Transcription
J’ai été transféré à la frontière lithuanienne en 1940, quand les Russes ont envahi la Lituanie. Nous avons été capturés et incarcérés dans un camp de prisonniers soviétique, où je suis resté de 1940 à 1942. Puis j’ai été transféré vers un pays du Moyen-Orient, l’Iran, l’Irak et la Palestine, et c’est en Palestine que se trouvait le camp des prisonniers polonais. C’était terrible, vous savez, on n’avait presque rien à manger. Du pain très sec, surtout, parce que le pain ordinaire pourrissait vite alors que le pain sec durait très longtemps. Mais tout n’était pas toujours si terrible. Je me rappelle une fois où je me dirigeais vers les toilettes, et il y avait là un soldat au visage très dur. J’ai gardé pour ma part un visage neutre et j’image que c’est ce qui l’a enragé. Il m’a flanqué un coup de pied entre les jambes, je me suis penché et il en profité pour me frapper à la tête. Je suis tombé au sol et des amis ont vu ce qui se passait, puis ils ont repoussé le soldat pour me transporter jusqu’à mon lit et là, j’ai pu constater que je n’étais pas top mal en point. Je me suis joint à l’armée polonaise quand j’étais au Moyen-Orient, en Palestine. Et vous savez, c’était la misère noire dans le camp de prisonniers. Ils nous ont donc fait manger de la viande, de la très bonne viande, pour que nous soyons en état de combattre. Puis ils nous ont emmenés au port où nous attendait un navire, et c’est ainsi que nous sommes allez combattre l’armée hitlérienne en Italie. Nous l’avons combattue à Bologne, mais ça s’est arrêté là car ils ne nous ont pas fait descendre plus au sud.