Septuor Haydn
Septuor Haydn. Ensemble instrumental fondé à Québec en 1871 et qui regroupait à l'origine Arthur Lavigne (premier violon), Nazaire LeVasseur (second violon), Alfred Paré (alto), Narcisse Hamel (violoncelle), Édouard Gauvreau (contrebasse), Octave Chavigny de Lachevrotière ou Cyrille Duquet (flûte) et J.-A. Defoy (piano). Cette formation fut associée, au moins par un de ses membres, au Septett Club fondé en 1857 par Alfred Paré et quelques musiciens de la Société harmonique de Québec, laquelle venait de se dissoudre. La naissance du Septuor Haydn résulta, semble-t-il, d'un « regrettable malentendu » entre William Campbell (violoncelle) et Alfred Paré, tous deux membres du Septett Club. C'est alors que Paré décida de fonder un nouveau club, le Septuor instrumental Haydn. Lors de la première réunion qui eut lieu le 21 août 1871, Ernest Gagnon et Édouard Glackemeyer furent élus respectivement dir. mus. et prés. honoraire. Le Septuor fit ses débuts officiels le 25 août suivant dans la symphonie La Chasse de Haydn (il n'est pas précisé si l'oeuvre fut jouée en entier) et l'ouverture La Cenerentola de Rossini, lors de la collation des diplômés de l'AMQ, dans la salle de l'École nationale, rue d'Auteuil. Il présenta quelque 10 ouvertures et des pièces diverses durant sa première année d'existence.
Seul ou avec la participation de l'Union musicale, de la Société musicale Sainte-Cécile et du Quatuor vocal de Québec, le groupe prit une part active à la vie musicale de Québec comme le rapporte LeVasseur dans ses Réminiscences d'antan : « Dans la salle contiguë au bureau d'inspection du gaz, pendant des années, le Septuor Hayden [sic] donna chaque année des séries de brillantes soirées d'orchestre et de chant, soirées auxquelles les gouverneurs généraux, en ville, les lieutenants gouverneurs et leurs suites ainsi que la meilleure société de toute la ville étaient conviés et s'empressaient d'assister. » En 1872, six des membres du Septuor participèrent au Jubilé musical de la paix universelle tenu à Boston en plus de présenter 17 concerts. L'année suivante, ils en donnèrent 16 et firent en outre une tournée de deux mois avec le violoniste Frantz Jehin-Prume. Le Septuor loua en 1874 une salle dans le Masonic Building pour y présenter des concerts mensuels, et il organisa l'exécution de l'ode-symphonie Christophe Colomb de Félicien David à l'occasion du bicentenaire de l'archidiocèse de Québec. En 1888, l'ensemble augmenté donna quelques concerts à la basilique, notamment pour la fête de l'Immaculée-Conception (les instrumentistes étaient alors messieurs Defoy, Gauvreau, LeVasseur et Paré, ainsi que messieurs Courchênes, Dorval, Dufresne, Leclerc et Prince). Ils furent aussi invités par Gustave Gagnon à une répétition d'une Messe de Gounod en vue des célébrations de la fête de Noël. Le Morning Chronicle souligne également la présence du Septuor au concert du 22 avril 1889 à l'Académie de musique.
La date de la disparition du Septuor Haydn ne peut être établie avec certitude. Selon toute vraisemblance, il se fusionna avec la Société symphonique de Québec (Orchestre symphonique de Québec) qui naquit en février 1903 et au sein de laquelle on retrouve les noms de J.-A. Gilbert, LeVasseur et Arthur Lavigne qui faisaient tous partie du Septuor Haydn. La bibliothèque du Septuor, l'une des plus considérables de l'époque, incluait 25 quintettes de Félicien David ainsi que plusieurs séries d'oeuvres pour orchestre et divers instruments que lui céda Édouard Glackemeyer. Ce fonds est maintenant conservé à l'Université Laval.