Festival d'été de Charlottetown
Le Centre des arts de la Confédération de Charlottetown est construit en 1964 à l'occasion du centenaire de la CONFÉRENCE DE CHARLOTTETOWN (1864). Pour en marquer l'inauguration, James Mavor MOORE organise un festival d'été où des artistes canadiens sont invités à se produire. L'événement remporte un tel succès qu'on décide d'en faire un festival annuel. Sous la direction artistique de Moore, on fonde le Festival d'été de Charlottetown, destiné à encourager les écrivains et les artistes canadiens.
À sa première saison (1965), sous la direction artistique de Moore, le festival présente quatre spectacles, dont la première de la comédie musicale ANNE, LA MAISON AUX PIGNONS VERTS écrite par Don HARRON, Norman CAMPBELL et Moore. Il présente en tout la création de plus de quatre-vingts productions, dont Johnny Belinda (1968), Ye Gods! (1984) et Canada Rocks! The Hits Musical Revue (2005).
Après Moore (1965-67), six directeurs artistiques se succèdent : Alan Lund (1968-1986) modifie la formule du festival pour ne présenter que des comédies musicales canadiennes et, pendant cette période, le Festival d'été de Charlottetown devient la pierre angulaire de l'industrie du tourisme de l'Île-du-Prince-Édouard; Walter Learning (1987-1991); Jacques Lemay (1992-1997), Kim Ladman (2001), Duncan McIntosh (2002-2003) et Anne Allen (de 2004 à aujourd'hui). Le festival est aussi dirigé par Curtis Barlowe, directeur exécutif de 1997 à 2001.
Depuis 1977, parallèlement à ses principales productions, le festival présente des spectacles au Mack (anciennement le David Mackenzie Building Theatre). Certaines des pièces jouées dans ce théâtre de style cabaret, comme The Ballad of Stompin' Tom Connors, obtiennent beaucoup de succès. Le festival utilise le Studio Theatre pour les plus petites productions telles que les spectacles pour enfants et, récemment, Salt-Water Moon (2007).
La pièce Anne, la maison aux pignons verts est jouée chaque été depuis la première saison. Le festival met également sur pied d'autres attractions, dont la Young Company, lancée officiellement en 1993. Cette compagnie offre un programme de formation en comédie musicale aux jeunes artistes de tous les coins du pays. Elle fait ses débuts avec Spirit of the Nation, une pièce autrefois interprétée par LES FEUX FOLLETS. En 1969, Alan Lund présente une nouvelle production des Feux Follets à l'Expo '70 à Osaka. La saison suivante, la troupe fait partie de la programmation du festival et y reste pendant une dizaine d'années. La Young Company propose gratuitement du théâtre extérieur de qualité pendant la saison du festival.
En plus de la Young Company, le Maude Whitmore Concert, une autre initiative au profit de l'éducation, lève des fonds pour les bourses d'études remises aux jeunes membres du festival qui poursuivent leurs études en arts de la scène.
Même si le festival se déroule à Charlottetown, Anne, la maison aux pignons verts part en tournée à plusieurs reprises. La comédie musicale prend l'affiche à Londres (1969), à Broadway (1972) et à Toronto (1979). Elle est également présentée dans le cadre de trois tournées nationales (1967, 1974, 1981) et prend l'affiche à l'Expo 70 au Japon et à l'EXPO 86 à Vancouver. En 1991, Anne, la maison aux pignons verts est présentée à Tokyo, Kyoto, Osaka et Hiroshima dans le cadre du Great Canada 1991 Arts Festival organisé pour souligner l'ouverture de la nouvelle ambassade du Canada au Japon. Conjointement avec Dancap Productions, le festival met Anne, la maison aux pignons verts à l'affiche à Toronto au printemps 2009.
Comme la plupart des festivals de théâtre d'été au Canada, le Festival de Charlottetown connaît des périodes de succès et des périodes plus austères. En 1991, le total de sa dette accumulée est de 3 millions de dollars, et il ne reçoit plus l'aide de 175 000 $ du CONSEIL DES ARTS DU CANADA. Bien qu'un arrangement fédéral-provincial efface la dette du festival, les baisses de fréquentation accentuent ses problèmes financiers. Malgré tout, 2007 et 2008 sont ses meilleures saisons sur le plan financier, ce qui lui permet d'effacer toutes ses dettes. Ainsi, le festival se retrouve dans une situation financière favorable qui lui permettra de produire des comédies musicales de qualité pendant les années à venir.
Voir aussi FESTIVAL DE THÉÂTRE et COMÉDIE MUSICALE.