Rita MacNeil. Auteure-compositrice-interprète (né à Big Pond, N.-É., le 28 mai 1944, décédé à Big Pond le 16 avril 2013). D.èsL. h.c. (Nouveau-Brunswick) 1988, D.èsL. h.c. (Saint Mary's) 1989, LL.D h.c. (St. Francis Xavier) 1993, D.èsL h.c. (Mount Saint Vincent) 1993, D.èsL h.c. (University College of Cape Breton) 1994.
Elle chante pour la première fois en public en 1971, alors qu'elle vit à Toronto. Ses premières chansons (« Born a Woman », « War of Conditioning », etc.) Sont de nature féministe, et elle se produit à l'époque devant des groupes de femmes, à des manifestations et à des congrès. En 1975, elle enregistre son premier 33 tours, Born a Woman (Boot BOS-7154), et commence à donner des spectacles devant des amateurs de musique folk - notamment au Festival de folklore Mariposa. Après avoir vécu à Ottawa pendant un certain temps, elle retourne s'installer au Cap-Breton en 1979. Elle donne de nombreux concerts dans les Maritimes où elle fait auprès du public pop traditionnel une percée qui préfigure le succès qu'elle obtient à l'échelle du pays au milieu des années 1980. Un deuxième disque, Part of the Mystery (Big Pond Records, non numéroté), paraît en 1980, et un troisième, I Am Not What I Seem (Université College of Cape Breton Press UCCBP-1006), en 1982. Ce dernier inclut sa chanson « Working Man », hymne bouleversant qui rend hommage aux mineurs du Cap Breton.
Carrière de 1983 à 1989
Rita MacNeil chante aux principaux festivals folk du Canada en 1983 et 1984, à l'Expo 85 à Osaka, au Japon, et elle tient l'affiche pendant plusieurs semaines à l'Expo 86. Son quatrième 33 tours, Flying on Your Own (Lupins RM-1001), paru en 1986, lui vaut un prix Juno en 1987 comme chanteuse la plus prometteuse. Sa chanson titre ainsi que « Fast Train to Tokyo » sont de grands succès en 1987. Reason to Believe (Virgin RM-2001) suit en 1988; une nouvelle version de « Working Man », enregistrée avec le chœur Men of the Deeps, connaît une grande popularité, tout comme « Reason to Believe » et « Walk on Through ». Rita MacNeil chante en compagnie de Men of the Deeps devant 10 000 personnes au Halifax Metro Centre en 1988, puis de nouveau l'année suivante lors de la télédiffusion par la SRC de la remise des prix Juno.
En 1988, Rita MacNeil peut remplir deux soirs de suite, parfois davantage, les plus grandes salles de concert du Canada - y compris lethéâtre Orpheum et le Queen Elizabeth Theatre, à Vancouver, le Roy Thomson Hall ou l'O'Keefe Centre à Toronto. Elle est également invitée à l'Expo 88 à Brisbane, en Australie, fait une tournée européenne et, en 1989, fait ses débuts aux États-Unis au Berklee Performance Center de Boston. En concert, elle est toujours simple et accueillante, allant jusqu'à chanter pieds nus; elle interprète son vaste répertoire, qui va du country au rhythm and blues, avec une intensité qui arrache souvent des larmes à son auditoire. Chris Dafoe attribue son succès à « une voix de cristal adoucie par un léger rythme celte » ainsi qu'à « des chansons qui décrivent avec éloquence des lieux et des gens, des rêves, et les plaisirs simples de l'amitié » (Globe and Mail, Toronto, 5 nov. 1988).
Un disque de Noël contenant plusieurs de ses propres chansons, Now the Bells Ring (Virgin RM-3001), paraît en 1988, suivi en 1989 de Rita (Virgin RM-4001), qui inclut le succès country « I'll Accept the Rose » et les succès pop « We'll Reach for the Sky Tonight » et « Crazy Love ». Les ventes de chacun de ses albums de 1986 à 1990 excèdent les 100 000 exemplaires et celles de Now the Bells Ring dépassent les 200 000 exemplaires.
Carrière de 1990 à aujourd'hui
Son huitième disque, Home I'll Be (Virgin RM-5001, CD et cassette), paru en 1990, inclut « You Taught Me Well ». Suivent Thinking of You (Lupins RMCD6001, 1992), Once Upon a Christmas (Lupins RMCD-7001, 1993), Songs From the Collection, Volume One (Lupins RMCD 68001, 1994), Porch Songs (EMI 7 2438 35469 2 3, 1995), Joyful Sounds (EMI 72438 53394 2 4, 1996), Music of a Thousand Nights (EMI 7243 856328 2 2, 1997), A Night at the Orpheum (EMI 7243 4 98974 2 7, 1999), Mining the Soul (Luprock, 2000) et Common Dream (Luprock, 2002).
MacNeil fait des tournées au Royaume-Uni en 1991 et en Australie en 1992, incluant des représentations au Royal Albert Hall et à la Sydney Opera House, et ses succès se classent parmi les dix premiers dans les deux pays. Elle anime l'émission de variétés à la télévision de la SRC, Rita and Friends (1994-1997), pour laquelle elle reçoit un prix Gémeaux en 1996, et des spéciaux à CTV. En 1998, elle sort son autobiographie, On a Personal Note. Ses tournées au Canada, dont une avec Men of the Deeps, sont bien reçues. En spectacle, elle se produit avec l'Orchestre du Centre national des arts et l'Orchestre symphonique de Vancouver. Malgré ses tentatives de percée aux États-Unis, elle n'y connaît pas autant de succès.
Son salon de thé au Cap Breton est une attraction touristique populaire.
Auteure-compositrice
La plupart des succès de MacNeil sont ses propres compositions. Plus de 200 de ses titres de chansons sont enregistrés chez BMI. Sa chanson « We'll Reach the Sky Tonight » remporte un prix de la SOCAN en 1991. Anne Murray enregistre sa composition « Flying On Your Own ». La technique de composition de MacNeil est inhabituelle. En effet, elle compose mentalement la musique et les paroles ensemble, spontanément, avant de les chanter sur cassette. Un recueil de sa musique est publié par Warner Chappell en 1997.
Honneurs et appréciation
Rita MacNeil reçoit des prix Juno en 1989 (chanteuse de l'année) et 1990 (chanteuse country) ainsi que des prix de l'Association de la musique country canadienne en 1990 et 1991 pour le « disque le plus vendu » (Home I'll Be) et comme « choix du public » à titre d'artiste de variétés de l'année en 1991 et 1992. Récipiendaire de plusieurs prix de l'Association de la musique de la côte est, la chanteuse devient membre de l'Ordre du Canada en 1991.
Les enregistrements de MacNeil sont difficiles à classer selon les catégories établies par la radio. Ils vont du gospel et du country à la musique contemporaine pour adultes. Surmontant bien des obstacles (fente palatine, pauvreté, problèmes de poids et timidité), elle se bâtit un public loyal.
Bibliographie
Catherine SCHULZ MacARTHUR, « Rita's promise », Music Scene, CCCLXI (mai-juin 1988).
Ann FINLAYSON, « The Sweet sound of success », Maclean's (7 nov. 1988).
Ellen SCHWARTZ, « From the heart », Born a Woman (Winlaw, C.-B. 1988).
Dave MacINTOSH, « Damn real! », Canadian Composer (aut. 1992).
David NAPIER, « Lovely Rita, Ratings Queen », Saturday Night (oct. 1995).
Judith Timson, « Who's afraid of Rita MacNeil? », Châtelaine (oct. 1996).
« Rita MacNeil », Contemporary Canadian Musicians, éd. Robert Lang (Toronto 1997).
Rita MacNEIL et Anne SIMPSON, On a Personal Note (Toronto 1998).
Jan WONG, « Lunch with Rita MacNeil : Singer's road to stardom paved with heartbreak », Globe and Mail (29 déc. 1998).
Rita MacNEIL, Christmas at Home with Rita MacNeil (Toronto 2003).