Project Mémoire

Albert Bridgewater (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, Albert Bridgewater a servi dans le Corps de renseignement du génie royal canadien et a effectué des reconnaissances pour les armées alliées en route vers l’Allemagne dans le nord-ouest de l’Europe.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Le Projet Mémoire, Historica Canada
Le Projet Mémoire, Historica Canada
Le Projet Mémoire, Historica Canada

Transcription

J’ai effectué de nombreuses reconnaissances en France, en Belgique et aux Pays-Bas afin d’aller chercher des informations pour les forces armées. Je n’ai participé à aucune manœuvre comme telle. J’ai bien sûr vu beaucoup de morts, mais je n’ai participé à aucun combat actif. Ce n’était pas dans mon travail, sauf si je tombais dans une embuscade, par exemple. Je m’occupais plutôt à obtenir des informations sur des aspects importants qui affecteraient l’avancement des forces armées. Le plus difficile, c’était de se rendre à un certain endroit, de rédiger un rapport et de s’assurer que les informations parviennent à la section qui en aurait besoin. Au fur et à mesure que nous avancions, nous avons bien sûr constaté la destruction des ponts que l’ennemi avait fait sauter. Nous devions rédiger un rapport et le Génie [royal canadien] devait réparer les ponts. Je me souviens d’avoir traversé quelques ponts qui étaient plutôt branlants.

Je n’ai jamais couru de risque particulier à ma connaissance. Il ne fait aucun doute que j’ai été observé par les forces ennemies lors de mes reconnaissances, mais je n’ai jamais dû faire directement face à l’ennemi. J’ai vu certains des jeunes soldats allemands qui avaient perdu la vie dans l’avancée des troupes britanniques, canadiennes et états-uniennes. De jeunes blonds… c’était pénible à voir. Je me souviens de mes connaissances qui ont été tuées ou blessées. À la maison, quand joue la Dernière sonnerie* ou qu’il y a des moments de silence, je me retrouve au garde-à-vous à me souvenir d’eux. J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai subi aucune égratignure. J’ai eu la grippe en Angleterre pendant un certain temps, mais je n’ai pas été blessé, et ma santé est restée bonne depuis lors. J’aimerais maintenant atteindre le cap des 100 ans.

* Un clairon militaire joue la Dernière sonnerie pour signaler l’extinction des lumières à la fin de la journée. Lorsqu’elle est jouée lors d’une cérémonie commémorative, la chanson symbolise la mort des soldats tombés au combat.