Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.
Transcription
Nous sommes allés en Sicile, nous avons récupéré notre équipement, nos chars, puis nous sommes allés en Italie. Nous n'avons pas vu de gens... pas de gens, parce que je ne sais pas où ils étaient. Vous savez, nous étions dans des chars d'assaut, ils nous disaient: « Vous allez là et vous allez là », et c'est tout. La première chose que nous faisions la plupart du temps, c'était de dire: « Vous voyez le clocher de l'église? Abattez-le. » Il fallait abattre les clochers des églises catholiques, parce que les Allemands se tenaient là-haut pour vous observer.
Nous roulions et sommes arrivés dans une petite ville et on nous a dit: « Il y a un homme pendu dans le garage. » Nous sommes donc allés voir, nous ne savions pas qui c'était, Mussolini (Benito Mussolini, dirigeant fasciste italien) et sa petite amie. C'est arrivé comme ça, on ne savait pas qui c'était au début. Mais ce sont les gens qui lui ont fait ça. Son propre peuple, les Italiens je suppose l'ont pendu dans le garage et sa petite amie est restée suspendue à l'envers. Il était déjà mort quand nous l'avons vu, nous l'avons juste regardé et nous avons dit que nous ne savions pas qui c'était parce qu'il n'y avait personne à qui parler. Et nous avons continué à rouler.
Je suis retourné en Italie, à Rome, nous avons pris un train et sommes allés en Belgique. La Belgique était déjà prise quand nous sommes arrivés. Puis nous sommes allés en Hollande et nous avons combattu pendant un certain temps. J'ai été blessé au bras. Je conduisais le char et la plupart du temps, nous ouvrions le couvercle, parce que lorsqu'il n'y avait personne autour, nous regardions à travers ce petit écran... nous ouvrions le couvercle et un jour, j'ai rampé hors du char et bang. Je ne sais pas d'où c’est venu, mais ça m'a quand même frappé. J'ai été expulsé du réservoir et j'ai eu de la chance que le couvercle soit ouvert, sinon j'aurais été...
Ils ont dit qu'un obus l'avait touché. Nous avions des obus là-dedans et quand ce truc explose, c’est la fin.