Project Mémoire

Arthur Victor « Arty » Webster (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

« Vous avez sans doute entendu parler de la bataille de l’Escaut. Elle a duré un peu plus de quatre semaines et demi. C’est surtout l’infanterie qui a combattu. Et c’était absolument terrifiant. »

Pour le témoignage complet de M. Webster, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Saskatchewan, février 1944
Saskatchewan, février 1944
Avec la permission de Arthur Webster
Troupe de ski à Saskatchewan, février 1944.
Troupe de ski à Saskatchewan, février 1944.
Avec la permission de Arthur Webster
Webster et un groupe avec des chars.
Webster et un groupe avec des chars.
Avec la permission de Arthur Webster

Transcription

…L’entraînement au camp Borden, évidemment, il fallait commencer par l’entraînement de base. J’y suis resté trois mois, puis j’ai appris à conduire un char d’assaut. Il n’y avait que des chars Ram dans ce camp. J’y suis resté encore un certain temps, puis on a réuni tous ces jeunes gars, nous tous qui avions moins de 18 ans, pour nous envoyer au camp Dundurn, en Saskatchewan, nous entraîner sur de nouveaux chars.

Mais dès notre arrivée, on a constaté que le terrain était trop mou, trop sablonneux. Alors, ils en ont fait un camp d’exercices de reconnaissance avec des chars sans tourelle, des véhicules légers d’environ six tonnes. On a fait cinq ou six mois d’exercices de reconnaissance et de mouvement, mêlés à un peu d’entraînement.

. Une fois notre apprentissage terminé, des recrues sont arrivées que nous, les plus anciens, étions chargés d’entraîner. Puis la météo s’est détériorée et ils ont décidé de former des troupes de skieurs. Nous testions des équipements de différents pays, des skis, des tentes ou des vêtements. Et c’est alors qu’ils nous ont envoyés à Prince Albert.

Nous y sommes restés tout l’hiver et on s’est bien amusés, car nous étions principalement stationnés sur la rivière Saskatchewan. Et même s’il faisait très froid, nous avions tous ces vêtements chauds et confortables, et l’on mangeait aussi très bien. Et disons que j’avais fait la connaissance d’une charmante jeune fille. C’était à mon arrivée à Dundurn... Nous étions un groupe de skieurs et nous nous sommes arrêtés près de Saskatoon, où je l’ai remarquée et lui ai demandé ce qui se passait à Saskatoon. Nous venions tous deux de l’Ontario. Elle était plutôt réservée au début, mais elle a finalement accepté d’aller danser dans un endroit appelé The Cave.

C’est très important parce que nous nous sommes fréquentés un certain temps, et je savais que j’allais être envoyé outre-mer, mais nous nous avons convolé le 6 novembre 1943. Et je ne me souviens d’aucun autre voyage de ski.

Chargés de sacs à dos de 40 livres, nous traversions différentes zones de Prince Albert. Or vous savez que la Saskatchewan n’est pas très montagneuse, de sorte que nous aviosn aussi des raquettes à neige. C’était un bon exercice et, comme je le disais, nous vivions sur la rivière Saskatchewan dans des tentes, et la température pouvait descendre à moins 40 ou 45. Mais nous étions jeunes et ça ne nous dérangeait pas trop, car nous étions très bien équipés.

Voilà, c’est à peu près tout ce que je dirais de cette période et de l’équipement que nous avons testé. Tout était très bien, mais le matériel norvégien nous semblait supérieur. Ce qui est normal, puisqu’on a toujours fait du ski en Norvège.

Puis nous sommes partis pour l’Escaut. Vous avez sans doute entendu parler de la bataille de l’Escaut. Elle a duré un peu plus de quatre semaines et demi. C’est surtout l’infanterie qui a combattu. Et c’était absolument terrifiant. J’ai souvent pensé à l’un de mes beaux-frères qui se trouvait là, avec le Canadian Scottish Regiment. En fait, il a atterri le 6 juin à Juno Beach et a survécu à toute la guerre sans une égratignure. Ce qui est inouï quand on sait ce qu’était l’infanterie. Ces pauvres diables qui combattaient dans la boue, la neige et le froid. Mais nous, nous étions à l’écart, nous y participions seulement par des tirs de soutien.

Dans le régiment de recherche et de sauvetage, le SAR, nous aidions l’infanterie, évidemment, qui nous appuyait en retour. Nous avons combattu dans trois bataillons d’infanterie : le Lincoln and Welland Regiment, les Argyll and Sutherland Highlanders et les Algonquins. Tous trois étaient extraordinaires. Vraiment exceptionnels. Nous les avons soutenus tout au long de la guerre, et ils ont fait de même pour nous.