Project Mémoire

André-Paul Turin (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

André-Paul Turin a servi dans l'armée pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Chapeau américain avec insigne de bombardier.
Chapeau américain avec insigne de bombardier.
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<p>Avec la permission du Projet Mémoire/André-Paul Turin<br></p>
Diplôme de Paris: Brevet d'observateur en avion, 1945.
Diplôme de Paris: Brevet d'observateur en avion, 1945.
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<p>Avec la permission du Projet Mémoire/André-Paul Turin<br></p>
Diplôme américain de bombardier, 1945.
Diplôme américain de bombardier, 1945.
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<p>Avec la permission du Projet Mémoire/André-Paul Turin<br></p>
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Groupe de l'école de pilotage d'Orangeburg, Caroline du Sud, en janvier 1945.
Groupe de l'école de pilotage d'Orangeburg, Caroline du Sud, en janvier 1945.
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<p>Avec la permission du Projet Mémoire/André-Paul Turin<br></p>

Transcription

Mon nom est André- Paul Turin. Je suis né à Paris le 3 juin, 1920. J’ai habité l’Algérie. Ensuite, de 1921 avec mes parents, mon père est allé en Algérie pour gagner sa vie avec sa famille. Et j’ai vécu en Algérie jusqu’en 1942. En novembre 1939, j’étais un étudiant et j’ai dû passer un examen médical avant l’admission dans l’armée française, où j’avais choisi l’aéronautique. Là, j’ai passé des examens de capacité physique pour l’aviation à Alger même. Et ensuite, après le débarquement des Alliés le 12 novembre 1942, j’ai été admis dans l’armée française à Blida (Algérie), mobilisé qu’était un centre de l’armée française. Au mois de novembre 1942, j’étais à Tipaza (Algérie) dans un régiment de l’armée française et là j’ai commencé ma vie militaire. Nous vivions dans une ferme, on dormait sur un plancher de terre battue, et sur un matelas rempli de paille. Nous apprenions les débuts de la vie militaire, les règlements, les ordres, les rangs, c'est-à-dire les grades et puis on apprenait les maniements d’armes aussi, fusils et mitrailleuses.
En janvier 1943, nous avions fini notre entraînement dans l’armée française et nous sommes passés avec l’équipement américain un canon bas antiaérien. C’était un canon de 40mm, et j’ai chargé les obus sur le canon. Après un entraînement minimum de quelques jours sur la côte algérienne, nous avons fait le voyage jusqu’en Tunisie. Autrement dit, nous avons fait à peu près 1500 kilomètres de voyage en camion le long de la côte française et ensuite on est arrivés à Sidi Ameur en Tunisie. Nous étions installés dans la campagne aux environs de l’aéroport américain où il y avait un groupe de chasseurs américains. Y’avait des « Cobras », des « Mustangs » puis y’avait aussi des « Hurricanes » et des « Spitfires ».
Au printemps 1944, de Tunisie j’ai été envoyé à Casablanca au Maroc. Pour attendre l’embarquement pour aller aux États-Unis, faire l’entraînement d’aviateur français aux États-Unis. J’étais le French Cadet 4567, Craigfield, Alabama, c’était la base de réception de tous les aviateurs étrangers qui venaient. Il y avait des Chinois, il y avait des Brésiliens, des Français alors par sections différentes évidemment. Nous avions chacun notre entraînement spécial, des hangars spéciaux, des réfectoires spéciaux, on nous apprenait l’anglais aussi, puis en tant que français on a eu un aumônier français. Un jour il nous a réuni, il a dit : ‘’J’ai reçu une lettre de l’évêque de Québec’’. Cet évêque de Québec transmettait des lettres des demoiselles Canadienne qui voulaient correspondre avec des soldats français. Alors j’ai sauté sur l’occasion et j’ai trouvé l’adresse de mon épouse qui s’appelait mademoiselle Marcelle Marier, elle était d’une famille de 14 enfants. Son père, quelques jours après que nous ayons commencé à correspondre, son père est décédé. Alors, la famille s’est trouvé privé d’un gagne-pain, c’était assez grave pour eux, mais on a continué, alors….j’avais des timbres, j’avais de l’argent parce que je recevais de l’argent américain pour pouvoir vivre au jour le jour, pour me payer mes petits caprices et je me payais le prix des timbres poste. Ça me coûtait rien, ça allait bien mais, plus tard j’ai su que mon épouse, ma future épouse n’avait pas tellement d’argent disponible. Elle empruntait à sa sœur aînée, auprès de ses amis pour pouvoir acheter des timbres. Et plus tard, nous avons correspondu, nous nous sommes intéressés l’un à l’autre. Je me suis intéressé à elle d’abord parce que quand j’étais jeune, très jeune, j’avais entendu parler que les personnes qui avaient correspondu pendant la Première guerre avaient fait de bons mariages. Ça m’est resté dans le cerveau et j’ai retenu la chose, je me suis dit tiens, j’ai la chance de me trouver quelqu’un de sérieux parce que j’avais des expériences, c’était ridicule, quoi….auparavant. Alors, je me suis embarqué dans la vie, et alors au cours de la correspondance, j’ai demandé à Marcelle de me fournir une photo et je lui ai fourni ma photo que j’avais payée à Craigfield. Alors, j’en suis venu que….j’ai pensé aussi que pour payer la photo que c’était un effort financier dans cette famille- là. Mais en fait ça ne nous a pas empêché de correspondre. Et puis, j’ai continué ma vie militaire.