Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Avant que nous partions pour l’Angleterre, un de nos conducteurs de camion est tombé malade et a dû aller à l’hôpital. Donc il était à l’hôpital et ils ont demandé: « est-ce que quelqu’un peut conduire un camion? ». J’ai dit que je le pouvais, un gars fou comme moi. Je ne sais pas pourquoi je me suis porté volontaire, mais je l’ai fait.
J’ai donc conduit son camion. Nous avions des piliers de téléphone et j’avais une remorque pour les piliers et je n’étais pas habitué de reculer un camion avec une remorque ou même de conduire un camion avec une remorque. Mais je savais comment conduire un camion. Nous avons chargé nos choses sur un bateau en Angleterre. Nous étions censés nous rendre en France le jour après le jour J, mais l’un de ces bombardiers qu’ils envoyaient de l’Allemagne a touché notre bateau durant la nuit et détruit le gouvernail ou un autre morceau comme ça. Le bateau flottait toujours le jour suivant, mais il ne pouvait se rendre en France, donc nous avons dû tout décharger pour tout remettre sur un air bateau, puis nous sommes partis le jour suivant. Nous sommes arrivés là trois jours après le jour J.
Et là je conduisais mon camion sur la côte, juste sur la côte, il y avait un petit endroit clôturé avec du fil barbelé, et il y avait un prisonnier là, un prisonnier allemand. Je n’oublierai jamais ça, de voir ce prisonnier, là. Et il y a un gars qui marche à l’extérieur de cette prison, il marche à l’entour de la prison en jouant de la cornemuse. Et ce prisonnier allemand se déplace de l’autre côté de la clôture pour être le plus loin possible de cette cornemuse (rires). Il marche pour être le plus long possible de la cornemuse. J’ai trouvé cela plutôt drôle.
À la fin de la guerre, ils m’ont envoyé avec deux autres gars à un endroit appelé Bad Salzuflen afin d’installer un poste téléphonique dans un hôtel. Un très bel hôtel dans un bel endroit. Puis nous avons installé le poste téléphonique, et tout fonctionnait et nous n’avions rien à faire. Nous sommes restés assis pendant quelques jours à attendre de recevoir nos ordres de revenir, mais rien n’est arrivé. J’ai dit aux gars: « On devrait tout de même renvoyer ce camion ». Il y avait un homme qui conduisait le camion et les deux autres, moi et cet autre gars faisions le travail. J’ai dit: « Va au dépôt de rations et rapporte assez de rations pour trois jours afin que nous puissions retourner à Antwerp ». Ce premier endroit o ù nous étions en Allemagne s’appelait Bad Salzuflen. Et onze kilomètres plus loin se trouve un endroit nommé Lemgo. C’était un grand camp militaire que les Allemands avaient là.
Nous nous sommes installés là, et nous avons dû y installer une base pour ce qu’ils appelaient le 2e Échelon de l’armée canadienne. Et le dirigeant du 2e Échelon était à Bad Salzuflen. Et les ouvriers étaient à Lemgo. Et tout est branché avec les lignes téléphoniques jusqu’à Londres. Nous sommes arrivés là et ils ont installé plusieurs téléscripteurs, et je crois que nous avions neuf ou dix téléimprimeurs et 120 lignes téléphoniques, et c’était notre poste. Il y avait des opérateurs de téléscripteurs. Il y en avait à peu près 25 qui travaillaient sur différents quarts de travail, et les téléscripteurs fonctionnaient 24 heures sur 24.
C’est l’une des missions que nous avons accomplies là. Après avoir tout installé là, nous devions seulement en faire l’entretien et peu après que toute l’équipe soit arrivée, on m’a renvoyé à la maison. Retourner à la maison était épuisant. De l’attente (rires). Je suis allé en Angleterre, puis ai attendu là pendant à peu près un mois et demi pour qu’un navire me ramène au Canada. Nous sommes revenus à la maison sur un petit navire nommé [SS] Île de France. C’était un voyage agréable. La température était bonne lorsque nous sommes revenus. La nourriture sur le bateau était bonne, mais je n’ai jamais été aussi heureux que quand j’ai vu la silhouette de la ville d’Halifax à l’horizon. C’était vraiment très beau. Je me souviens du vieux poème (The Lay of the Last Minstrel de Sir Walter Scott): « Là respire l'homme à l'âme si morte, Qui ne s'est jamais dit : Ceci est mon pays, ma patrie ». Je me suis senti très heureux lorsque j’ai vu cela apparaître à l’horizon.
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