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Pianistes-duettistes

Pianistes-duettistes. Interprètes utilisant « un piano, quatre mains » ou deux pianos, ou encore davantage de pianos, tels que le Ten-Piano Ensemble.
Pianistes-duettistes. Interprètes utilisant « un piano, quatre mains » ou deux pianos, ou encore davantage de pianos, tels que le Ten-Piano Ensemble. La plupart des duettistes utilisant deux pianos jouent aussi « à quatre mains », mais la majorité du répertoire est pour deux pianos, et ce, pour plusieurs raisons : les pianistes ne partagent ni le piano, ni le banc; les oeuvres conçues pour deux pianos répartissent plus équitablement les responsabilités entre les exécutants, comme les occasions de se faire valoir, car aucun des deux n'est limité au seul registre aigu ou grave du clavier; le spectacle de deux grands pianos à queue, les pianistes étant face à face, est plus attrayant lors d'un concert.

Farnaby, Bach, Clementi, Mozart, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Poulenc, Chopin, Schumann, Brahms, et Ravel écrivent des duos ou des concertos pour deux (ou plus) claviers et orchestre ou effectuent des arrangements pour duos de pianos d'autres œuvres. Le genre reste populaire et est employé par Saint-Saëns, Parry, Debussy, Rachmaninov, Reger, Stravinsky, Bax, Milhaud et d'autres. Les arrangements pour duos de pianos de symphonies importantes sont populaires à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, pas tant pour des représentations publiques que pour l'exploration et l'étude. Beaucoup de concertos pour un seul piano voient leur partition orchestrale arrangée pour un second piano et, même si le but principal est de permettre à un professeur ou un mentor de répéter avec un soliste se préparant pour une représentation avec orchestre, les versions pour deux pianos sont souvent jouées en concert aussi.

Duos de pianos et duettistes

19e siècle
On connaît au moins deux exemples fameux d'exécution d'œuvres en duo dans le Canada du 19e siècle : en juin 1861, au couvent du Sacré-Coeur de Montréal, la jeune Emma Lajeunesse (voir Albani) interprète avec Gustave Smith un Grand duo pour deux pianos qu'elle a composé; quant à Waugh Lauder, il joue Andante and Variations op. 46 pour deux pianos de Schumann avec la pianiste invitée Teresa Carreño (Toronto, mai 1883).

Première moitié du 20e siècle

Avec Arthur Loesser, Wilfrid Pelletier enregistre des rouleaux perforés chez Ampico - principalement des réductions d'orchestre pour deux pianos. L'un des premiers duos canadiens est celui de Reginald Godden et Scott Malcolm, formé vers 1929 et actif en Amérique du Nord et en Angleterre pendant les années 1930. Leurs nombreuses transcriptions pour duo enrichissent considérablement le répertoire. Etta Coles et Naomi Yanova Adaskin, qui constituent un duo en 1929, font leurs débuts à New York en 1934 et se produisent jusqu'en 1938 avec des orchestres tels que le Montreal Orchestra, l'Orchestre symphonique de Toronto, l'Orchestre symphonique de Buffalo, les Concerts symphoniques Promenade et le Rochester Civic Symphony Orchestra.

Dans les années 1930, Kathleen Irwin et Winifred MacMillan se produisent à Toronto et aux alentours, tandis qu'à Winnipeg, Gwendda Owen Davies joue en duo avec Mary Scarlett Wood, Cécile Henderson et Marjorie Dillabough. Le duo canadien le plus longtemps actif est probablement celui formé par le couple Reginald Bedford et Evelyn Eby, qui joue pour la première fois à Chicago en 1938, et plus tard à Londres, New York et Toronto. Il donne son dernier récital en 1979, à Hamilton (Ont.). Parmi les autres duos des années 1930 figurent celui de Gordon Hallett et de Clifford Poole, qui donne des concerts de 1936 à 1942 à Toronto et Montréal, et se fait entendre à la radio de la SRC, celui de Stanley Gardner et de Rose Goldblatt, qui joue en récital de 1936 à 1945 à la SRC de Montréal, celui d'Alma Brock-Smith et de Virginia Johnson, qui se produit en de nombreux endroits et est souvent entendu à la radio dans les régions de Vancouver, Seattle et San Francisco, celui de Georgina Russell et d'Olga Guilaroff, actif à Montréal dans les années 1930 et 1940 et celui de Madeline Bone et Elsie Bennett, élèves de Mona Bates qui mettent leurs talents en commun vers 1937 et font leurs débuts à New York en 1950.

Thelma Johannes O'Neill joue de 1943 à 1950, et de nouveau au début des années 1950, dans la région de Saskatoon, avec Edmund Assaly, interprétant souvent la Suite que ce dernier a composé pour deux pianos. En Colombie-Britannique, Phyllis Schuldt et Mary Munn forment une équipe qui connaît un grand succès de 1940 à 1952. Schuldt joue également de 1958 à 1966 avec Boris Roubakine, assurant la création (toutes deux vers 1965) de Four Pieces for Three Hands et Three Pieces for Four Hands de Jack Behrens, qui écrit d'autres pièces du même genre dans les années 1980. Le compositeur Kelsey Jones et sa femme Rosabelle constituent un duo à un ou deux pianos au début des années 1940, et à un ou deux clavecins au milieu des années 1960. Theme and Variations (1961) de Jones pour piano à quatre mains figure à leur répertoire.

Duos apparaissant de 1950 à 1969

Plusieurs duos voient le jour pendant les années 1950. Jeanne Landry joue avec Jean-Marie Beaudet ainsi qu'avec Josephte Dufresne. Avec cette dernière, elle crée et enregistre le Concerto pour deux pianos et percussion de Matton (RCI 145 et 5-ACM 29). Les duettistes Pierre Beaudet et Guy Bourassa commencent à donner des récitals en public et à la radio vers 1950 et enregistrent des œuvres de Violet Archer (RCI 113 et 7-ACM 17) et de John Beckwith (RCI 113). Dorothy Morton et Esther Master de Montréal forment un duo en 1955. Elles se font entendre en concert et à des émissions de radio, et enregistrent notamment des œuvres de Chopin, Infante et Schumann (CBC SM-207), de Saint-Saëns (CBC SM-242) et de Matton (le Concerto, sur RCI 442). Elles créent le Concerto Breve de George Fiala en 1982. Harry Heap et sa soeur Margaret Heap Sangster se font, à peu près à cette époque, une réputation comme pianistes-duettistes, se produisant avec l'Orchestre symphonique de Toronto et d'autres orchestres en plus de jouer sur les ondes de la SRC et de la BBC.

Parmi les duettistes mari et femme actifs dans les années 1950 ou 1960 figurent Robin Wood et Winifred Scott Wood, qui jouent à la radio et à la télévision, tant au Canada qu'en Angleterre, et dont le répertoire comporte Pieces, une œuvre de Wood pour deux pianos; Margaret Parsons et Clifford Poole, qui jouent ensemble de 1954 à 1965, enregistrent un disque (Cap. 6088) et éditent la Parsons-Poole Duo Piano Series (publiée chez Harris); les pianistes-duettistes de renommée internationale Victor Bouchard et Renée Morisset, qui commencent à faire équipe en 1952 et se produisent en Europe, au Canada et aux États-Unis. Bouchard et Morisset font des enregistrements et remportent conjointement le Prix de musique Calixa-Lavallée en 1964. La Sonate op. 6 (1962) de Jacques Hétu et la Sonate (1970) de Fiala leur sont dédiées, et ils créent des œuvres pour orchestre et deux pianos de Matton et de Clermont Pépin.

Jocelyn Pritchard et Patricia Kirkpatrick Elliott (Saskatoon, 20 novembre 1919 - Toronto, août 1977) jouent ensemble de 1960 à 1968, surtout dans l'Ouest du Canada. Leur répertoire comporte Three Sketches for Piano (1957) d'Archer, Folk Dance, Variations and Fugue (1968) de Talivaldis Kenins, un arrangement de la Ronde enfantine de Morel ainsi que leur propre Fantasy on Earth Tunes.

Duos apparaissant de 1970 à 1989

Garth Beckett et Boyd McDonald, élèves de Lyell Gustin et d'Alma Brock-Smith, collaborent de 1966 à 1979 (et parfois dans les années 1980), donnant des concerts au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ils créent la Sonate pour deux pianos de Mather en 1970 (enregistrée sur RCI 354 et 4-ACM 9) puis le Concerto pour deux pianos et orchestre de Turneren 1972 ainsi que des œuvres de Jack Behrens et d'Owen Underhill. En outre, Brock-Smith se charge du duo formé par Pauline Price et Claudette Caron.

Vers la fin des années 1970, plusieurs autres duos canadiens sont actifs. Joyce Rawlings et Don Stagg, établis à Vancouver, font équipe depuis 1973. Tous deux pianistes et clavecinistes, ils arrangent et transcrivent pour duo de nombreuses œuvres, qu'ils interprètent au Canada et aux États-Unis, et sur les ondes de la radio de la SRC. En 1975, ils participent au New York Harpsichord Festival. Au Québec, Lorraine Vaillancourt et son frère Jean-Eudes Vaillancourt jouent en concert ainsi qu'à la radio et à la télévision; à partir de 1965, ils font équipe pendant plus de 20 ans. En 1977, deux frère et sœur forment le duo Zuk. Le compositeur Bruce Mather et son épouse Pierrette LePage se spécialisent dans la musique nouvelle et ils enregistrent plusieurs œuvres sur étiquette McGill University Records. Mather dirige aussi lors de l'enregistrement de Music for Three Pianos in Sixths of Tones, interprété par François Couture, Paul Helmer et Louis-Philippe Pelletier (McGill University Records 83017). Un autre couple, Kathryn Root et Elyakim Taussig, se produit en duo avec l'Orchestre symphonique de Toronto et fait ses débuts au Wigmore Hall de Londres en 1973.

Professeurs au Conservatoire royal de musique en 1990, Leslie Kinton et James Anagnoson (né aux États-Unis) forment en 1976 l'Anagnoson Kinton Piano Duo, donnent des concerts en Amérique du Nord et en Europe, font une tournée en Chine en 2006 et jouent à la radio et à la télévision de la SRC, à la BBC, à la Hilversum Radio (Pays-Bas) et à la Radio Suisse Romande. En 1989, le duo se produit avec le Toronto Pops Orchestra. Dans les années 1990, il enregistre des œuvres de Gershwin (Pro Arte CDD-367), d'Arensky (CBC Musica Viva MVCD-1036), The Miraculous Mandarin (premier enregistrement de cet arrangement pour deux pianos) de Bartók, le Concerto For Four de Dolin (Melbourne SMLP-4044) ainsi que la Canadiana Suite de Klein et des œuvres de Debussy, Satie et Weber (Jubal 5002). Le duo Anagnoson-Kinton commande de nouvelles œuvres et crée la version pour deux pianos de Dumbarton Oaks de Stravinsky. Ils sont décrits comme une équipe d'une « précision et d'un panache impressionnants » (New York Times) donnant des « représentations énergiques combinées à une profonde compréhension du répertoire » (Bravo).

Les pianistes torontoises Jane Coop et Adrienne Shannon sont récompensées en 1976 par le prix de la Fondation Floyd S. Chalmers pour leur récital en duo au Saint Lawrence Centre de Toronto. En 1982, Shannon et Joy Innis constituent le Palenai Piano Duo. Les pianistes d'Ottawa Elaine Keillor et Christina Petrowska-Quilico créent Outremer: The Land Beyond the Sea de Patrick Cardy en 1986 et commandent Syneidesis XII d'Elma Miller en 1987. Installé à Montréal, le Duo Morel-Nemish gagne en 1987 le premier Concours Murray Dranoff pour deux pianos, à Miami (Floride). La même année, Dale Reubart et Roslyn Frantz forment le Rosdal Duo. De leur côté, Guy Campion et Mario Vachon enregistrent des duos de Satie, Ravel, Casella, Stravinsky et Fauré (Adda 590020-CD). Enfin, Louis Lortie et Hélène Mercier jouent du Ravel sur le CD Music for Four Hands (Chandos CHAN-8905).

Duos apparaissant dans les années 1990 et au 21<sup>e<sup> siècle

Marnie Giesbrecht et son mari, Joachim Segger, connus sous le nom de Duo Majoya, commencent à présenter des duos pour piano, des duos pour orgue et des duos pour orgue et piano en 1995. En 1996, le duo d'Elizabeth et Marcel Bergmann enregistre un CD avec des œuvres de Kurt Graunke, et le couple Angela Cheng et Alvin Chow donne des concerts pour venir en aide aux jeunes musiciens. La même année, le duo d'Arnold Draper et de Gloria Saarinen réalise un ensemble de sept CD des œuvres de Schubert. Parmi les autres importants duos de l'époque figurent celui de Bernadene Blaha et son mari, Kevin Fitz-Gerald, celui de Suzanne Fournier et Mélisande Chauveau ainsi que le Duo Turgeon, du couple Anne Louise-Turgeon et Edward Turgeon.

Le couple Alessio Bax et Lucille Chung entame un partenariat en 2003 et enregistre les œuvres complètes de György Ligeti pour deux pianos et piano à quatre mains. La même année, Elaine Lau et Joseph Ferretti s'associent et créent ensuite l'oeuvre pour deux pianos Velvet de Linda Catlin Smith et mettent sur le marché un enregistrement de compositions de Jack Behrens. Andrée-Anne Perras-Fortin et son mari Jean-François Latour font leurs débuts en 2006 dans le cadre des concerts de l'Université de Sherbrooke. On note parmi les autres duos en activité à cette époque celui de Janelle Fung et Philip Chiu et celui d'Henri-Paul et Nancy Sicsic.

Duos de Canadiens et d'étrangers

Un certain nombre de pianistes canadiens font équipe avec des étrangers. Bradford Tracey et Rolf Junghanns forment un duo de claviers à la Schola Cantorum Basiliensis en 1973. Le Canadien Ralph Markham (Vancouver, 1949) et l'Américain Kenneth Broadway, tous deux élèves de Vronsky et de Babin, effectuent des tournées en Europe et en Amérique du Nord. Il faut aussi mentionner le duo de réputation internationale que forment pendant longtemps Arthur Gold (Toronto, 1917 - New York, 1990) et l'Américain Robert Fizdale. En 1981, la pianiste canadienne Joan Rowland (professeure à la Manhattan School of Music) devient la partenaire de Karl Ulrich Schnabel au sein du vénérable Piano Duo Schnabel. Ils jouent des œuvres pour piano à quatre mains, aux États-Unis et en Europe, et enregistrent notamment les Variations op. 82 et le Grand duo op. 140 de Schubert (Town Hall S-37). Le Canadien Michael Kim et sa femme d'origine sud-coréenne Kyung Kim forment le duo Kim en 1998 et jouent à quatre mains dans tout le Canada, aux États-Unis et en Corée.

Plus grands ensembles

Premiers concerts de plusieurs pianos
Lors d'un concert torontois des années 1850, les ouvertures du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn et de La Gazza ladra de Rossini sont exécutées à huit et douze mains respectivement. Le Five-Piano Ensemble - Alberto Guerrero, Viggo Kihl, Ernest Seitz, Norah de Kresz et Reginald Stewart - est populaire vers 1926. Le Ten-Piano Ensemble est fondé par Mona Bates en 1931 afin de recueillir des fonds pour les nécessiteux. Son effectif varie pour inclure les meilleurs élèves de Bates et il survit un certain nombre d'années. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il donne de nombreux concerts en vue de recueillir de l'argent destiné à l'effort de guerre. Evelyn Eby, Millicent Lusk, Alma Sheasgreen (Brock-Smith) et Reginald Bedford sont présentés par les Lyell Gustin Piano Studios à Saskatoon, le 9 mai 1928, dans un récital pour quatre pianos d'œuvres de Bach, Chopin, Saint-Saëns et Tchaïkovsky.

Concerts à plusieurs pianos après 1980

En 1980, le Conservatoire Royal de musique renoue avec cette tradition du concert monumental : 24 membres de la faculté de claviers jouent au Massey Hall en compagnie d'Eugene List, invité pour l'occasion. Un second concert spectaculaire à plusieurs pianos a lieu en 1990. Chaque fois, on présente des pièces des 19e et 20e siècles arrangées pour diverses configurations : piano solo, duos et ensembles comportant au plus 10 pianos et 20 exécutants. En 1987, Linda Lee Thomas, Terrence Dawson, Robert Rogers et Rena Sharon (remplacée à partir de 1990 par Arlie Thompson) fondent Piano Power, spécialisé dans les œuvres écrites pour un ou deux pianos (à quatre ou six mains). Piano Power est précédé de Masterpiece Music, formé par Thomas en 1974. Cette formation participe au programme Masterpiece donné à Vancouver et ailleurs en Colombie-Britannique jusqu'à la fin des années 1990.

On continue de voir des représentations à six pianos et 12 mains, notamment en 1995 et 1999. En 1995, les représentations au Glenn Gould Studio à Toronto et au Grand Théâtre de Québec incluent des membres de Piano Six : Angela Cheng, Marc-André Hamelin, Angela Hewitt, Jon Kimura Parker, Janina Fialkowska et André Laplante. Ce concert comprend la Suite n<sup>o<sup> 2 pour deux pianos de Rachmaninov et 1812 Overture de Tchaïkovsky, toutes deux arrangées pour six pianos. Le concert de 1999, pour le Festival de musique de chambre d'Ottawa, présente Piano Six (avec Bernadene Blaha remplaçant Laplante) ainsi que des duos de Ravel, Busoni et Lutoslawski, l'œuvre de Rachmaninov, un arrangement pour six pianos de l'ouverture de Meistersinger de Wagner et Scaramouche de Milhaud.

Toujours dans les années 1990, le Donna Fishwick Piano Ensemble, qui est constitué de 16 à 18 pianistes de 13 à 20 ans originaires de la Colombie-Britannique, des États-Unis et de l'Europe, se fait remarquer par ses concerts à plusieurs pianos. Sous la direction de Fishwick, professeure de Vancouver, le groupe se produit beaucoup en Europe (1995 et 1998) ainsi qu'au Canada et aux États-Unis. En 1995, Rogers Cable présente Jeunes Créateurs d'Europe, qui inclut des extraits de sa tournée européenne. En 1996, le groupe réalise son premier CD, Donna Fishwick Piano Ensemble - Forty Flying Fingers (ABACA Records).

En 1999, les RJK Sisters (les sœurs R.J. Kruisselbrink, Rebecca, Richelle, Renée, Raely, Reanne et Radine) de Tara (Ont.) donnent leur première représentation. Elles se produisent en solo et interprètent des arrangements pour plusieurs pianos avec le Georgian Bay Symphony (2003), l'orchestre de l'Université Wilfrid Laurier (2003) et l'Orchestre symphonique de Mississauga (2004). Elles font des tournées au Michigan et en Floride (2003-2004) et enregistrent un CD de duos de piano, Two Pianos-Four Hands. Le Vancouver Piano Ensemble (Amanda Chan, Chin Yen Lee, Winfried Rompf, Tatiana Tyuleneva et Susan Wong Lim) est créé en 2000. Il donne des récitals au Canada, en Europe et en Chine, et produit deux enregistrements : Music for Four Pianos en 2003 et Encore: Music for Four Pianos en 2005. De son côté, visant à explorer le répertoire contemporain, le duo Ferretti-Lau Piano s'associe à Stephanie Chau pour former junctQín en 2009.

Compositeurs canadiens d'œuvres pour plusieurs pianos

Grant L. Maxwell écrit dans Music for Three or More Pianists (1993) : « Le répertoire canadien des œuvres composées pour plusieurs pianos depuis les années 1960 est étonnamment riche et varié ».

Parmi les Canadiens (mis à part ceux qui sont déjà mentionnés) qui écrivent des duos pour claviers se trouvent Jean Anderson, Raynald Arseneault, Edward Arteaga, Maya Badian, Michael Conway Baker, Milton Barnes, Lorne Betts, Wolfgang Bottenberg, Rémi Bouchard, Alexander Brott, Glenn Buhr, John Burge, John Burke, Lloyd Burritt, Christopher Butterfield, Stephen Chatman, Frederick R. Clarke, Michael Colgrass, Clifford Crawley, David Dahlgren, Robert Daigneault, Richard Désilets, Quentin Doolittle, S.C. Eckhardt-Gramatté, Jean Ethridge, Douglas Finch, Robert Fleming, Clifford Ford, Daniel Friedman, Steven Gellman, Graham Elias George, Bengt Hambraeus, John Hawkins, Jacques Hétu, Derek Holman, Pierick Houdy, Richard Hunt, Richard Johnston, Udo Kasemets, David Keane, Henry Kucharzyk, Mieczyslaw Kolinski, Gary Kulesha, Alexina Louie, Boyd McDonald, Diana McIntosh, Lubomyr Melnyk, John Metcalf, Michael R. Miller, Barbara Monk Feldman, José-Manuel Montanés, Jean Papineau-Couture, Leon Miodrag Lazarov Pashu, Alex Pauk, Clermont Pépin, Anita D. Perry, Alice Ping Yee Ho, Deirdre Piper, André Prévost, Elizabeth Raum, Dale Reubart, François Rose, Robert Rosen, Petros Shoujounian, Ann Southam, Timothy Sullivan, Keith Tedman, James Tenney, André Villeneuve, Ruth Watson Henderson et Gerhard Wuensch.

En 1954, Gilles Tremblay crée Mouvement pour deux pianos avec Serge Garant et, en 1959, Barbara Pentland donne la première exécution de ses Three Duets after Pictures by Paul Klee (piano à quatre mains) en compagnie de Robert Rogers. En 1983, deux oeuvres de George W. Strathy pour piano à quatre mains sont publiées dans le volume 1 de Société pour le patrimoine musical canadien. Cette même année, François Couture, Paul Helmer et Louis-Philippe Pelletier créent Poème du délire de Bruce Mather. Christina Petrowska-Quilico et Casey Sokol créent Duologue pour deux pianos de John Weinzweig à la Music Gallery en 1991. En 2001, Anne Lauber compose Mini Cirque pour piano solo et piano à quatre mains.

Parmi les Canadiens (mis à part ceux qui sont déjà mentionnés) qui composent pour trois pianos ou plus, se trouvent Jack Behrens, Jacques Desjardins, Anthony Genge, Lubomyr Melnyk, Antoine Ouellette et Juliet Kiri Palmer. Des oeuvres pour deux pianos à huit mains sont écrites par Steve Tittle, William Wallace et Barrie Cabena.

Des duos pour jeunes pianistes sont composés par Violet Archer (Ten Folk Songs for Four Hands, deux volumes, 1969), Linda Niamath (Outer Limits , 1986) et Gerhard Wuensch (Canaduets, 1987) et Clifford Crawley (Four Uneasy Pieces, 1994).

Techniques minimalistes et microtonales

Les compositions canadiennes pour multiples pianos de la dernière partie du 20<sup>e<sup> siècle témoignent d'un intérêt pour la musique minimaliste (voir Minimalisme) et des influences des Indes orientales. Poème du délire de Bruce Mather (1982) pour trois pianos en sixièmes de tons emploie le système de Wyschnegradsky qui consiste à modifier des intervalles non basés sur l'octave de façon à obtenir une gamme de tierces et de sixtes. Aspects de Jack Behrens (1983), pour trois pianos, emploie aussi des sons microtonaux avec les pianos accordés en sixièmes de tons.

En 1994, le CD Hommage à Ivan Wyschnegradsky (SNE-589-CD) inclut le duo Pierrette Lepage-Bruce Mather avec Marc Couroux, François Couture et Paul Helmer dans Yquem de Mather, une composition pour quatre pianos et ensemble. Cette œuvre remporte le Prix Jules-Léger en 1993. Le CD de 1994, Another Byte of McIntosh (Aurum Records), comprenant les compositions de Diana McIntosh, présente son œuvre Go Between pour trois pianos, souvent entendue sur scène et sur cassette. En 1995, Terra Nova (CD 951), un enregistrement de John Winiarz, présente Le Parcours du Jour (1983) de Winiarz, pour trois pianos accordés pour créer 36 notes dans l'octave. Cette œuvre microtonale a des sons classiques de l'Inde du Nord. Elle est jouée par François Couture, Paul Helmer et Louis-Philippe Pelletier.

Théâtre musical

En 1994, Ted Dykstra et Richard Greenblatt forment Talking Fingers. Ils produisent la pièce musicale 2 Pianos 4 Hands, créée en 1996, qui est interprétée par deux acteurs-pianistes et deux pianos à queue. Leur production remporte deux prix à sa première année : un Dora Mavor Moore Award qui récompense une production exceptionnelle et un prix Chalmers pour auteur dramatique. En 1997, elle est présentée « off-Broadway » et au Kennedy Centre à Washington. Elle est donnée en spectacle dans plus de 150 théâtres en Amérique du Nord, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, à Honk Kong et au Japon.

Bibliographie

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« The Donna Fishwick Piano Ensemble », Playboard (mai 1996).

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