et partitas pour violon seul de Bach où sa justesse irréprochable et sa virtuosité éblouissante demeurent avant tout au service de la musique. Elle gagne la médaille Sibelius en 1982. Elle a été nommée Dame Commander of the British Empire en 1991.

Activités dans les années 1990 et 2000

Haendel donne des cours particuliers à Miami et, à l'occasion, des cours de maître dans des collèges de musique à Londres. Dans le cadre de sa septième décennie à titre d'artiste, elle continue à donner des concerts sélectionnés au Canada, aux États-Unis, en Europe et au Japon, mais le plus souvent en Angleterre, y compris ses débuts au Wigmore Hall en 2000. Haendel a lancé plusieurs nouveaux enregistrements dans les années 1990 et 2000, y compris (avec Vladimir Ashkenazy) une version Decca en 2000 qui remporte un prix Diapason d'Or.