Alfred Siegel (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Alfred Siegel (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alfred Siegel a servi dans la Réserve des volontaires de la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Alfred Siegel ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Alfred Siegel
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Photo d'Alfred Siegel, et son frère Desmond, à la maison, à Hamilton, On., en 1942. Alfred est à droite.
Alfred Siegel
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Un pont de type "Bailey" assemblé par les Américains afin d'acheminer les fournitures lors de l'invasion de la Normandie.
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Sur le chemin du retour après avoir bombardé la ville Française de Bordeaux, le navire de M. Siegel (HMCS Thunder) a intercepté un navire Allemand, et les membres de l'équipage ont été fait prisonniers, on voit ici le capitaine allemand démoralisé.
Alfred Siegel
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Membres de l'équipage du NCSM <em>Thunder</em>, avec le drapeau nazi provenant du navire Allemand intercepté.
Alfred Siegel
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Equipage de la Réserve de volontaires de la Marine Royale Canadienne, sur le navire Pathfinder, 1942.
Alfred Siegel
« Et tous les autres bateaux, les bateaux de transports, qui amenaient tous ces soldats qui allaient envahir la France ce jour-là. Un sacré souvenir que de voir tout ça; et de sentir l’atmosphère d’excitation liée au raid lui-même. »

Transcription

Je m’appelle Alfred Peter Siegel, SIEGEL. RVMCR, c’est La Réserve de volontaires de la Marine royale du Canada. Vient le jour J, il était à peu près 5 heures du matin, ils nous ont tous réveillés et ont dit c’est le moment de partir, on va aller en France là maintenant. Alors c’était très amusant et stressant en quelque sorte, mais agréable, si faire se peut. Et on était le bateau de tête pendant l’invasion anglaise de l’Allemagne en France. On devait aller, je crois bien que c’était, Gold Beach. On a regardé en l’air dans le ciel après le petit-déjeuner et il était tout simplement rempli d’avions. Il devait y avoir un millier de bombardiers lourds qui faisaient un potin du diable au dessus de nos têtes. Et tous les autres vaisseaux, les navires de transport, qui emmenaient les soldats qui allaient envahir la France ce jour-là. C’est un sacré souvenir la vision de tout ça ; et l’atmosphère d’impatience autour du raid lui-même. Et quand on est arrivés là-bas, c’était, on se tenait sur le pont à, voyons voir, à 9 heures du matin à peu près, à boire une tasse de thé. On a jeté l’ancre là en attendant de ramener notre escorte et les bateaux de troupes en Angleterre et reprendre un autre chargement à escorter le matin suivant. On n’a pas du tout eu l’occasion de descendre à terre, on pouvait juste observer depuis la tête de pont. C’était assez triste parce qu’il y avait des cadavres, quelques cadavres, pas des quantités, dans la tête de pont. Le matin, on partait immédiatement, 8 heures, et on est allait en France, déchargeait tout ça là-bas, et le jour suivant, on ramenait tout le monde. Et à mesure qu’on s’y habituait, ils ont accéléré les choses. On partait le matin et on rentrait le soir et on prenait un autre chargement. On a traversé la Manche, au cours du mois d’août, on a traversé 31 fois. Et sur le chemin du retour, un avion volait au dessus de nous et il a signalé qu’on devrait repartir en arrière un petit peu parce qu’il y avait un petit bateau allemand qui nous suivait. Alors on est repartis en arrière immédiatement, tous les cinq on est repartis, et on a capturé ce bateau. Ce n’était pas très difficile parce qu’il s’agissait d’un petit truc, c’était un chalutier. Et ils avaient un équipage de cinq personnes, je pense, là-dessus et je vais vous envoyer les photos de l’équipage pendant la capture. Ensuite on a ramené ça à Portsmouth avec nous. Mais en chemin, on est allés dans les îles anglo-normandes, qui se trouvent à environ 100 milles nautiques au sud de l’Angleterre je pense. Et on est allé à, je n’arrive pas à me souvenir du nom de l’île principale là-bas, mais il y avait un endroit qui dominait où aller et on avait délivré les autorités locales de tous les allemands. Ils étaient tous partis de l’ile pour finir ; et ils se sont retrouvés libres à nouveau. Ils étaient vraiment heureux de nous voir là-bas. Et ils étaient libres, ils n’allaient plus se faire agresser par les marins allemands ou quoi que ce soit. Vous pouviez voir d’après la manière dont les bateaux qui arrivaient agissaient que les choses étaient, on était désormais du côté des gagnants et c’était beaucoup plus agréable parce qu’on n’était plus aussi tendus. Et il y avait moins d’avions qui tournaient autour alors vous pouviez presque vous figurer que la fin de la guerre était assez proche. On rentre chez nous et j’avais assez peur quand on est arrivés ; et je suis resté un jour à Hamilton, pour me réaccoutumer aux habitudes canadiennes et les voitures, et tout ça à nouveau. Et le lendemain je suis rentré chez moi à St Catherine. Je suis monté dans un train à Hamilton et quand le train est entré dans le dépôt ici à St Catherine, j’ai vu ma mère là et j’ai pensé, mon Dieu, qu’est-ce qu’elle fabrique ici ? Et je suis descendu du train et elle était là ; elle était tellement surprise de me voir. J’ai dit, qu’est-ce que tu fais ici ? Et elle dit, et bien, que mon frère (son fils) arrive par le train ce matin et nous sommes venus pour le retrouver. Il était en Colombie Britannique. Et il était rentré le même jour que moi à la maison et on est tous les deux arrivés à peu près en même temps. Alors c’était une réunion familiale heureuse qu’on soit de retour à la maison tous les deux. Quand vous revenez ici, tout paraît un petit peu fade. Mais quand vous êtes au loin, vous vous occupez de vous-même plus ou moins. Et vous vous faites de nouveaux amis quand vous êtes loin aussi. Je sortais avec une fille à Portsmouth, mais elle travaillait comme démolisseuse de bâtiments. Il y avait beaucoup de filles, les bâtiments qui avaient été bombardés, elles venaient là et elles démolissaient ce qui restait et ensuite ils construisaient de nouvelles maisons, une nouvelle maison sortait de terre. C’est drôle de penser à ça, d’avoir une petite amie qui était démolisseuse. Je pense que le père de chacun d’eux y était allé. Ça a l’air de s’être passé comme ça en tout cas. Qu’un grand nombre de leurs pères y est allé. Alors ils n’en parlaient pas du tout. Même quand on nous demandait de faire un petit discours à l’école, ils n’avaient pas l’air impressionnés par ce qu’on a fait. C’était juste une journée dans leur programme scolaire. Au moins c’est comme ça que je le ressentais, que ça ne les intéressait pas trop. Ils avaient autre chose à faire et, je pense, leurs parents étaient occupés, vous savez, à les élever et à travailler et à essayer de construire une maison. Toutes ces choses, ça avait plus d’impact sur les enfants. Ce qui est sans doute une bonne chose. On ne voudrait pas qu’ils pensent que la guerre est une bonne chose, car ce n’en est pas une. C’est vraiment quelque chose de mauvais.