Project Mémoire

Andrew Raymond Mitchell "Andy" Roy (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Andrew Raymond Mitchell "Andy" Roy a servi dans l'Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour son témoignage complet, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


L'Institut Historica-Dominion
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Andrew Roy à Lougheed House, Calgary, Alberta, en juin 2010.
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Qu’il y avait une sorte de lien d’allégeance, un sentiment de loyauté qui se développait, qui m’est resté pendant très longtemps.

Transcription

Je suis membre de l’association du 1er bataillon canadien de parachutistes, mais je n’ai pas servi à leurs côtés pendant la guerre. Il y en avait un certain nombre qui n’étaient pas partis outre-mer et j’étais parmi ceux-là. Je ne suis pas allé là-bas. Je me suis engagé dans l’armée de l’air en 1943. Voici ce qui s’est passé en 1943 : je suis allé m’engager dans l’armée de l’air canadienne juste avant Noël en 1943. La première chose qu’ils m’ont faite c’est de me donner une permission de quatre mois, avant même d’y entrer. J’ai dit, bon, quatre mois de permission ? Ils ont répondu, oui, vous avez quatre mois à faire avant d’avoir votre diplôme à l’université. Alors retournez-y et finissez le, et revenez ici après avoir eu votre diplôme, vous nous serez plus utile à ce moment-là. J’étais déçu. Quand j’étais en 1ère (11ème année) au lycée, à Lennoxville au Québec en 1939, l’année suivante, trois de mes camarades de classe étaient morts. Des gens qui étaient assis à côté de moi en classe avaient été tués, tués dans l’armée de l’air – et moi j’étais à l’université. Je ne me sentais pas très bien par rapport à tout ça. Il y avait aussi ma mère qui avait perdu un frère au cours de la Première Guerre mondiale, et elle ne faisait que m’encourager à m’engager dans l’armée, il y avait une dette à payer. Je suis parti dans l’armée de l’air à temps plein au printemps 1944. Je m’étais engagé volontaire dans l’armée de l’air ; vous n’étiez pas appelé sous les drapeaux, vous deviez vous engager volontaire et ils avait découvert que ma vue n’était pas assez bonne pour que je sois pilote, alors ils voulaient faire de moi un navigateur. Et puis ils ont découvert en 1944 qu’il y avait trop de navigateurs, que le plan aérien du Commonwealth en avait formé beaucoup trop, alors c’était raté. Je changé pour l’armée de terre et ma seule chance de pouvoir voler c’était de rejoindre les parachutistes. C’était rude au début comme unité mais, ça a été très instructif. Le temps que j’ai passé à Shilo (camp d’entrainement de parachutistes A35) dans le Manitoba, à suivre l’entrainement avec le corps des parachutistes, on a passé un mois environ à faire ce qu’on appelait l’aguerrissement. L’accoutumance au feu c’était là où nous les parachutistes on apprenait à attaquer les positions ennemies ; et vous faisiez ça en attaquant des positions ennemies, à l’échelle d’un peloton. C’est à dire, un groupe de 35 hommes et qui était divisé en trois sections, et dans chaque section à peu près dix. C’était alors cette section qui s’exerçait à attaquer les positions ennemies avec des vraies munitions. Or, c’est à cet endroit seulement que je me suis trouvé en fait à proximité de vraies munitions. Beaucoup de pelotons sont passés par là, et quelqu’un dans le peloton qui se prenait une balle dans la jambe au cours des exercices. Je me souviens de ça. Je me souviens également le moment où on sort de l’avion pour le saut en parachute. Il y a peut-être des parachutistes qui vous diront qu’ils n’avaient pas peur, mais la majorité de ceux que je connais, ils avaient peur. J’avais peur. Je n’avais pas peur de mourir, ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Mais ce qui me faisait peur et ce qui faisait peur à la plupart d’entre nous c’était le fait qu’on puisse faire faux bond à nos potes. Il y avait des liens tellement forts qui s’étaient développés au cours des deux mois passés avec les gars de votre groupe à l’entrainement, qu’il y avait une sorte de lien d’allégeance, un sentiment de loyauté qui se développait, qui m’est resté pendant très longtemps.