Project Mémoire

Abel Allain (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Abel Allain a servi dans le Corps de santé royal canadien pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Abel Allain ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Abel Allain
Abel Allain
Photo de la 14ème Compagnie "A" des ambulanciers, 1941. Abel Allain est le 3ème à gauche dans la rangée du haut.
Abel Allain
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Certificat de décharge d'Abel Allain, 1945.
Abel Allain
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Abel Allain
Médailles d'Abel Allain ( de gauche à droite): 1939-45 Star; France and Germany Star; Médaille du Service des Volontaires Canadiens; Médaille de la Victoire; Médaille de la Défense.
Abel Allain
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Abel Allain
Légion d'honneur remise à Abel Allain par la France en 2006.
Abel Allain
Abel Allain
Abel Allain
Abel Allain en Grande-Bretagne en 1943.
Abel Allain
Dès mon arrivée, j’ai demandé à voir leurs blessés. Ils étaient plutôt nombreux dans cette vieille maison, qui était une maison de ferme.

Transcription

Mon régiment était la 14e Ambulance de campagne du Corps de santé royal canadien. Ça a commencé ici à Moncton et de là on a été transféré au Camp Sussex [Nouveau-Brunswick] où on est restés jusqu’à ce qu’on soit prêts à servir outre-mer. On est d’abord allés à Halifax et d’Halifax on est allés en Angleterre. On a débarqués à Liverpool. De là, on est allés au Commandement Aldershot [quartier général du commandement de l’Armée britannique]. De là, on a été cantonnés principalement dans des endroits au sud de l’Angleterre, le long de la Manche. On nous a emmenés dans divers ports dans les parties sud de l’Angleterre où ils avaient ces péniches de débarquement pour nous faire traverser la Manche, oh, approximativement trois jours avant l’embarquement, qui se faisait la nuit à bord de ces péniches de débarquement. Il y avait une péniche de débarquement directement à côté de nous complètement équipée pour tirer ce qu’ils appelaient des obus de mortier, propulsés par roquettes. Quand ils les tiraient, ça faisait un bruit énorme. Et, au fait, j’étais à l’arrière d’un camion, un camion avec un équipement médical. J’ai jeté un coup d’œil à l’arrière pour voir ce qui se passait. Il y avait une de ces barges juste à côté de moi, avec un chargement complet de ces roquettes qui ont commencé à partir juste un peu avant ça. C’était différent parce qu’on n’avait pas été formés pour des situations où il fallait utiliser des grenades propulsées par roquette ou des choses de ce genre ou des mortiers. Mais je m’en suis remis. Ça ne m’a pas dérangé tant que ça. On a débarqué sur un quai flottant, ils appelaient ça un ponton et notre camion est entré à 1,5 km approximativement en territoire français. On a installé notre camion dans un champ, juste à côté des bois. Une fois ouvert, c’était comme une salle d’opération improvisée à deux lits dans le champ de bataille. Dès qu’on arrivait, notre priorité c’était d’ouvrir les bâches des deux côtés et de les mettre sur une structure en tubes. Ensuite on installait un centre de traitement à deux lits. Ensuite j’étais à bord d’une ambulance improvisée, c’était une jeep. J’étais à un endroit, je ne me souviens plus comment ça s’appelait, un endroit où il y avait une ferme transformée en centre de traitement pour prendre en charge des victimes de guerre. Dès que je suis arrivé là-bas, j’ai demandé à voir leurs victimes. Il y en avait pas mal dans cette maison. C’est une vieille maison, une ferme. Ensuite je leur ai dit que j’étais là-bas pour pouvoir transporter ces blessés et m’en occuper à partir de là jusqu’à l’endroit où on devait les amener. La Jeep était équipée pour trois personnes nécessitant des brancards et un blessé capable de marcher. Il s’asseyait à l’arrière du chauffeur. Donc à mon premier chargement, j’ai surpris le comité d’accueil à l’autre bout en leur amenant les trois blessés sur les brancards installés sur la structure en tubes au-dessus du chauffeur, un blessé en état de marcher assis derrière le chauffeur et trois blessés en état de marcher assis sur le capot de la jeep, et voilà, c’était ça.