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La musique à l'Expo 86

Expo 86. Exposition universelle sanctionnée par le Bureau des expositions internationales et tenue à Vancouver du 2 mai au 30 octobre 1986.

Expo 86

Expo 86. Exposition universelle sanctionnée par le Bureau des expositions internationales et tenue à Vancouver du 2 mai au 30 octobre 1986. Le thème, Transport et Communication, soulignait les centenaires de la fondation de Vancouver et de l'arrivée sur la côte du Pacifique du premier train de voyageurs. Cinquante-quatre gouvernements et industries de six continents y ont participé et plus de 22 millions de visiteurs ont été accueillis sur le site. Le commissaire général était Patrick Reid.

Construit le long de la voie d'eau au centre-ville de Vancouver, le site de 70 hectares logeait plus de 80 pavillons et plusieurs lieux couverts et en plein air pour accueillir des spectacles, dont le Xerox International Theatre, un amphithéâtre de 1500 places en plein air; The Big House, un théâtre de 400 places sur le modèle d'une « longhouse » amérindienne; The Barn, un théâtre de 300 places avec proscenium; et la rue du site de l'Expo où un festival prenait place pendant toute la durée de l'exposition. Le pavillon canadien, séparé du site principal mais accessible aux visiteurs en quatre minutes à bord du nouveau système de transit rapide et léger de Vancouver, abritait cinq lieux d'attractions dont un amphithéâtre à ciel ouvert de 500 places, l'Amiga Studio de 380 places (le seul théâtre fermé de l'exposition), et la Scène intérieure de 350 places.

La musique était une partie intégrante de l'Expo 86. Son prés., Jim Pattison, avait décrété qu'il y aurait « de la musique joyeuse du matin au soir » et que chaque lieu de spectacles serait isolé de ses voisins quant à l'acoustique. John Cripton, producteur des divertissements au Pavillon canadien, avait réuni ce qu'il avait appelé « le plus grand festival d'artistes canadiens jamais tenu » - plus de 13 000 heures de spectacles, alors qu'Ann Farris Darling, productrice du Festival mondial de l'Expo, avait invité des artistes du monde entier à un festival dédié à la musique, à la parole et au mouvement.

Le gouvernement du Canada accorda 9 800 000 $ aux manifestations culturelles (5 800 000 $ au programme du Pavillon canadien, 2 000 000 $ afin de permettre aux artistes canadiens de se produire dans d'autres centres lors de leur voyage aller ou retour, 1 500 000 $ pour participer au Festival mondial, et 500 000 $ pour les projets culturels des célébrations du centenaire de Vancouver).

1. Musique sur le site

2. Le Festival mondial d'Expo 86 présenté par la Banque royale du Canada

1. Musique sur le site. Les divertissements musicaux présentés sur le site par les artistes des nations participantes se chiffraient à plusieurs milliers, la plupart gratuits, incluant les musiques pop, jazz, blues, folk, aborigène, ethnique et classique. Furent à l'affiche le Canadian Children's Opera Chorus, le Choeur des garçons du Centre des arts de la Confédération, les Elmer Iseler Singers, le Festival du printemps de Guelph (The Lighthouse de Peter Maxwell Davies), Maureen Forrester et le Toronto Children's Chorus, le Mormon Tabernacle Choir, Norwegian Rites, Canada Opera Piccola, un ensemble de l'OS de Saskatoon, A Touch of Brass, le Vancouver Chamber Choir avec l'Ensemble vocal de Lausanne, la Vancouver New Music Society et Steve Reich, la Vancouver Society for Early Music et Huelgas, le Vancouver Wind Trio, le Vancouver Youth Orchestra et l'Orchestre symphonique de Vancouver

Le Pavillon du Canada présenta Jazz Canada, une « jam session » avec sept des meilleurs musiciens du Canada : Guido Basso, Ed Bickert, Jim Galloway, Rob McConnell, Ian Bargh, Terry Clarke et Neil Swainson. Une musique militaire de France, la Garde républicaine, donna plusieurs concerts de même que la musique de concert de la GRC.

Au nombre des musiciens pop et folk figuraient Heather Bishop, Bruce Cockburn, Michael Cooney, Roy Forbes, Rufus Guinchard, Arlo Guthrie, Marie-Lynn Hammond, Rolf Harris, Ronnie Hawkins, la Junior Jug Band, Connie Kaldor, Russell Kelly, Alain Lamontagne, Loverboy, Rita MacNeil (en solo et avec Men of the Deep), les Nylons, Jim Payne, le Peking Pop Orchestra, Pete Seeger, Stringband, Shari Ulrich, UZEB et Nancy White. k.d lang se produisit à plusieurs reprises, notamment avec l'Orchestre symphonique d'Edmonton et les Reclines. D'autres représentations furent données par Victor Borge, les Cambridge Buskers, le Glass Orchestra, Robert Minden (scie musicale et autres instruments non conventionnels) et les Gospelairs de Nouvelle-Écosse.

Des interprètes de musique traditionnelle venaient du Kenya, de la Côte d'Ivoire, de la Barbade, de la Thaïlande, de l'Indonésie, du Japon, du Sénégal, des Philippines et des communautés canadiennes ukrainienne et roumaine. Au nombre des interprètes de musique autochtone canadienne figuraient David Campbell (chants inspirés d'expériences chez les autochtones), le Carcajou (chants et danses des Montagnais), des interprètes de jeux vocaux inuit, et le spectacle arctique des Territoires du Nord-Ouest (danses, tambours et « heavy metal » des Inuit).

2. Le Festival mondial d'Expo 86 présenté par la Banque royale du Canada. Le Festival mondial mit à l'affiche près de 200 attractions, incluant des compagnies d'opéras, de ballet et de théâtre, des orchestres et ensembles de musique de chambre, de chanteurs et comédiens populaires, qui se produisirent surtout devant des publics payants mais hors du site, à l'Orpheum Theatre, au Playhouse Theatre et au Queen Elizabeth Theatre. Le gala d'ouverture du festival, le 2 mai 1986 à l'Orpheum, débuta avec la création d'une fanfare d'Alexina Louie, The Ringing Earth. Seize chanteuses et chanteurs d'opéra et de concert participèrent, avec l'OS de Vancouver dirigé par Mario Bernardi, à un concert d'airs, duos et ensembles, et se regroupèrent pour interpréter Serenade to Music de Vaughan Williams. Deux productions du Vancouver Opera furent présentées à l'Orpheum : Carmen, mise en scène de Lucian Pintilie avec la mezzo-soprano canadienne Jean Stilwell dans le rôle titre, et la création nord-amér. de La Maison des morts de Leos Janáček. I Lombardi de Verdi fut présenté dans une production de La Scala au Pacific Coliseum avec surtitres anglais (première fois à Vancouver). L'OS de Vancouver fusionna sa série régulière d'abonnement avec le festival pour cinq présentations, incluant Kiri Te Kanawa avec le chef résident Rudolf Barchai, Katia et Marielle Labèque avec le chef Gerard Schwarz, Janet Baker avec Barchai, Maurice André avec Kazuyoshi Akiyama, Maureen Forrester avec Akiyama et un programme avec Ivo Pogorelich. Parmi les orchestres invités figurèrent l'OS d'État de l'Union soviétique sous la direction d'Evgeny Svetlanov, l'OSM et Charles Dutoit avec Angela Hewitt comme soliste, tous deux à l'Orpheum, et avec le violoniste Nigel Kennedy à l'Expo Theatre. L'OS de Philadelphie se produisit sous la baguette de Riccardo Muti. Des oeuvres chorales furent présentées par la Chorale Bach de Vancouver dirigée par Bruce Pullan (son programme avec l'OS de Vancouver, In Celebration of Whales, présenté à l'Aquarium de Vancouver et filmé par Rhombus Media, incluait The Whale de John Tavener, Overture and Fanfare de Jean Coulthard et la création mondiale de And God Created Great Whales d'Alan Hovaness). Le Requiem de Verdi fut chanté à deux reprises par les effectifs de la Scala.

Le World Drum Festival sous la direction de John Wyre rassembla 250 musiciens de 17 pays, représentant un large éventail des divers styles de percussion. Quelque 3500 exécutions gratuites furent données en 25 lieux différents sur le site entre les 12 et 27 juillet. Le tout fut couronné par quatre concerts à l'Expo Theatre avec la participation d'une centaine de percussionnistes dans une production composée et dirigée par John Wyre. Au nombre des musiciens participants figuraient les Denne Drummers de Fort Rae, T.N.-O.; les Inuit Drummers d'Eskimo Point, T.N.-O., dont les prestations incluaient des jeux vocaux traditionnels; Sal Ferreras de Vancouver dans un vaste éventail de rythmes latins, africains et jazz; Trichy Sankaran interprétant de la musique traditionnelle de l'Inde ainsi que du jazz et des rythmes africains; Themba Tana de Vancouver jouant des instruments africains traditionnels; et Nexus. Des exécutants venaient des États-Unis, de l'Union soviétique, de la Corée, du Pakistan, du Japon, de la Grande-Bretagne et de la Thaïlande.

Parmi d'autres participants, il faut citer l'ensemble français Urban Sax; Placido Domingo et sa companie espagnole de chanteurs et danseurs, Antologia de la Zarzuela; et le gala de clôture à l'Orpheum avec la soprano Jessye Norman et l'OS de Vancouver.