Article

Orchestre national des jeunes du Canada/National Youth Orchestra of Canada

Orchestre national des jeunes du Canada (ONJ)/National Youth Orchestra of Canada (NYO). École saisonnière fondée en 1960 pour doter les jeunes instrumentistes les plus doués du Canada d'une expérience poussée et systématique comme membre d'un grand orchestre.

Orchestre national des jeunes du Canada/National Youth Orchestra of Canada

Orchestre national des jeunes du Canada (ONJ)/National Youth Orchestra of Canada (NYO). École saisonnière fondée en 1960 pour doter les jeunes instrumentistes les plus doués du Canada d'une expérience poussée et systématique comme membre d'un grand orchestre. L'ONJ est financé par des subventions du Conseil des arts du Canada, trois niveaux de gouvernement et des dons personnels ou provenant d'organismes privés.

La création de l'ONJ est le résultat d'idées mises de l'avant par Walter Susskind qui, en 1956, a été enthousiasmé par le succès d'un orchestre de jeunes en Grande-Bretagne. Ces idées de Susskind se concrétisent lors d'un projet pilote du 1er au 14 août 1960 : un atelier orchestral est organisé à Stratford, Ont., par James McIntosh et dirigé conjointement par Susskind et Harman Haakman. À la fin de 1959, un groupe de citoyens (invités par McIntosh à constituer un comité consultatif pour les questions financières de l'ONJ) tient des réunions à Toronto. Robert Binnie, Jack Bernstein, Bailey Bird, John William Herold, Mme F. Van V. Snell, Philip Torno et Ayala Zacks planifient et lancent une campagne de financement. L'atelier de l'été 1960 est présenté dans tout le Canada comme un orchestre symphonique communautaire, un atelier pour les groupes et une plateforme de lancement pour l'ONJ. Quatre-vingt-un étudiants réussissent les auditions pour la première session de formation de l'ONJ. Les membres enseignants fondateurs dans le cadre du premier atelier sont George Bornoff des États-Unis (cordes), George Yardley de la BBC (cors et percussion) et Ezra Schabas (bois). Parmi les 81 postulants retenus, 11 commencent une carrière avec des orchestres professionnels partout au Canada et à l'étranger.

Après la session de fondation, le comité consultatif sur les questions de finances décide immédiatement de créer et d'appuyer une session de formation annuelle sur le modèle conçu par les chefs d'orchestre Haakman et Sussking et le fondateur James McIntosh.

L'ébauche de la charte de 1959 est approuvée et l'ONJ obtient à la fin de 1960 une charte comme organisme sans but lucratif. La deuxième session (à Toronto durant la semaine de Noël en 1960) est suivie d'un concert de l'ONJ au Massey Hall, le 31 décembre 1960, dans un programme comprenant l'ouverture Euryanthe de Weber, la Symphonie n 5 de Beethoven, le Concerto en ré pour flûte de Mozart avec Robert Aitken comme soliste, Our Canada Suite de Weinzweig et le prélude à l'acte I de Die Meistersinger de Wagner. Victor Feldbrill et Wilfrid Pelletier se partagent la direction. Suivent, en 1961, une autre session d'été de deux semaines à Stratford et une session d'une semaine à Montréal, pendant la période de Noël.

Sessions et objectifs de l'ONJ

Depuis, l'ONJ tient des sessions annuelles d'été (entre six et sept semaines). Par exemple, elles se déroulent à Toronto (1962-1967, 1969-1972, 1975), Québec (1968, 1976), Vancouver (1973, 1974 et 1978), l'Université du Nouveau-Brunswick (1985), Kingston (1977-1990), Guelph (1991) et Montréal (2006). Il est déjà arrivé qu'une session commence dans une ville et se termine dans une autre. L'effectif s'est parfois réduit à 83 musiciens (et à 65 en 1995), mais l'orchestre se compose normalement d'environ 100 instrumentistes choisis au cours des auditions qui ont lieu chaque année à travers le pays. Ils participent à des répétitions de l'orchestre complet et sont aussi répartis par sections et petits ensembles qui travaillent avec des répétiteurs. Au départ les membres étaient âgés entre 14 et 25 ans et depuis, l'âge limite varie entre 26 et 28 ans.

Aucune tournée n'est envisagée pendant la session de fondation à Stratford. Les chefs d'orchestre Haakman et Susskind espèrent que l'ONJ pourra avoir un domicile permanent comme complément au Festival de Statford. Maintenir un vaste réseau pour les auditions à l'échelle du Canada et se concentrer sur la création d'un orchestre demeurent leurs principaux objectifs. Vers 1975, les directeurs de l'ONJ commencent à chercher une installation permanente pour les sessions de formation de l'ONJ. Cette recherche d'une résidence permanente est leur principale préoccupation pendant des années.

À la suite de la session qui a lieu à Stratford, l'accent est mis sur la préparation d'œuvres en vue d'une tournée de deux semaines. Cependant, dans les années 1970 et 1980, on accorde de nouveau davantage d'importance à la formation et au répertoire.

Faculté, chefs d'orchestre, compositeurs canadiens

Les professeurs proviennent du Canada, des États-Unis et d'ailleurs. Les chefs d'orchestre (souvent deux par saison) ont été Feldbrill (1960-1962, 1964, 1969, 1975), Pelletier (1960, 1961), Haakman (1960, 1975), Susskind (1960, 1961, 1963, 1966), John Avison (1964), Franz-Paul Decker (1965, 1968), Brian Priestman (1967, 1970), Georg Tintner (1971, 1974, 1975, 1977, 1979, 1982, 1986, 1989), Rudolf Schwarz (1972, 1980), Kazuyoshi Akiyama (1973, 1978, 1984, 2000, 2002 et 2004), Marius Constant (1976, 1979, 1981, 1983), Uri Mayer (1978), Anton Coppola (1980), John Lubbock (1980, 1981), Otto-Werner Mueller (1982, 1983), Ole Schmidt (1985, 1989, 1990), Simon Streatfeild (1985, 1988,1996, 2001 et 2003), Denis Vaughan (1986), Gilles Auger (1987) et Gabriel Chmura (1987, 1988). Daniel Lipton prend la relève en 1991, Mario Bernadi en 1999 et Jacques Lacombe en 2005 et en 2006.

Des solistes invités se produisent durant certains concerts de l'ONJ ou ont répètent avec lui, et des compositeurs canadiens aident à la préparation de leurs propres œuvres. De nombreuses œuvres canadiennes sont préparées et exécutées, et plusieurs sont commandées par l'ONJ : Tangents de Harry Freedman (1967), Offrande II de Serge Garant (1970), Shadows I : Nekuia de Robert Aitken (1971) et North / White de R. Murray Schafer (1973). Sous la baguette de Haakman, l'ONJ enregistre Big Lonely de Norman Symonds, commandée en 1975 (RCI 431). Parmi les autres commandes de l'ONJ figurent Folding Unfolding d'Alex Pauk (1979), Splinters de Michael Horwood (1981), Miraculous Turnip de Keith Bissell (1982), First Flower de John Wyre (1984), Symphonie n 1 : A Romantic Rhapsody de Marjan Mozetich (1983) et Dream Rainbow Dream Thunder de Schafer (1986). Quant à Vanishing Points de John Rea (1983) et Alchemies de John Burke (1983), elles sont commandées pour l'Esprit Orchestra alors qu'il se produit avec le soutien de l'ONJ.

L'ONJ présente des concerts dans toutes les villes importantes du Canada et dans plusieurs centres des États-Unis. Au cours d'une tournée européenne en 1966, il se produit à Croydon, en Angleterre, à Dieppe, Lyon et Vichy en France ainsi qu'à Berlin. Il joue aussi au Festival d'Édimbourg.

Plus d'une décennie de négociations entre les membres fondateurs de l'ONJ, les directeurs du Japon et le gouvernement de la Colombie-Britannique aboutit à l'implantation de programmes d'échanges étudiants entre le Canada et le Japon. La performance de l'ONJ (1996) à Tokyo fait connaître l'orchestre à l'étranger. Les délégués du World Youth Orchestra Concert Festival qualifient l'ONJ de « meilleur orchestre pour jeunes dans le monde ». L'ONJ revient au Japon en 2002 et a été salué encore une fois par la critique.

Reconnaissance

Dans le Globe and Mail (Toronto, 4 août 1969), John Kraglund exprime l'avis que « peu importent les attentes de chacun, cet ensemble de jeunes parvient d'une manière ou d'une autre à les surpasser ». Le succès probant de l'ONJ conduit à l'addition en 1969 et 1971 d'un orchestre de chambre pour accueillir les jeunes musiciens prometteurs refusés à l'ONJ et, en 1971 et 1973, à la mise sur pied de sessions, préalables à la saison, pour instruments à cordes et à vent respectivement. Les dites sessions cessent à partir de 1987. En 1985, l'orchestre est nommé Ensemble de l'année par le Conseil canadien de la musique.

Anciens élèves remarquables de l'ONJ

En plus de s'attirer les éloges de la critique et du public, l'ONJ contribue au développement de toute une génération de musiciens canadiens, dont les membres de la famille Armin, James Campbell, Robert Cram, Gordon Cherry, Steven Dann, Ermanno Florio, Stewart Grant, Neal Gripp, Timothy Hutchins, Erica Goodman, Malcolm Lowe, Timothy Maloney, Joel Quarrington, Suzanne Shulman et Gwen Thompson. Beaucoup occupent encore des postes enviables, au Canada ou à l'étranger. En 2005, plus de 2200 des meilleurs jeunes musiciens ont reçu une formation dans l'ONJ. On estime à 35 p. cent les musiciens de l'ONJ qui ont été embauchés comme instrumentalistes dans des orchestres professionnels à l'échelle mondiale. Les studios d'enregistrement dans le monde continuent à être enrichis par des générations d'anciens élèves de l'ONJ.

Diffusions

Quatre documentaires sur l'ONJ sont télévisés à la grandeur du pays : « The Short, Sweet Summer » réalisé par Norman Campbell pour la SRC (1963); « Youth and Music » tourné à Québec pour la SRC (1968); « The Sound of August », réalisé par Glenn Sarty pour la SRC (1971) et une exécution de Schéhérazade de Rimsky-Korsakov dirigée par Haakman, réalisée par TV Ontario (1975) et télévisée plusieurs fois par cette dernière. Bien des concerts de l'ONJ sont enregistrés et radiodiffusés par la SRC.

Gérants

Les gérants de l'orchestre sont James McIntosh , Ezra Schabas (Hiver 1960-1962, 1965) assisté de Ben Steinberg et John Adaskin (1962),Jay Armin (1963), Eugene Kash (1964), Bruce Corder (1966), J.W. Elton assisté de John McDougall (1967), John McDougall (1968-1970) assisté de Richard Ford en 1969. John Brown (qui prend le nom de Pellerin en 1984), premier gérant à temps plein (1970-1987), est remplacé par Rex Trotter pendant son congé sabbatique (1983-1985). En 1987, Hubert C. Meyer lui succède au poste de gérant général.

Bibliographie

« A National Youth Orchestra for Canada », Recorder (juin 1960).

Ezra SCHABAS, « The National Youth Orchestra of Canada », Canadian Music Journal, V (print. 1961).

Patricia TAYLOR, « Grand style pour un compositeur canadien », Compositeur Canadien, III (oct. 1965).

« L'Orchestre national de la jeunesse jouera le "Triptyque" de Mercure », ibid., IX (mai 1966).

Bill FAWCETT, « A musician looks at the NYO », Concerto, I (nov. 1966).

Max WYMAN, « What matures but never grows older? The National Youth Orchestra - that's what », Performing Arts in Canada, X (aut. 1973).

Larry COLLENS, Un orchestre pas comme les autres », Reader's Digest (édition française) (mai 1975).

Michael SCHULMAN, « The NYO and Vancouver - a love affair », Vancouver Symphony Orchestra, I (juin 1978).

National Youth Orchestra of Canada : Who We Are and What We Do [Toronto 1979].

Jil BRODY, « The National Youth Orchestra of Canada », In Tune (été 1979).

George HENCZ, « Our 25 years of dreams, reality, accomplishment », Performing Arts in Canada (nov. 1986).

Diana McLAREN, « The National Youth Orchestra », Crescendo, II (nov.-déc. 1986).

William LITTLER, « I have heard the future and it works », Toronto Star (9 août 1988).

Ulla COLGRASS, « A dream comes true », Bravo, XXXI (mai-juin 1989).

James MCINTOSH et Shannon PATERSON, « The National Youth Orchestra: Training the next generation », Performing Arts and Entertainment (été 1995).

Michael POSNER, « National Youth Orchestra struggles to survive cuts », The Gazette (Montréal, 9 août 2000).

Sarah HOOD, « National Youth Orchestra turns forty », Performing Arts and Entertainment (été 2000).

Jim TOBLER, « The birth of the NYOC », Nuvo (automne 2002).