Project Mémoire

Cy Farquharson (Source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson<br></p>
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson<br></p>
Cy Farquharson posant devant un canon Ordnance QF-25 remorqué.
(Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson)
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson<br></p>
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson<br></p>
La légende en français n'est pas disponible en ce moment.
La légende en français n'est pas disponible en ce moment
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Cy Farquharson<br></p>

Transcription

Nous nous entraînions pour le jour J, où il y allait y avoir plusieurs écrans (de fumée). Tous les moteurs des camions et des tanks étaient imperméables. Nous nous étions exercés dans l’eau. Les LST (navire-tank de débarquement) avaient une ouverture à l’avant avec des rampes qui se baissaient jusqu’au bord de l’eau. Parfois, nous étions dans six pieds d’eau. Alors que le jour J a approché, certaines des troupes ont été amenées aux Tilbury Docks à Londres. Nous étions tous derrière du fil de fer pour des raisons de sécurité. Il y avait là les camions de transports de mitrailleuses Bren de surplus. Nous couchions huit hommes entassés dans une tente. J’ai été choisi comme garde, un soldat fiable qui ne se sauverait pas. C’était un honneur de garder les véhicules et l’équipement à Grays, Essex (Angleterre) avant d’être embarqués sur le LST.

Je dormais entre les camions sur une civière. Les gens qui vivaient sur la même rue nous permettaient de prendre un bain dans leur maison et nous donnaient parfois du thé. Lorsque nous étions à bord d’un LST américain, la nourriture était excellente. Nous mangions et dormions comme des rois. Le 1er juin, nous avons eu une orange pour le dîner, puis nous avons eu du porc et du pain blanc pour le souper. C’était la première fois en 24 mois que nous avions du pain blanc.

Le 2 juin, toujours à bord du LST, mais les repas sont bons; nous avons eu du poulet et de la sauce aux canneberges pour le souper. Le 3 juin, nous avons commencé à naviguer le long de la côte. Le 4 juin, nous avons quitté le port, mais il y avait encore beaucoup à manger. Le jour J devait avoir lieu de 5 juin. À cause du temps orageux, nous avons dû attendre un jour de plus. Nous avons pris la mer. Nous avons passé les falaises blanches de Dover (Angleterre), la mer était déchaînée et plusieurs personnes ont eu le mal de mer. Puis le 6 juin, nous avons jeté l’ancre près du rivage et sommes débarqués sur la plage de Juno, en France. La partie principale du régiment est arrivée d’une direction différente, mais nous les avons vite trouvés.

C’est le jour J, le 6 juin 1944. La 3e Division a été la première à quitter le bateau lors du jour J. La 2e Division avait été envoyée à Dieppe et avait été massacrée. La 1re et la 5e Division avaient été envoyées en Italie. Les politiques ne permettaient pas à tous les Canadiens d’être envoyés au même endroit parce que le Canada était un petit pays en termes de chiffres, et on craignait que tous les hommes soient tués et qu’il n’y ait plus personne pour assurer la prochaine génération. La 3e Division était composée de neuf bataillons d’infanterie et de trois régiments de campagne d’artillerie. Le corps des transmissions avait été séparé en petits groupes de métiers et de communications. Nous avions 32 hommes. Six étaient télégraphistes, six étaient techniciens de ligne, cinq étaient électriciens, il y avait quatre estafettes, et les autres étaient conducteurs de camions ou autre.

Mon travail consistait à m’assurer que tous les radios, téléphones et standards téléphoniques fonctionnaient adéquatement et de livrer les piles qui fournissaient l’énergie nécessaire pour faire fonctionner le tout. Ça ne finissait jamais. On nous débarquait sur un LST, nous trouvions le régiment, et commencions à faire le travail. Mais l’artillerie avait un poste d’observation près de l’avant du quartier général, qui donnait des instructions aux quatre généraux régimentaires, qui donnaient à leur tour de l’information aux batteries. On leur disait combien de cartouches tirer, et quand ils voulaient des tirs d’obus. Nous avons dû nous rendre au quartier général de la brigade une nuit dans l’obscurité afin d’accomplir une tâche. Nous voyagions dans un camion sans lumières. Des obus explosaient à l’horizon puis nous ont forcés à quitter la route. C’était comme être dans une tempête sévère. Les obus sifflaient en passant au-dessus de nos têtes et faisaient un « bang » très fort lorsqu’ils touchaient le sol. Ils faisaient voler beaucoup de poussière et creusaient de grands trous dans le sol, mais nous nous sommes relevés sans problèmes.

Il n’y avait pas grand-chose devant nous. Derrière nous, c’était la mer, nous ne pouvions reculer, nous devions avancer. Les appareils allemands arrivaient dans le noir et illuminaient le ciel avec un chandelier (un type de bombe éclairante). Ils étaient si lumineux qu’on pouvait lire le journal sous leur lueur, et ça durait très longtemps. Ils utilisaient la lumière pour choisir leurs cibles et lancer leurs bombes. Puis les batteries antiaériennes leur tiraient dessus, les balles traçantes éclairaient le ciel aussi. Ils venaient chaque soir. L’artillerie lançait des barrages contre l’ennemi, et lui contre nous, alors il fallait toujours rester à l’affût. Parfois, lorsque les troupes avançaient, notre propre force aérienne mitraillait les routes et des Hawker Typhoons tiraient sur les Polonais, parfois c’était nous avec des missiles, mais ils étaient de notre côté. (La 1re Division blindée polonaise a été formée en Écosse et jointe à la 1re Armée canadienne) Plus il y avait de troupes qui arrivaient, plus nous occupions de territoire. Les Allemands ne pouvaient pas nous trouver ainsi.

La guerre en France, c’était beaucoup de bruits d’artilleries combattant des deux côtés, de celui des Alliés et des Allemands. Ça a pris un certain pour s’y habituer. Nous étions au centre de tout ça. Ils disent que nous nous sommes battus à fond tous les jours. Nous nous sommes déplacés plusieurs fois. Je ne crois pas que le soldat ordinaire savait vraiment de quoi il en retournait. À l’époque, nous n’avions pas de cartes pour savoir où nous allions, nous ne faisions que bouger en suivant ceux qui avaient une carte.

Réserver la visite d’un orateur