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Machinerie lourde et de l'outillage, industrie de la

Machinerie lourde et de l'outillage, industrie de la

L'industrie de la machinerie lourde et de l'outillage comprend les usines qui produisent des pompes et des compresseurs, l'outillage de laminage et de métallurgie, l'équipement de foresterie, l'outillage pour l'exploitation minière, les machines agricoles, l'équipement utilisé par l'industrie de la construction et l'industrie des services. Au Canada, les industries du secteur de l'exploitation des richesses naturelles qui utilisent le plus de machines sont l'exploitation minière, la foresterie, la production d'énergie électrique et de pétrole. Parmi les industries manufacturières canadiennes, les plus grands utilisateurs de machines et d'équipement sont le secteur de la métallurgie, y compris la production de l'acier, le secteur de l'automobile et le secteur de la fabrication de la machinerie lui-même. Les secteurs de la transformation des aliments, de l'emballage et de la purification de l'air et de l'eau sont aussi de grands utilisateurs de machines. Les machines et l'équipement sont fabriqués dans des fonderies, des ateliers d'usinage, de soudure et d'assemblage.

Il faut attendre les années 1850, et la signature d'un traité de réciprocité avec les États-Unis qui ouvre un marché américain en pleine expansion aux industries manufacturières canadiennes, pour que l'industrie de la machinerie et de l'outillage abandonne les petites forges et les ateliers d'usinage au profit d'une première ébauche de nos usines modernes d'aujourd'hui.

À l'époque de la Confédération (1867), on estime qu'entre 30 à 40 entreprises fabriquaient des machines et de l'équipement pour diverses industries. En 1967, 15 des entreprises canadiennes étaient centenaires. Quelques-unes, comme Dorr-Oliver Canada Ltd. à Orillia, Black Clawson-Kennedy Ltd. à Owen Sound, et Babcock-Wilcox Canada Ltd. à Cambridge, sont maintenant parmi les plus importantes au pays.

Les premières entreprises fabriquent d'abord des moteurs à vapeur, des turbines hydrauliques, des pompes, des machines à bois, des machines-outils et de l'équipement de minoterie, la machinerie des cimenteries et des scieries. À l'origine, l'énergie utilisée par les usines provient de roues hydrauliques, de turbines hydrauliques ou de moteurs à vapeur. À la fin du XIXe siècle, l'avènement de grandes centrales thermiques et hydroélectriques, avec leurs larges réseaux de distribution, permet aux fabricants de machineries d'entrer dans une nouvelle ère de développement. Les usines sont situées à proximité des marchés et des réseaux de transport. La possibilité d'utiliser de gros moteurs électriques efficaces permet d'augmenter la puissance de la machinerie.

Les entreprises fabriquant des machines croissent au rythme de l'expansion de leur clientèle. La Première Guerre mondiale accélère la demande de pièces de machinerie plus modernes et plus variées, ce qui donne à l'industrie sa maturité ainsi qu'une présence permanente dans l'économie canadienne. Sa croissance est freinée par la Crise des années 30. Pendant près d'une décennie, tous les secteurs fonctionnent au ralenti. Le deuxième conflit mondial exige d'elle de nouveaux efforts pour répondre à une demande énorme. Cette vague de prospérité est suivie en 1945 d'une période d'adaptation et d'expansion vers la production de biens et d'équipement nécessaires au marché intérieur et pour répondre aux immenses besoins de reconstruction en Europe. Ces nouveaux besoins nécessitent la fabrication d'une machinerie nouvelle à une échelle jamais atteinte auparavant.

La valeur des expéditions canadiennes passe de 60 millions de dollars en 1938 à 460 millions en 1950. L'industrie profite d'une croissance constante, supérieure à la moyenne des autres secteurs jusqu'en 1981, mais après, suit le mouvement général de l'économie canadienne vers la récession. Les ventes de l'industrie passent de 6,1 milliards de dollars en 1981 à 4,86 milliards en 1982. Depuis, la production augmente régulièrement, pour atteindre 6,4 milliards de dollars en 1985.

L'industrie moderne

L'industrie moderne de la machinerie lourde et de l'outillage au Canada dépend en grande partie des marchés de l'exportation : entre 1975 et 1985, les exportations représentent 62 p. 100 de la croissance réelle de cette industrie. Leur augmentation est nécessaire au maintien de cette croissance, car le marché intérieur canadien est trop limité, même pour les fabricants qui concentrent leur production sur les besoins des plus grandes industries du Canada.

En 1985, l'industrie exporte 51 p. 100 de sa production, dont 2,8 milliards de dollars, soit 75 p. 100 du total de ses exportations, vers les États-Unis. À l'inverse, un pays de la taille du Canada, avec une population aussi peu nombreuse, ne peut produire toute la gamme de machines et d'outillage nécessaire au fonctionnement de toutes ses industries. En fait, les fabricants canadiens de machinerie lourde et d'outillage n'ont jamais réussi à s'approprier plus du tiers du marché intérieur.

En 1977, une étude faite par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sur les 17 grands États industriels d'Occident, démontre que le Canada a le plus bas taux d'autosuffisance en machinerie (32 p. 100). En comparaison, les chiffres sont de 60 p. 100 pour l'Italie, 70 p. 100 pour l'Allemagne de l'Ouest, 74 p. 100 pour la France, 91 p. 100 pour les États-Unis et 95 p. 100 pour le Japon. Une étude de 1985 révèle que le taux d'autosuffisance du Canada n'est encore qu'à 31 p. 100.

Emplacement des usines

Environ 64 p. 100 de l'industrie de la machinerie lourde et de l'outillage (en termes de valeur monétaire des livraisons) est concentré en Ontario, contre 20 p. 100 au Québec, 9 p. 100 dans les Prairies, 6 p. 100 en Colombie-Britannique et 1 p. 100 dans les Maritimes.

Propriété

On estime que, dans les années 80, près de 255 entreprises du secteur canadien de la machinerie, représentant environ 62 p. 100 de la production totale, sont des filiales de sociétés américaines. Les entreprises appartenant à des intérêts canadiens représentent seulement 25 p. 100. L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER a permis l'accès aux technologies et aux ressources financières et de mise en marché des sociétés mères. Cela crée aussi une sortie de capitaux sous forme de profits et limite dans certains cas l'activité des entreprises.

Main-d'oeuvre

L'industrie de la fabrication de machines et d'équipement requiert une main-d'oeuvre abondante et un degré élevé de technologie. Elle fournit des emplois à un grand nombre d'ingénieurs et de techniciens. Avec une productivité accrue, la main-d'oeuvre industrielle augmente certes, mais à un rythme moins élevé que celui de la production. Le nombre d'emplois total passe de 13 500 en 1949 à 112 000 en 1967 et atteint 132 000 en 1981. En 1983, ce nombre a chuté à 102 000. Alors que la production de l'industrie s'accroît de 33 p. 100 entre 1983 et 1985, le nombre d'emplois augmente seulement de 8 p. 100. La diminution du taux d'emploi est en grande partie la conséquence de l'amélioration considérable de la productivité par l'implantation de technologies de fabrication et de conception assistées par ordinateur au cours de cette période. Les trois syndicats les plus importants dans ce secteur sont l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale, Métallurgistes unis d'Amérique et les Travailleurs et travailleuses canadien(ne)s de l'automobile.

Associations

Fondée à Ottawa en 1955, la Machinery and Equipment Manufacturers Association of Canada offre la possibilité d'échanges à caractères technique, économique, éducatif et autres. De plus, elle représente les fabricants auprès du gouvernement, du public et des médias.