Walter Homburger
Walter Homburger. Administrateur, impresario (Karlsruhe, Allemagne, 22 janvier 1924, naturalisé Canadien vers 1942). Issu d'une famille de musiciens, il n'étudie pourtant pas la musique. Il quitte l'Allemagne pour l'Angleterre avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et arrive au Canada en 1940. Il se consacre bientôt à la gérance d'artistes et à la présentation de concerts. Comme directeur de l'agence de concerts International Artists, qu'il fonde en engageant Lotte Lehmann pour un récital à Toronto (1947), il présente dans cette ville des séries annuelles de concerts et de récitals qui mettent en vedette de nombreux chanteurs et instrumentistes de réputation internationale tels que Louis Armstrong, Paul Badura-Skoda (dans ses débuts nord-américains), Erna Berger, Victor Borge, Victoria de Los Angeles, Duke Ellington, Kathleen Ferrier, Emil Gilels, Vladimir Horowitz, David Oistrakh, Luciano Pavarotti, Itzhak Perlman, Andrés Segovia, Rudolf Serkin, Isaac Stern, Joan Sutherland, Van Cliburn et Pinchas Zukerman. En outre, il invite des ensembles comme I Musici, l'Orchestre de chambre des Pays-Bas, les Petits chanteurs de Vienne et un grand nombre d'orchestres symphoniques prestigieux d'Europe et des États-Unis. En 1949, il assure la promotion et la direction d'Opera Backstage, première initiative de Herman Geiger-Torel pour mettre sur pied une compagnie lyrique de tournée au Canada. Homburger est aussi le premier impresario de Donald Bell, Victor Braun, Glenn Gould, Louis Lortie, Jan Rubes et du Ballet national du Canada de 1951 à 1955. Il fait connaître le premier artiste nord-américain (Gould) à l'URSS, en 1957.
Homburger devient directeur général de l'Orchestre symphonique de Toronto en février 1962 et, à ce titre, se révèle l'un des principaux administrateurs du domaine artistique au Canada capable de guider les destinées de l'orchestre en combinant avec succès la perspicacité et la prudence. Bien que cette attitude suscite à son égard des critiques de la part de l'avant-garde musicale, elle assure à l'orchestre un développement continu et un public fidèle en dépit d'une situation économique difficile. En même temps, il est conseiller en 1964 pour le Centennial Festival of the Arts Survey. À l'occasion de ses 50 ans (1974), un groupe d'amis établit à son nom une bourse accordée annuellement à un étudiant de première année en interprétation à l'Université de Toronto.
Homburger se départit de l'administration de sa série International Artists au profit de l'Orchestre symphonique de Toronto en 1982; il agit toujours à titre d'expert-conseil. Lorsqu'il prend sa retraite du poste de directeur général de l'Orchestre symphonique de Toronto, un concert spécial est donné en son honneur au Roy Thomson Hall, le 9 mars 1987. Ce « grand rassemblement » de musiciens d'ici et d'ailleurs est retransmis sur les ondes de la radio et de la télévision de la SRC, récoltant plus de 2,3 millions $ pour la Fondation de l'Orchestre symphonique de Toronto. Homburger continue d'agir comme consultant auprès d'orchestres et d'organisations musicales, tant au Canada qu'aux États-Unis. En 1988, il est, à deux reprises, l'un des membres du jury lors de la Min-On (Japon) International Conducting Competition à Tokyo. À partir de 1993, il gère la carrière du violoniste James Ehnes.
En 1984, il est le premier Canadien à recevoir le Louis Sudler Award de l'American Symphony Orchestra League; la même année, il est nommé membre de l'Ordre du Canada. L'Association des orchestres canadiens l'honore d'une citation spéciale en 1986 et le Conseil canadien de la musique lui décerne sa médaille en 1987. En 1997, l'Orchestre symphonique de Toronto marque le 50e anniversaire de Homburger en tant que présentateur de concert avec un récital spécial. Il reçoit la Médaille du jubilé de la reine en 2002 et le Prix du Gouverneur général de la réalisation artistique 2010. Homburger est considéré comme le plus célèbre imprésario du Canada (Globe and Mail, 11 janvier 1997). Ses archives sont conservées à la Bibliothèque nationale du Canada.
Bibliographie
Clyde GILMOUR, « Walter Homburger : the modest merchant of music », Maclean's (14 déc. 1964).
William LITTLER, « Toronto's version of Sol Hurok pulls variety of musical strings », Toronto Daily Star (9 oct. 1971).
Mary ORTVED, « Walter Homburger », TS News, VII (1981-1982).
Walter HOMBURGER et William LITTLER, « Musical notes from Symphony boss », Toronto Star (21 fév. 1987).
Arnold EDINBOROUGH, « Majestic sendoff for Homburger », Financial Post (23 fév. 1987).
Mira FRIEDLANDER, « 50 years with Walter Homburger », Performance (29 nov. 1996).
Colin EATOCK, « Talent for spotting talent », Globe and Mail (11 janv. 1997).