Michelle O’Bonsawin | l'Encyclopédie Canadienne

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Michelle O’Bonsawin

Michelle O’Bonsawin, juge de la Cour suprême du Canada, avocate, professeure de droit (née en 1974 à Hanmer, en Ontario). Michelle O’Bonsawin a été nommée à la Cour suprême du Canada le 1er septembre 2022, faisant d’elle la première juge autochtone à siéger à la Cour. Membre abénakise de la Première Nation d’Odanak, Michelle O’Bonsawin est également franco-ontarienne. Elle est reconnue pour son expertise dans le domaine du droit et des questions juridiques autochtones, particulièrement sur les principes établis dans l’affaire Gladue, ainsi que sur les questions de travail, de santé mentale, et de vie privée.

Jeunesse

Michelle O’Bonsawin grandit dans le petit village majoritairement francophone de Hanmer, juste à l’extérieur de Sudbury, en Ontario. Elle est parfaitement bilingue. Dès son jeune âge, elle souhaite travailler dans la profession juridique et elle se décrit comme étant issue d’une famille ouvrière. Le père de Michelle O’Bonsawin est machiniste à la compagnie minière Inco. Sa mère est enseignante.

Durant sa jeunesse, Michelle O’Bonsawin a des emplois qui pourraient être décrits comme « emplois extrêmement canadiens ». Elle travaille comme guide touristique au Big Nickel de Sudbury et elle travaille également pour sa tante dans une friterie mobile, entre autres.

Éducation

Michelle O’Bonsawin obtient son baccalauréat en arts à l’Université Laurentienne, son baccalauréat en droit à l’Université d’Ottawa et sa maîtrise en droit à la Osgoode Hall Law School de l’Université York. Elle obtient également un doctorat en droit à l’Université d’Ottawa. Elle rédige sa thèse de maîtrise sur les politiques en matière de santé mentale (Treatment Orders in the Mental Health Context – Do They Really Work?) et sa thèse de doctorat sur les principes établis dans l’affaire Gladue (A Principled Approach: Mandatory Application of the Gladue Principles at Review Board Hearings).

Faits saillants de carrière

Michelle O’Bonsawin est membre de l’Association du Barreau canadien et de l’Association du Barreau de l’Ontario depuis 2000. Elle a une longue carrière dans le secteur public, en commençant avec la section des services juridiques de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Elle travaille ensuite comme avocate chez Postes Canada pendant neuf ans. Elle travaille également pendant huit ans comme avocate aux Services de santé Royal Ottawa, où elle est aussi responsable de leur programme de relations avec les Autochtones. Durant cette période, Michelle O’Bonsawin exerce et développe son expertise en matière de vie privée, d’emploi, de droits de la personne, de santé mentale et de droit du travail. Elle donne également un cours en français sur les peuples autochtones et le droit à l’Université d’Ottawa.

Michelle O’Bonsawin commence son doctorat à l’Université d’Ottawa en 2016. En 2017, elle devient la première personne autochtone à être nommée à la Cour supérieure de l’Ontario. Au cours de cette période, elle prend un bref congé de son programme de doctorat pour poser sa candidature au poste de juge de la Cour suprême. Elle contacte l’ancienne juge en chef Beverley McLachlin pour lui demander conseil quant à savoir si elle devrait terminer son doctorat ou siéger à la Cour suprême. Beverly McLachlin l’encourage à faire les deux. Michelle O’Bonsawin défend sa thèse avec succès et obtient son doctorat en 2021.

Michelle O’Bonsawin est nommée à la Cour par le premier ministre Justin Trudeau le 19 août 2022. Mary Simon, la première personne autochtone à occuper le poste de gouverneur général, lui décerne son titre le 1er septembre 2022.

Michelle O’Bonsawin nomme Beverley McLachlin et Georgina Jackson, la juge de la Cour d’appel de la Saskatchewan, comme pionnières et sources d’inspiration. Elle cite également le juge ontarien Charles Hackland comme influence positive et modèle de rôle. Michelle O’Bonsawin cite les affaires R c. Gladue (1999) et Delgamuukw c. la Colombie-Britannique (1997) comme étant de bons exemples d’affaires juridiques importantes de l’histoire judiciaire canadienne qui ont contribué à solidifier le pouvoir de la Cour suprême. Ces affaires sont deux des plus importantes affaires reliées à la justice et au droit autochtones de l’histoire récente.

Autres activités

En plus de sa carrière en tant qu’avocate, professeure, et juriste, Michelle O’Bonsawin occupe également des postes de direction au sein de divers organismes. Elle siège notamment au conseil des gouverneurs et au comité exécutif de l’Université d’Ottawa ainsi qu’au conseil des services juridiques autochtones de la Clinique d’aide juridique de l’Université d’Ottawa. Elle est également membre du conseil de l’Institut canadien d’administration de la justice et elle siège en tant que membre observateur au Comité des membres de la Première Nation d’Odanak.

Distinctions

La Société canadienne des Postes reconnait Michelle O’Bonsawin comme femme d’affaires de premier plan lors de la Journée internationale de la femme en 2008. En 2013, le magazine Lexpert inclut Michelle O’Bonsawin sur sa liste des « avocats de premier plan de moins de 40 ans ». En 2017, elle est en nomination pour le prix Laura Legge, qui est décerné par le Barreau de l’Ontario et qui reconnait les avocates qui incarnent le leadership. En 2019, Michelle O’Bonsawin est admise à la Société honorifique de common law de l’Université d’Ottawa. (Voir aussi Magistrature du Canada; Système judiciaire canadien.)