Project Mémoire

Almon Douglas Bud Newcombe (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Almon Douglas Bud Newcombe a servi dans l'armée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Almon Newcombe ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

L'Institut Historica-Dominion
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Almon Newcombe à Halifax, Nouvelle-Écosse, le 28 septembre 2010.
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Almon Newcombe
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Portrait de M. Newcombe, 1943.
Almon Newcombe
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Cadre décoratif du certificat de service de M. Newcombe, avec portrait pris en 1943.
Almon Newcombe
J’y suis allé, boom, tombé pile entre le sergent et moi, a fait sauter mon casque et puis je n’ai jamais revu le sergent.

Transcription

Ils étaient juste devant, pas trop loin. Ils ont entendu l’explosion, puis quelqu'un a dit, eh bien, Newcombe a écopé là-bas. Il a su que c'était moi et il est venu. Après un certain temps, je suis allé à l'hôpital. Mon petit cousin y était aussi. Il avait été blessé aux jambes. Nous étions tous ensemble à l'hôpital. Un gros obus est tombé et a frappé entre moi et le sergent. Il a explosé et s’est enfoncé dans mon genou. Comme nous avions creusé deux ou trois fois ce jour-là, j’ai dit que je n'en pouvais plus et il (le sergent) m'a répondu que non. Il s'est mis à pleuvoir un peu alors on a pris nos tapis de sol et on a mis le tapis de sol par-dessus, pour l'empêcher d'être mouillé, et on n’a pas eu le temps de creuser qu’un gros obus est arrivé. Il est tombé, « bang », juste entre le sergent et moi et a fait voler mon casque, et je n’ai depuis plus jamais revu le sergent. Je pense qu'un peu plus tard, deux jours ou trois jours, ils m'ont emmené dans une vieille maison qu'ils ont bombardée avant que nous ne revenions à l'hôpital. Je n'ai plus jamais revu le sergent. Je ne sais pas s'il a été tué parce que je suis resté à l'hôpital pendant un mois ou plus. Ils m'ont donné un travail là-bas (à l’hôpital) après que j'ai été blessé. Je ne pouvais pas retourner à la guerre. J'ai donc travaillé dans la cuisine de l'hôpital pour servir les gens, dans la cuisine avec trois Italiens. Nous faisions trois repas par jour... ils ne prenaient rien dans les assiettes, vous savez, pour les ramener à la maison. C'était des gens assez pauvres, mais ils étaient incroyablement bons. Il y avait une femme et deux hommes. Je les traitais bien, ils me traitaient bien. Mais ils ne pouvaient rien emporter aux portes, enlever les assiettes et les mettre dans leurs sacs; ils ne voulaient pas les sortir de là. Ils n'ont jamais rien fait de tel. Puis je suis tombé malade et je suis allé à l'hôpital. Ils sont venus me rendre visite presque tous les jours. Oui, c'était des gens très gentils. Alors je leur ai donné des choses qu'ils n'avaient pas mangées, vous savez, de bonnes choses comme des biscuits et d'autres choses qui étaient restées, mais certaines personnes ne les ont pas mangées. Alors je lui ai dit, prends-les. J'ai dit, mettez-le dans votre sac et partez. Et ils sont rentrés chez eux. Il était marié avant de partir, et il avait un enfant, mais il ne l'a pas vu. Ses bébés, il ne les a pas vus. Il avait des jumeaux. Il a obtenu un congé partiel juste un soir avant que nous entrions en guerre, vous savez, pour partir. Il m'a alors dit, Newcombe, penses-tu que nous reverrons Murphy's Cove (Nouvelle-Écosse) un jour (c'est là que nous avons été élevés)? Il m'a dit: « Penses-tu que nous rentrerons à la maison un jour? » J'ai dit: « Je pense bien, j’imagine que oui. Je ne sais pas, mais il faut tenter notre chance. » Puis il a reçu un gros gâteau de sa femme. Il l'a découpé et m'en a donné un morceau, ainsi qu'à certains de ses amis. Puis il m'a dit au revoir. Le colonel est entré et a dit: « Vous décollez dans environ une heure.» Il lui a dit: « Bonne chance ». Il est resté deux ou trois jours à la ligne Hitler (ligne de défense allemande dans le centre de l’Italie) et puis bang, il a écopé là-bas. Il n'est jamais revenu. Il a été touché par un tireur d’élite, il a reçu une balle en pleine tête, comme ça. Il s'est effondré sur le dos. C'est tout.

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