« On était en patrouille puis je suis venu près de piler sur un Chinois, maudit! À peu près un pouce puis je l’aurais frappé. »
Pour le témoignage complet de M. Langelier, veuillez consulter en bas.
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Transcription
Il y a une chose que je me rappelle très bien, on était sur une patrouille. On était seulement que deux. Mon sergent, c’était le sergent Ostiguy, ça, c’était un bon gars. Il connaissait son affaire. On était en patrouille puis je suis venu près de piler sur un Chinois, maudit! À peu près un pouce puis je l’aurais frappé. Il était couché à plate ventre à terre. Mais là on pensait nous autres qu’il était mort. Fais qu’on a déclaré ça au téléphone en haut puis on a continué notre patrouille. Puis cinq minutes, plus tard, mon sergent me dit : « Qu’est-ce que ce Chinois-là faisait là? As-tu entendu des coups de fusil à soir? » Je lui ai dit : « Non! » Ils n’ont pas bombé (tiré) n’ont plus. Il vire de bord câline! On va voir, notre Chinois était parti. Ça veut dire qu’on a passédrette(tout près) sur une patrouille chinoise pis ils nous ont laissé passer. Ils n’ont pas tiré sur nous autres. Ça, ça veut dire que s’ils avaient tiré sur nous autres c’est à cause que les Chinois pensent... il faut penser, qu’est-ce qu’ils pensent eux autres. Ils ne pensent pas eux autres qu’on était rien qu’une patrouille de deux, ça ne se peut pas. Il venait une grosse patrouille en arrière de nous autres. C’est pour ça qu’ils n’ont pas tiré. Tu comprends? En tirant eux autres ils auraient découvert leurs positions. Ils étaient peut-être bien quinze eux autres aussi dans leur patrouille. Mais, nous autres on n’a pas pensé de regarder plus loin que celui qui était au bout de mes bottes là. Savez? Câline! Nos affaires, là, quand on a pensé à ça on a reculé de cent pieds. La patrouille va être finie pour ce soir. Nous autres on avait déclaré ça en haut (à l’état-major) pour être certain qu’ils n’avaient pas passé droit eux autres. Mais ils n’avaient pas passé droit. Ils étaient retournés chez eux, en Chine, à une position chinoise. Je te dis que cette fois-là on ne l’avait pas trouvé drôle ben, ben. Mais voir revirer de même puis aller voir ça, notre Chinois qui était mort. Il n’était pas mort. Je vais te dire une affaire que… je m’en suis rappelé tout le temps de cette affaire-là. On aurait pu se faire tuer là. On a reculé d’une centaine de pieds. Puis on a continué, on est resté là. Mon sergent a dit : « Vous ne pouvez pas conter ça à personne ». Tu vas faire rire de toi. C’est ça que ça fait, ça se dit d’un à l’autre, d’un à l’autre. Première nouvelle ils auraient dit : « Langelier, il y avait assez de chinois de morts là qu’il pilait dessus. » Ce n’est pas ça, il y en avait rien qu’un. Puis il n’était pas mort. C’est là que le sergent m’a dit, il dit : « C’est ça, eux autres ils pensaient qu’on n’était pas tout seul en patrouille. C’est pour ça qu’ils n’ont pas tiré sur nous autres ». Parce qu’autrement, oui, ils nous auraient débarqués de là certains. Les Chinois étaient rendus sur nos positions. Ils n’étaient pas supposés d’être là. En tout cas, des affaires de même c’est arrivé rien qu’une fois là.