Parcours
Les sources de la rivière Athabasca sont situées sur les versants est des Rocheuses, au champ de glace Columbia. Elle coule ensuite en direction nord-est, traversant les pics montagneux du parc national Jasper et leurs contreforts, puis rejoint les rivières Berland et McLeod avant d’entrer dans une région de forêt boréale. Entre Whitecourt et Athabasca, la rivière est rejointe par la rivière Pembina et la Petite rivière des Esclaves (alimentée par le Petit lac des Esclaves). En amont de la ville d’Athabasca, la rivière Athabasca et plusieurs de ses affluents (dont les rivières Clearwater, MacKay, Ells, Firebag et Richardson) traversent les gisements de sables bitumineux de l’Athabasca. Environ 200 km après Fort McMurray, la rivière Athabasca se divise en deux lits principaux et passe près du parc national Wood Buffalo avant de traverser le delta Paix-Athabasca et de se jeter dans le lac Athabasca.
Faune et flore
La rivière Athabasca traverse quatre régions écologiques, chacune abritant une faune et une flore riche et variée : les Rocheuses, les forêts des contreforts, les prairies tempérées et les forêts boréales. La végétation des Rocheuses comprend le sapin subalpin, l’épinette d’Engelmann, le sapin de Douglas et le pin tordu latifolié, tandis que sa faune inclut le mouflon d’Amérique, les ours grizzlis, les chèvres de montagne, les caribous et les wapitis. On trouve des ours noirs, des loups, des orignaux, des castors et des cerfs d’un bout à l’autre du bassin de la rivière Athabasca, et des trembles, des peupliers baumiers, des épinettes blanches et des sapins baumiers. La forêt boréale abrite des épinettes noires, diverses espèces de mousse et d’arbustes, des terres humides, et des lynx, des rats musqués et des gélinottes huppées. Le delta des rivières de la Paix et Athabasca se démarque des autres régions par sa diversité écologique. Il abrite plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs, dont des canards, des oies et des grues blanches d’Amérique, et le plus grand troupeau de bisons du monde.
Problèmes environnementaux
Plusieurs facteurs de stress environnementaux affectent la rivière Athabasca, dont l’industrie forestière, l’agriculture, les usines de pâtes et papiers, et les gisements de sables bitumineux. Les sables bitumineux ont plusieurs effets sur l’environnement, certains d’origine naturelle, d’autres anthropiques, soit causés par les humains. Par exemple, les sédiments de la région des sables bitumineux contiennent des substances toxiques qui sont érodées de façon naturelle par la rivière. De plus, l’eau produite par la pluie et la fonte des neiges coule en surface ou sous la terre, ramassant ainsi des contaminants avant d’atteindre la rivière. Quant à l’activité humaine, des surfaces considérables de terres humides et des forêts boréales ont été détruites pour faire place à l’industrie des sables bitumineux, entraînant une perte de biodiversité et d’habitat pour plusieurs espèces sauvages, dont les oiseaux migrateurs.
L’extraction et le traitement du bitume produisent plusieurs substances polluantes, dont des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du mercure, du méthylmercure, du zinc, du nickel, du plomb, du cuivre, du cadmium, du thallium et du vanadium. De récentes études ont découvert des dépôts importants de ces particules aéroportées dans le sol, l’eau et la neige, et dans les sédiments des lacs. Les plus grandes concentrations de ces particules se trouvent le plus près des exploitations de sables bitumineux, formant une série de cercles concentriques semblables à une cible qui s’étend sur près de 200 km.
La contribution relative des polluants d’origine tant naturelle qu’anthropique et l’effet de ces polluants sur la faune et les poissons sont difficiles à déterminer, faute de moyens suffisants pour surveiller l’environnement à long terme. Des efforts ont été déployés pour impliquer les Premières Nations dans le processus de surveillance, d’autant plus que ces communautés ont longtemps exprimé leurs inquiétudes concernant la qualité de l’eau, la santé et l’abondance des poissons, le déclin dans la population des oiseaux aquatiques, et les hauts taux de cancer en aval des sables bitumineux.
Histoire
La rivière Athabasca et ses affluents sont des voies de transport indispensables pour les Premières Nations, les Métis et les premiers explorateurs européens, et pour la traite des fourrures. De plus, la végétation, les mammifères et les oiseaux aquatiques du bassin de la rivière Athabasca et les poissons de la rivière Athabasca et du lac Athabasca approvisionnent les Premières Nations en nourriture et en matériaux essentiels à leur mode de vie. Plusieurs tribus chassent le long de la rivière Athabasca, les Sékanis, les Shuswaps, les Kootenays, les Salish, les Stoneys et les Cris, entre autres, tandis que les Chipewyans, les Métis et d’autres Cris s’installent quant à eux dans la région du cours inférieur de la rivière Athabasca.
En 1778, Peter Pond met sur pied le premier poste de traite des fourrures le long de la rivière Athabasca près du delta, qui s’avère essentiel dans l’établissement des routes commerciales et la poursuite de l’exploration. Trappeurs et voyageurs, les Cris habitant les rives de l’Athabasca jouent un rôle essentiel dans la traite des fourrures. La traite des fourrures facilite l’établissement des Métis le long de l’Athabasca, où ils pratiquent la chasse et construisent des fermes.
En 1811, Davis Thompson, accompagné d’un guide haudenosaunee appelé Thomas, traverse les Rocheuses par le col Athabasca, qui sera pendant plusieurs années une voie de transport majeure. Le parc national Jasper, près de la haute Athabasca, est créé en 1907, déplaçant la nation Aseniwuche Winewak de son territoire ancestral et les forçant à s’installer en aval ou au nord de l’Athabasca.