« Et tout à coup, hop je faisais partie de l’armée. Et je ne savais pas quoi dire. J’ai dit à ma grand-mère que je partais juste pour la journée, elle a dit que c’était d’accord. Et je reviens et j’avais une permission de sept jours. »
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Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Bon, je suis allé à Regina avec mon cousin. J’y suis seulement allé pour faire un tour et je me suis retrouvé coincé là parce que je n’avais que quinze ans. Et il allait s’engager dans l’armée de terre. Je n’avais pas d’argent, je vivais chez ma grand-mère. Mes parents travaillaient dans le nord de l’Ontario. Et il dit comme ça, bon, viens juste pour faire un tour. Il dit, mon vieux m’a donné de l’argent pour aller à Regina. Alors on y est allés et il a rempli les papiers, passer les tests, j’en ai passé un moi aussi mais je ne sais pas ce que c’était… Et tout à coup, hop je faisais partie de l’armée. Et je ne savais pas quoi dire. J’ai dit à ma grand-mère que je partais juste pour la journée, elle a dit que c’était d’accord. Et je reviens et j’avais une permission de sept jours.Alors le caporal est entré et il a dit : « tu vas chercher des couvertures, tu changes nos couvertures. Elles sont sûrement pourries. » Alors on les a chargées sur un brancard et on les a rapportées en bas, ils les ont juste lavées. Et on en prenait de nouvelles pour les apporter aux gars.
Et en montant sur la colline, comme cette espèce de ravine ici, en montant par là et il y avait un blockhaus en bas, le blockhaus de l’infirmier auxiliaire, le gars des premiers secours. Et on a posé notre brancard et on a commencé à parler avec lui. Je me tenais comme ceci et l’autre gars se tenait comme ça, et je portais un gilet pare-balles. Je le portais tout le temps. On a été les premiers à les recevoir des amerloques, les gilets pare-balles. Ils faisaient dans les 25 kilos ou quelque chose comme ça. Et tout à coup les mortiers commencent à arriver, vooo, un qui tombe juste entre nous. Le gars ne portait pas de gilet pare-balles et il s’est fait cogner dans le dos, un morceau long comme ça, dans les reins. Et l’infirmier auxiliaire se tenait au blockhaus et des gros madriers, et un gros bout d’éclat d’obus de cette longueur en plein dans le blockhaus. Il a pâli, il a dit.
Et puis j’étais debout là, on essayait de faire rentrer ce gars à l’intérieur, il s’est fait toucher parce qu’il est tombé en avant après coup, on essayait de l’attraper pour le mettre sur le brancard et on commence à découper ses vêtements, sa parka. Et puis on a découvert à quel endroit il était blessé et on l’a rafistolé. Et il me regarde et ici il y avait du sang qui coulait le long de mon bras ici. Il a dit : « Bon sang, tu as été touché toi aussi. » dit-il. Alors il découpe ma parka, parce que mon gilet pare-balles, et je n’avais pas été touché ici, il a vu, deux fois (indiquant son bras), mortier. Donc je sortais moi aussi. Alors il a dit, bon, on va essayer d’avoir quelque chose, une ambulance ici.
Quand le RCR a été frappé, on l’a su parce qu’ils sont passés par notre position, les chinois. Et on était en train de l’amener. Et vous savez, ça ne les inquiétait pas notre position, ils sont passés à travers, ils allaient assaillir le RCR, amener des mortiers et du feu d’artillerie un de nos caporaux a gagné une médaille pour ça. Il était au bout et il creusait une tranchée là-bas, je n’arrivais pas très bien à le voir avec mes jumelles. Vous pouviez voir la terre qui volait. Et je tirais là, une ligne de tir fixe, je tirais de nuit, parce qu’il était en train de faire quelque chose, je crois qu’ils creusaient un tunnel là-bas. Puis j’ai eu le Centurion et il était au-dessus de la colline et voooo. Il dit, je le vois. Puis ça s’arrêtait, un moment plus tard, le voici à nouveau.