Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Je m’appelle Jan Van der Rassel. Lorsque la guerre de Corée a éclaté en juin 1950, trois de mes amis et moi nous nous sommes joints à l’armée à Toronto au 6 Personnel Depot. Deux d’entre eux sont allés dans l’infanterie, le 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. L’autre est allé dans le Corps royal canadien des transmissions. J’ai abouti dans le Corps of Engineering, le RCE.
La première chose que j’ai apprise au 6 Personnel Depot a été de ne jamais se porter volontaire. Alors qu’un jour nous étions en rang, le sergent en charge nous a demandé: « Combien d’entre vous ont un permis de conduire ? » Mon ami Joseph Lessard et moi, nous avons levé la main. Le sergent m’a pointé du doigt et a dit: « Vous prenez la brouette », et il a dit à Joseph Lessard de prendre la pelle, et nous sommes partis travailler.
Après ma formation à Chilliwack en Colombie-Britannique, je suis allé à Fort Lewis dans l’État du Washington, et j’ai ensuite été déployé de Seattle pour la Corée en février 1951. Je suis arrivé au port de Yokohama, au Japon, environ 12 jours plus tard. Nous avons pris un train pour Kure, et un autre bateau pour Pusan, en Corée.
La principale tâche du 57th Independent Field Squadron du Corps royal du génie canadien était de construire des ponts en poutre à bois de charpente et des ponts Bailey, incluant le pont Bailey de classe80 pour le 50e anniversaire de Labatt. Ils nous ont fait don de plusieurs caisses de bières pour ce privilège. Cela a été fait par trois troupes.
De plus, nous avons dû creuser des routes au bulldozer à travers les zones de brousse de la Corée. D’autres tâches comprenaient la mise en place de barbelés en accordéon, et la démonstration des procédures de marquage des champs de mines et des couloirs, si jamais nous devions nous retrouver sur nos propres champs de mines. Les troupes nord-coréennes et chinoises utilisaient très rarement les tactiques de champs de mines. Ils posaient généralement leurs mines en groupes de trois ou quatre le long des sentiers, des routes, ou des accotements. Ces mines, qui étaient du type de boîte en bois ou de style antichar, étaient difficiles à détecter avec les détecteurs de mines métalliques utilisés durant la Deuxième Guerre mondiale. Étant donné que ces mines n’étaient pas en métal, nous utilisions des baïonnettes pour tâter le terrain.
Alors que j’étais en Corée en avril 1951, j’ai appris par le bouche-à-oreille qu’un de mes amis avec qui je m’étais enrôlé, Joseph, surnommé Bingo, Lessard, avait été tué au combat le 25 avril à la bataille de Kapyong. Non seulement les Nations Unies et les États-Unis ont subi des pertes durant la guerre de Corée, mais les civils coréens, et plus particulièrement les enfants, ont souffert encore plus que nous, en raison de la famine et des bombardements d’artillerie et par avions, à la fois par les tirs ennemis et amis.
À mon retour au Canada, je me suis ré-enrôlé et me suis joint à nouveau au Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens, et je suis retourné en Corée en 1954. En revenant au Canada, je me suis joint au Corps royal du génie canadien et j’ai servi avec l’OTAN de 1957 à 1959, et j’ai été posté à Werl, en Allemagne, au Fort Victoria avec le 4 Field Squadron du Corps royal du génie canadien.
J’ai quitté l’armée en septembre 1963, après 12 ans de service. Je suis très fier de faire partie de l’Association canadienne des vétérans de la Corée, et un moment dont je suis très fier est lorsque le Canada a enfin reconnu l’intervention militaire en Corée comme étant une guerre, et qu’on nous a décerné la Médaille canadienne de service volontaire pour la Corée en juin 1992.