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Doyon, Paul

Paul Doyon. Pianiste, organiste (Montréal, 26 mars 1903 - 20 août 1986). L.Mus. (École normale de musique, Paris) 1926, D.Mus. h.c. (Montréal) 1957. Devenu aveugle à deux ans, il entra à l'Institut Nazareth (1908) où ses professeurs furent Camille Couture et J.-J.

Doyon, Paul

Paul Doyon. Pianiste, organiste (Montréal, 26 mars 1903 - 20 août 1986). L.Mus. (École normale de musique, Paris) 1926, D.Mus. h.c. (Montréal) 1957. Devenu aveugle à deux ans, il entra à l'Institut Nazareth (1908) où ses professeurs furent Camille Couture et J.-J. Goulet (violon), Alfred Lamoureux (chant) et Arthur Letondal (piano et orgue). Il fut organiste titulaire à l'église Notre-Dame-de-Grâce à Montréal de 1922 jusqu'à sa mort. En 1925, il obtint le Prix d'Europe pour le piano. Il s'inscrivit alors à l'École normale de musique de Paris (1925-27, 1929-30) où ses maîtres furent Nadia Boulanger (harmonie, contrepoint), Alfred Cortot (piano), Eugène Gigout et Louis Vierne (orgue, improvisation), Raymond Gilles et Charles Panzéra (chant). À partir de 1937, il travailla aussi l'interprétation à plusieurs occasions avec Sigismond Stojowski à New York. Doyon joua pour les CSM (1936, 1940) les Variations symphoniques de Franck, et il se fit entendre à des stations radiophoniques des É.-U. ainsi qu'à la SRC. En 1950, l'ONF tourna avec lui un film illustrant la manière de lire la musique écrite en braille. Il effectua une tournée de concerts à Terre-Neuve l'année suivante, puis (1956) donna des concerts et des conférences aux États-Unis. Avec l'OS de Detroit, il joua le Concerto en la K. 488 de Mozart et présenta en première nord-amér. la Fantaisie pour piano et orchestre de Marcel Dupré (1957). Il fut membre du jury du Prix d'Europe (1948, 1950, 1959). Il a représenté les aveugles du Canada à Paris (fêtes du centenaire de la mort de Louis Braille, 1952), puis à Rome (1959) et effectua une tournée - orgue et piano - en Inde, au Japon et à Taïwan (1969). Dans l'hebdomadaire Notre Temps (13 février 1960), Eugène Lapierre écrivit : « La musicalité de l'artiste, qu'il s'agisse de présentation au piano, à l'orgue ou au violon, est toujours attrayante, originale, personnelle. » Doyon fut le premier Canadien français à recevoir la médaille « Christian Culture Award » (1950) décernée annuellement par l'Assumption College (Université de Windsor) à un « protagoniste exceptionnel des idéaux chrétiens ».