Arcand, Gabriel
Gabriel Arcand, comédien (Montréal, Qc, 4 juin 1949-). Sa famille, originaire du village de Deschambault (comté de Portneuf), s'installe à Montréal en 1952. Tout en poursuivant ses études secondaires et collégiales au Collège Sainte-Marie, institution dirigée par les Jésuites (qui deviendra l'Université du Québec à Montréal en 1969), il se joint, à 17 ans, au théâtre ambulant de La Roulotte, qui présente des spectacles dans les parcs de Montréal. Il y joue un mousquetaire dans Barbe-Bleue sous la direction de Paul BUISSONNEAU. L'année suivante, il participe au Festival national d'art dramatique du Canada, où il obtient une bourse d'études théâtrales.
Gabriel Arcand utilisera cette bourse trois ans plus tard après avoir obtenu une maîtrise en philosophie de l'Université McGill et joué au théâtre, ainsi que dans le film la Maudite Galette réalisé par son frère, Denys ARCAND. En 1971, il part faire un stage d'études au Centre national dramatique du Sud-Est, à Marseille (France). Là, il rejoint une compagnie de passage dont l'approche s'inspire du travail de Jerzy Grotowski, axé sur l'expression du corps et l'entraînement de l'acteur. De retour au Québec, il joue dans deux films : Tu brûles, tu brûles... de Jean-Guy Noël et Réjeanne Padovani de Denys Arcand, puis repart, en janvier 1973, participer à un stage du Théâtre Laboratoire de Pologne (Wroclaw), où il rencontre Téo Spychalski.
À 24 ans, en octobre 1973, il est cofondateur du Groupe de la Veillée, qui produit des créations collectives présentées à Montréal et dans des festivals de théâtre au Québec, en Ontario et aux États-Unis. En 1982, Spychalski se joindra au Groupe, qui créera désormais ses spectacles en s'inspirant surtout de textes de la littérature mondiale. Avec cette compagnie, dont le lieu de diffusion est rebaptisé Théâtre Prospero en 1999, il crée l'événement avec le spectacle Till l'Espiègle, une adaptation du Journal de Nijinski (1982). Il excellera ensuite dans des œuvres tirées de Dostoïevski - l'Idiot (1983), Crime et châtiment (1991), et les Démons (1996-1999) -, ainsi que dans l'adaptation théâtrale du roman la Peau de chagrin de Balzac, puis dans Moi, Feuerbach de Tankred Dorst (1995-1999).
Il triomphe au Théâtre du Nouveau Monde dans le Tartuffe de Molière (1997, Prix Gascon-Roux de la meilleure interprétation masculine), mais surtout au cinéma dans les Plouffe (1981) et le Crime d'Ovide Plouffe de Gilles Carle (1984, Prix Génie meilleur acteur), le DÉCLIN DE L'EMPIRE AMÉRICAIN de Denys Arcand (1985, Prix Génie meilleur acteur de soutien), les Portes tournantes de Francis Mankiewicz (1988), Post mortem de Louis Bélanger (2000, Prix Jutra meilleur acteur), la Turbulence des fluides de Manon Briand (2001) et Congorama de Philippe Falardeau (2005).
Grâce à son exploration du corps en action et du travail sur soi-même, inspirée par la recherche du Polonais Grotowski, il se révèle comme un comédien d'une rare intensité, à l'intériorité exceptionnelle, à la présence magnétique, tant au théâtre qu'au cinéma.