Présentation
On a voulu avancer (sans grande preuve à l’appui) l’argument selon lequel des voyages d’explorateurs irlandais, comme saint Brendan le Navigateur, auraient précédé les expéditions vikings au Canada. De telles spéculations ne sont certainement pas le meilleur moyen d’établir une compréhension adéquate de l’apport pourtant significatif des Irlandais, au Canada. Depuis le 17e siècle, des Irlandais ont vécu dans ce qui est aujourd’hui le Canada, notamment en vertu des liens politiques et militaires qui existaient entre la France et l’Irlande du Sud. Les Irlandais ont pu constituer jusqu’à 5 % de la population de la Nouvelle-France. De fait, certains noms de famille canadiens-français et acadiens sont des déformations de noms de famille irlandais. On peut citer Riel (de Reilly), Sylvain (de O’Sullivan) ou encore Caissie (de Casey).
Il y a aussi eu des Irlandais à Terre-Neuve dès le début du 18e siècle, possiblement même avant. Tôt, les navires de pêche de Bristol, en Angleterre, font des arrêts à Wexford et à Waterford, en Irlande, pour charger des provisions et faire monter un équipage irlandais, pour la pêche terre-neuvienne. Certaines indications, en Nouvelle-France et à Terre-Neuve, laissent à penser que les Irlandais de cette époque ont même produit une forme de conscience collective. C’est certainement le cas à Terre-Neuve, où la population de souche irlandaise continuera de croître jusqu’au milieu du 19e siècle. Au cours du 18e siècle, de plus petits groupes d’Irlandais se mettent à s’installer dans les nouvelles colonies britanniques. Dans les années 1760, un groupe de presbytériens de l’Ulster s’établit à Truro, en Nouvelle-Écosse. Un nombre indéterminé d’Irlandais fait aussi partie de la migration loyaliste.
Tous ces précurseurs anticipent la principale vague d’immigration irlandaise qui, elle, déferle dans la première moitié du 19e siècle. Dans les années 1850, plus de 500 000 Irlandais ont déjà immigré en Amérique du Nord britannique. Ceci dit, un grand nombre d’entre eux se sont installés aux États-Unis (où, à la même époque, on retrouve 4 millions d’Irlandais pour une population totale de 24 millions) ou ailleurs.
De nos jours, les descendants des immigrants irlandais restés au Canada représentent environ 13 % de la population canadienne (4 627 000 réponses uniques et multiples, au recensement canadien de 2016). Ils ont contribué significativement à la définition de la notion de « Canadien ». Comme ils parlent anglais, les Irlandais peuvent participer plus directement que plusieurs immigrants non anglophones à la vie de la société canadienne. Ils apportent bon nombre de valeurs qui étaient irlandaises à l’origine, et qui sont devenues une composante intégrante de la vie canadienne.
De nombreuses facettes de la vie canadienne sentent l’impact de la mentalité irlandaise. La vie politique canadienne a eu son lot de figures irlandaises. On peut nommer William Warren Baldwin, Edward Blake, sir Guy Carleton, Benjamin Cronyn, Sir Francis Hincks, John Joseph Lynch, D'Alton McCarthy, Thomas D'Arcy McGee, Sir John Thompson, Daniel Johnson père et Brian Mulroney. Au nombre des autres Irlando-Canadiens de conséquence figurent l’homme d’affaires Timothy Eaton, la suffragette Nellie McClung (née Mooney), l’écrivain Morley Callaghan, les actrices Catherine O’Hara et Mary Walsh, l’homme d’affaires Eugene O’Keefe et l’auteur-compositeur-interprète Stompin’ Tom Connors.
Migration et peuplement
L’immigration irlandaise du 17e et du 18e siècle a eu un impact minime au Canada, sauf à Terre-Neuve où de nombreux Irlandais travaillent comme pêcheurs et vivent dans cette pauvreté miséreuse qu’ils avaient tant espéré fuir en gagnant le Nouveau Monde. Distinction peu commune dans le Nouveau Monde, Terre-Neuve s’est vue donner un nom en gaélique : Talamh an Éisc (le pays du poisson). Au 19e siècle, la population croissante et l’économie déclinante de l’Irlande obligent un flot de plus en plus dense d’Irlandais à émigrer, surtout après 1815. En même temps, l’économie continentale de l’Amérique du Nord britannique est en expansion et cela offre de meilleures opportunités aux immigrants.
Une portion importante des premiers Irlandais qui immigrent s’installe dans les Provinces maritimes. Mais ensuite, quand leurs conditions financières le leur permettent, ils se relocalisent sur le continent. Dans les années 1830, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’ Île-du-Prince-Édouard, le Haut-Canada et le Bas-Canada ont déjà une population irlandaise significative. Contrairement aux Écossais et aux Anglais, les Irlandais ont tendance à rester dans les ports, comme Halifax ou Saint-Jean. Ainsi, au milieu du 19e siècle, une importante population irlandaise permanente vit à Halifax. Les Irlandais fournissent de la main-d’œuvre bon marché dans les villes. Ils travaillent aussi sur les nombreux chantiers de construction publique de l’époque, comme ceux des canaux Rideau et Lachine (voir Canaux et voies navigables intérieures). Même dans les districts ruraux, bon nombre d’Irlandais préfèrent trouver un emploi comme complément ou comme substitut au travail de la terre. Le comté de Cumberland en Nouvelle-Écosse, les comtés de Kings, Queens, Carleton et Northumberland au Nouveau-Brunswick, le comté de Queens à l’Île-du-Prince-Édouard et, pratiquement, l’intégralité du Haut-Canada, à l’est de Toronto et au nord des vieux établissements loyalistes, sont notablement de composition irlandaise.
La Grande Famine de la fin des années 1840 chasse hors d’Irlande entre 1,5 et 2 millions d’Irlandais totalement démunis. Et des centaines de milliers d’entre eux viennent s’installer en Amérique du Nord britannique. Ces immigrants arrivent en grand nombre et ils sont en fort mauvaise condition physique. Cela submerge les structures de quarantaine mises en place pour juguler la dissémination des maladies. À Grosse-Île, une station de quarantaine se trouvant en aval de Québec, on déplore de nombreuses pertes de vies. En signe de commémoration, une grande croix celtique y est dressée en 1909 pour honorer les quelque 5 000 victimes irlandaises enterrées sur l’île et les quelque 5 000 autres ayant fait l’objet de funérailles en mer. Cette vague migratoire est si dramatique que bon nombre de Canadiens croient, à tort, que 1847 est « l’année où les Irlandais sont venus ». Ces migrations de la faim (1847-1852) représentent le dernier grand mouvement démographique d’Irlandais en direction du Canada (voir Les orphelins de la famine en Irlande au Canada). Ces immigrants du temps de la Grande Famine ont tendance à rester dans les communes et les villes. Ainsi, vers 1871, les Irlandais représentent le plus important groupe ethnique dans chacune des grandes communes et villes du Canada, à l’exception de Montréal et de Québec.
Les "Irlandais de la Famine” fournissent la main-d’œuvre bon marché qui contribue à faire rouler l’expansion économique des années 1850 et 1860. Et pourtant, ils ne sont pas très bien reçus. Ils sont pauvres et la société dominante leur en veut implicitement pour cette indigence rurale et urbaine dans laquelle ils sont forcés de vivre. Les “Irlandais de la Famine” ont cependant une autre caractéristique : leur forte propension à émigrer aux États-Unis. Beaucoup entrent sur le continent dans un port canadien parce que le prix du passage vers le Canada est inférieur. Sitôt débarqués, plusieurs d’entre eux se rendent immédiatement aux États-Unis. D’autres travaillent au Canada quelque temps avant de déménager vers le sud. Dans les années 1860, des milliers d’Irlandais sont donc déjà partis aux États-Unis et cela a mis en place une sorte de tradition, qui va se perpétuer bien avant dans le 20e siècle. Conséquemment, au Canada aujourd’hui, les districts et communautés « irlandais » qui perdurent sont généralement ceux qui ont été mis en place avant la Grande Famine. Ainsi, dans les Provinces maritimes, seul Saint John incorpore un élément irlandais datant du temps de la Grande Famine. En 2016, l’Ontario avait la plus grande population irlando-canadienne (2 095 465 personnes) en dehors des Provinces maritimes (381 620 personnes). Au 20e siècle, il y a une importante communauté irlandaise à Winnipeg et dans quelques comtés ruraux auManitoba. Ceci dit, l’impact des Irlandais est moins important dans l’Ouest que dans l’Est.
Vie sociale et culturelle
Un trait culturel important des Irlandais, tant en Irlande qu’au Canada, est le fait qu’ils se sont trouvés divisés en deux groupes distincts, sur la base de la religion. Le clivage entre Irlandais catholiques et Irlandais protestants est considéré comme si fondamental qu’on les a souvent traités comme s’ils étaient deux groupes ethniques distincts. S’il est habituel de subdiviser le peuple irlandais en Irlandais catholiques (voir Catholicisme) et Irlandais protestants (voir Protestantisme), il reste que la religion est surtout un marqueur commode d’affiliation délimitant deux groupes qui incorporent, en fait, plusieurs autres facteurs distinctifs. Les catholiques irlandais se perçoivent comme représentant les habitants d’origine de l’Irlande tandis que les protestants représenteraient les colonisateurs écossais et anglais entrés en Irlande à différentes époques après 1196, et plus nettement sous le règne des Tudors. Il est plus difficile et possiblement erroné de trop généraliser au sujet des protestants irlandais, vu qu’ils ne forment pas vraiment une entité homogène. Les Irlandais protestants incluent des membres de l’Église d’Irlande (anglicane), des presbytériens et des méthodistes. Jusqu’en 1830, la majorité des Irlandais qui immigrent en Amérique du Nord britannique sont protestants. Aux États-Unis, ces Irlandais protestants se démarquent de leurs vis-à-vis catholiques en se qualifiant de Scotch Irish (Irlando-Écossais), désignation qui n’est que très rarement utilisée au Canada.
Comme les catholiques sont désavantagés socialement et politiquement en Irlande, ils arrivent au Canada avec peu d’atouts autres qu’une familiarité avec la langue anglaise et les institutions britanniques. Ils vont donc devoir démarrer plus bas dans l’échelle économique et sociale que les autres groupes de souche britannique. Les Irlandais catholiques amènent avec eux une forte affiliation à l’Église catholique romaine. C’est là un corps de croyances qu’ils ont en commun avec les Écossais des Highlands et les Canadiens français. L’Église va fournir aux Irlandais catholiques une base institutionnelle et communautaire solide leur permettant de faciliter leur intégration à la société canadienne. Inversement, l’Église elle-même va s’adapter à une importante présence irlandaise. Elle met en place une hiérarchie anglophone qui est, vers le début des années 1900, en grande partie irlandaise dans sa composition.
Les Irlandais protestants, pour leur part, ont plus de moyens financiers et ils jugent plus facile de se remettre aux affaires comme fermiers. Leur arrivée au Canada, plus ancienne, remonte au temps où la terre est plus accessible. Cela leur facilite les choses. Ils deviennent un des groupes les plus intimement liés à la terre de tout le Canada du 19e siècle. Comme leur religion les rend plus acceptables aux yeux du groupe dominant, il leur est plus facile de progresser plus librement au sein de la société canadienne.
Les deux groupes confessionnels sont riches de leurs traditions culturelles, mais de significatives différences les distinguent. Les Irlandais catholiques ont tendance à perpétuer l’idée traditionnelle qu’ils sont toujours Irlandais, tandis que les Irlandais protestants se piquent plutôt de leur contribution au tout de la civilisation britannique. La Grande Famine est un point pivot de l’expérience irlandaise et, avec la montée du nationalisme irlandais au 19e siècle, elle devient un exemple des défaillances de la gouvernance britannique. Cette expérience ne reste pas sans écho au sein des sympathisants au Canada. L’érection d’une croix à Grosse-Île en 1909 par l’Ancient Order of Hibernians est un moment politique fort. Ainsi, quand le nationalisme irlandais se met à décliner au Canada, le souvenir de la Grande Famine, lui, se perpétue. Le 150e anniversaire de celle-ci, en 1997, entraîne une nouvelle série de commémorations de la Grande Famine, ainsi que la mise en place d’un nouveau monument commémoratif à Grosse-Île.
Préservation culturelle
Les Irlandais protestants ont tendance à mettre en relief la dimension britannique de leur existence et de leurs croyances, de façon à se tenir à bonne distance de leurs compatriotes catholiques. L’ordre d’Orange est une société secrète de type maçonnique (voir Franc-maçonnerie) mise en place en Irlande pour protéger la foi protestante et l’ordre britannique (les deux étant perçus comme intimement liés). L’Ordre d’Orange est important au Canada comme mécanisme permettant aux Irlandais protestants d’acquérir une reconnaissance de la part de leurs vis-à-vis écossais et anglais. Tôt au 19e siècle, des loges individuelles de l’Ordre d’Orange existent partout, dans l’Amérique du Nord britannique. L’Ordre gagne particulièrement en puissance, en 1830, quand il devient la Grande Loge de l’Amérique du Nord britannique. L’Ordre est présent dans toutes les provinces, mais il est particulièrement actif en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve. Le fait d’être membre de l’Ordre est souvent la clef de bien des succès politiques. L’anniversaire de la victoire protestante/britannique sur les catholiques/Irlandais, à la rivière Boyne en 1690, est célébré le 12 juillet. Cette journée, « Orangeman’s Day », est célébrée ostensiblement par l’Ordre d’Orange, qui s’en sert comme d’une démonstration de sa puissance politique et sociale. Dans de nombreux cas, au 19e siècle, notamment à Toronto et à Montréal, la parade de l’Ordre d’Orange vire à la violence publique. C’est seulement vers la fin des années 1940 que l’Ordre d’Orange commence à décliner en popularité au Canada.
D’autres associations bénévoles irlandaises, constituées partout au Canada, permettent aux Irlandais de perpétuer leur identité culturelle. Certaines d’entre elles, comme la Benevolent Irish Society of Newfoundland (Société irlandaise bénévole de Terre-Neuve – mise en place en 1806 et toujours existante), ont été créées dans une perspective non sectaire et sont des organisations visant à desservir tous les Irlandais. D’autres, comme la St. Patrick’s Society of Montréal (mise en place en 1834), ont amorcé leur existence sans dénomination religieuse, mais puis en sont venu à adopter une orientation confessionnelle.
Dans les 150 dernières années, le terme « Irlandais » a acquis une connotation catholique. L’Église catholique, le soliveau de la communauté irlandaise catholique au Canada, a œuvré pour favoriser l’acceptation des peuples qui s’affilient à elle. L’Église catholique, au début du 19e siècle, est majoritairement canadienne-française. Quand un nombre plus important d’Irlandais catholiques commence à s’installer en Amérique du Nord britannique, il faut s’adapter. On procède au recrutement de prêtres qui parlent anglais et gaélique. Ils viennent principalement d’Irlande. Plus tard au 19e siècle, le recrutement s’étend pour inclure d’autres ordres religieux (des sœurs et des frères) et pour les mettre au service d’une communauté irlandaise en pleine croissance.
L’Église catholique canadienne est de nature très conservatrice. Elle est profondément influencée par le mouvement ultramontain, qui préconise la consolidation de chaque aspect, séculier ou religieux, de la vie, sous le contrôle et l’influence directe de l’Église. Cette conception s’applique aussi aux organisations laïques bénévoles, installées dans chaque paroisse, sous l’administration d’un prêtre, comme les sociétés littéraires, les organismes caritatifs ou les organisations syndicales. Certaines organisations séculières sont harnachées et mises sous la coupe de l’église. L’organisation St. Patrick’s Society of Montréal, créée initialement comme un organisme séculier, devient catholique en 1856. Ses membres protestants sont alors forcés de mettre en place la société Irish Protestant Benevolent Society pour maintenir en place leurs propres intérêts.
La présence d’un nombre croissant de fidèles anglophones pose un problème à la portion francophone de l’Église catholique, surtout au Québec. L’Église se voit comme un rempart contre la modernité et contre la majorité anglophone protestante. Elle identifie le maintien de la langue française comme faisant partie de sa mission. Les catholiques anglophones représentent donc un inconvénient. Si l’Église est ouverte à l’idée de fournir des prêtres irlandais aux fidèles, elle est hautement réfractaire à la mise en place de services ou de paroisses séparés.
Dans les années 1860, l’évêque de Montréal Ignace Bourget décide de faire de la basilique Saint-Patrick une paroisse canonique bilingue desservant strictement les environs immédiats entourant l’église. La communauté irlandaise catholique de Montréal, qui avait contribué à la construction de l’église en 1847, ne vit pas dans les environs immédiats de la basilique Saint-Patrick. Ces paroissiens ont donc le sentiment de perdre leur église et leur communauté. Une délégation, dirigée par Thomas Ryan (qui deviendra sénateur en 1867) et Thomas D’Arcy McGee, se rend à Rome pour plaider la cause des Irlandais de Montréal. Ils l’emportent et obtiennent la reconnaissance de Saint-Patrick comme paroisse irlandaise montréalaise, et ce, dans les mêmes limitations territoriales que la paroisse de Notre-Dame. Cette reconnaissance d’une église ‘ethnique’ ouvre la voie à la mise en place de lieux de cultes séparés sur une base linguistique et culturelle au sein de l’Église catholique, d’abord pour les Irlandais et ensuite pour d’autres groupes d’immigrants catholiques non francophones.
Les manifestations de nationalisme irlandais ou l’expression de sympathies envers les nationalistes d’Irlande ne sont pas très compatibles avec des institutions canadiennes, comme l’Église catholique romaine ou le gouvernement canadien. Pour les Irlando-Américains, le problème ne se pose pas, car, aux États-Unis, il est parfaitement possible d’être un bon Irlandais, un bon catholique et un bon Américain. Au Canada, où la citoyenneté est restée britannique si longtemps, il est assez ardu d’être politiquement irlandais et en même temps un bon citoyen.
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, la situation politique tumultueuse de l’Irlande fait que la population irlando-canadienne est souvent considérée comme suspecte ou susceptible de manquer de loyauté nationale. La Fraternité des fenians, qui vise à la libération de l’Irlande par les armes, est très populaire auprès des communautés irlando-américaines. Par contre, au Canada, les fenians (quoique peu nombreux) sont considérés comme des séditieux par le gouvernement, comme des éléments dangereux par les protestants, et comme une source de gêne et d’embarras par l’Église catholique et les Irlandais catholiques bien-pensants. Les raids des fenians, lancés depuis les États-Unis contre l’Amérique du Nord britannique, suscitent l’hostilité contre les Irlandais catholiques et déclenchent des témoignages explicites de loyauté légitimiste de la part des églises et des Irlando-Canadiens ‘respectables’, de souche catholique. Ultérieurement, et sur un mode plus bénin, l’organisation Ancient Order of Hibernians se voue aussi à la cause du nationalisme irlandais, la violence en moins. Et lui aussi, il tombe sous le coup d’un rejet frontal de la part de l’Église catholique.
Héritage culturel
Les Irlandais ont laissé leur trace dans le tableau culturel, au Canada. La Saint-Patrick (ainsi que la journée Orangeman’s Day) est un congé reconnu seulement dans la province de Terre-Neuve. Par contre la Saint-Patrick a toujours une signification importante pour les Canadiens. Une parade de la Saint-Patrick a lieu à Montréal depuis 1824 et à Toronto depuis au moins 1863 (quoiqu’elle ait été abolie entre 1878 et 1988). D’autres villes canadiennes commémorent la Saint-Patrick par une parade ou par d’autres formes de célébrations, formelles ou informelles, en l’honneur du saint patron de l’Irlande. La majorité des villes canadiennes ont des associations ou des amicales irlandaises faisant la promotion de la culture et du mode de vie sociale des Irlandais.
Voir aussi : Musique irlandaise au Canada; Griffintown.