Droit de la location immobilière
Le droit de la location immobilière, qui est régi par les lois provinciales et la jurisprudence, varie considérablement d'une province à l'autre. Essentiellement, le rapport entre le locateur et le locataire est une relation contractuelle (voir DROIT DES CONTRATS). Le locataire acquiert un intérêt foncier et le droit à la possession exclusive de locaux déterminés. Chaque personne qui est autorisée à occuper les locaux d'une autre n'est cependant pas considérée comme un locataire par le droit. Ainsi, les pensionnaires ou les locataires d'une chambre meublée, qui n'acquièrent pas la possession exclusive des locaux qu'ils habitent, n'ont pas le titre de locataire. La plupart des baux sont soit des baux à durée déterminée (bail d'une année, par exemple), soit des baux périodiques (bail au mois, par exemple). Dans le cas d'un bail au mois, l'une ou l'autre partie peut résilier le bail en donnant l'avis approprié (habituellement fixé par la loi).
Il n'est pas nécessaire que le bail soit écrit, bien que dans certaines provinces, les baux de longue durée doivent être constatés par écrit et signés par les parties. Nombre des obligations que le locateur et le locataire se doivent réciproquement ne se prêtent pas facilement à une définition. En l'absence de clauses expresses et convenues dont dépendent ces obligations, le droit impute certaines obligations. La responsabilité principale du locataire est de payer le loyer, l'obligation correspondante du locateur est de lui fournir les locaux tout en lui donnant l'assurance qu'il a droit à leur jouissance. En conséquence, le locateur qui gêne la possession du locataire, même indirectement (par exemple, en permettant que des émanations délétères s'infiltrent dans les locaux loués), peut fort bien violer les clauses du bail.
Au cours des 20 dernières années, les obligations des locateurs comme celles des locataires sont considérablement redéfinies par des réformes législatives. Elles portent toutefois surtout sur la location de locaux d'habitation et ne modifient pas grandement le droit relatif aux baux commerciaux. Elles ont tendance à renforcer la position légale du locataire, et beaucoup de nouveaux droits accordés au locataire ne peuvent être modifiés par une clause contraire dans le bail. Dans certaines provinces, les protections et les avantages qu'elles accordent aux locataires s'étendent aux pensionnaires et aux locataires d'une chambre meublée notamment, lesquels n'acquièrent pas la possession exclusive des locaux.
Baux commerciaux
Dans un bail commercial, le locateur n'est nullement tenu de maintenir les locaux en bon état de réparations ou même dans un état raisonnable de réparations. Selon les réformes législatives, le locateur de locaux d'habitation doit effectuer toutes les réparations importantes. La seule obligation du locataire est de maintenir les locaux dans un état de propreté raisonnable et de les utiliser de façon convenable.
Le locataire a le droit de céder ou de sous-louer les locaux loués, sauf disposition contraire du bail. Parfois, le bail exige du locateur qu'il consente à toute cession ou sous-location, auquel cas il ne peut refuser son consentement de façon déraisonnable ou arbitraire. Si le locataire viole son bail, notamment en ne payant pas le loyer ou en abandonnant les locaux avant la fin du bail, le locateur a la faculté de poursuivre le locataire en recouvrement ou bien des arriérés de loyer, ou bien de dommages-intérêts. Il peut intenter une action en reprise des locaux, en ce cas il peut être alors nécessaire de contraindre le locataire récalcitrant par ordonnance judiciaire.