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Site archéologique du lac Wanipigow

 La traduction française du terme OJIBWÉ « Wanipigow » est « eau peu profonde » ou « trou dans l'eau », et réfère à un endroit où une rivière s'écoulant vers l'ouest, à partir du pays aux nombreuses montagnes, est tombée dans un trou et a disparu.
Fouille en cours au site du Lac Wanipigow (EgKx-1) (avec la permission de la Direction des ressources historique, ministère de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme du Manitoba)
La collecte du riz sauvage (avec la permission de la Direction des ressources historique, ministère de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme du Manitoba)
Pot de terre cuite du Sylvicole terminal reconstitué par un artiste à partir de tessons mis au jour au site archéologique du lac Wanipigow (avec la permission de la Direction des ressources historique, ministère de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme du Manitoba)
Pointes de projectile datant de 5000 ans (Période autochtone moyenne) trouvées au site archéologique du lac Wanipigow (avec la permission de la Direction des ressources historique, ministère de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme du Manitoba)
Diorama du musée représentant un campement du Sylvicole terminal, situé sur le bord d'un lac dans la forêt boréale. Ce diorama a en partie été développé à partir des découvertes au site archéologique du lac Wanipigow (avec la permission du Musée du Manitoba, Winnipeg, MB)
Le vannage du riz (avec la permission de la Direction des ressources historique, ministère de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme du Manitoba)

Site archéologique du lac Wanipigow

Le lac Wanipigow est un élargissement étroit et peu profond de la rivière du même nom, qui s'écoule vers le nord-ouest à travers le BOUCLIER canadien, puis se jette dans le lac WINNIPEG. Le site archéologique du lac Wanipigow (code Borden EgKx-1) est l'un des nombreux anciens sites culturels autochtones qui parsèment les littoraux et les rives des rivières de la FORÊT BORÉALE sud du Manitoba.

La traduction française du terme OJIBWÉ « Wanipigow » est « eau peu profonde » ou « trou dans l'eau », et réfère à un endroit où une rivière s'écoulant vers l'ouest, à partir du pays aux nombreuses montagnes, est tombée dans un trou et a disparu. Un autre récit l'attribue à un tourbillon qui apparaissait occasionnellement à la première série de rapides située vers l'intérieur des terres, à partir du lac Winnipeg.

Au cours de l'hiver 1974-1975, le conseil de bande de la Première Nation de Hollow Water, située à proximité, demande au gouvernement du Manitoba de prendre des mesures afin de préserver le site préalablement à un projet de développement de chalets. La Direction des ressources historiques provinciale signe alors un contrat avec l'Université de Winnipeg pour un programme sur le terrain et en laboratoire d'une durée de trois ans, afin the récupérer, analyser et interpréter les ressources culturelles du site.

L'histoire autochtone du sud-est du Manitoba compte quatre « chapitres » : la Période autochtone ancienne (vers 8000 - 7000 av. J.-C.), la Période autochtone moyenne (vers 7000 - 500 av. J.-C.), la Période autochtone tardive (vers 500 av. J.-C. - 1650 ap. J.-C.) et la Période autochtone/européenne (vers 1650 ap. J.-C. - aujourd'hui). Certains archéologues divisent la Période autochtone tardive en « stade sylvicole initial » (vers 500 av. J.-C. - 800 ap. J.-C.) et « stade sylvicole terminal » (vers 800 ap. J.-C. - 1650 ap. J.-C.). Archéologiquement parlant, seules les périodes autochtones moyenne et tardive sont représentées au lac Wanipigow.

Bien que le site lui-même n'ait révélé aucun artefact datant the la Période autochtone ancienne, des traces laissées par les groupes pionniers ont été retrouvées dans le voisinage général, devenu habitable peu après la disparition de l'ancien lac AGASSIZ. Ces premiers arrivants sont les ancêtres lointains de plusieurs des groupes ayant habité le site du lac Wanipigow et d'autres sites au cours des siècles qui ont suivi.

Au lac Wanipigow, les archéologues ont retrouvé des pointes de lance vieilles de 5000 ans, qui semblent indiquer qu'il y a eu des déplacements vers la forêt boréale, à partir des PRAIRIES plus à l'ouest. Une bonne partie de la Période autochtone moyenne dans les prairies a été marquée par d'importantes sécheresses, et il est possible que les artefacts trouvés au site, qui correspondent au style caractéristique de cette région, aient été introduits par des groupes cherchant refuge dans la région du Bouclier du sud-est du Manitoba, qui était alors comparativement bien pourvue en eau et en végétation.

Selon une théorie, vers 500 av. J.-C., le début de la période sylvicole initiale aurait vu la dissémination vers le nord d'ancêtres de CRIS de langue algonquienne et de leur culture, après qu'ils aient quitté leur territoire initial près de la section ouest du lac SUPÉRIEUR. Leur arrivée dans le sud-est du Manitoba en général, et au site du lac Wanipigow en particulier, a été décelée à travers la découverte de poterie de terre cuite qui était jusqu'alors inconnue dans la région.

Une autre innovation du Sylvicole est la récolte du RIZ SAUVAGE. Le site du lac Wanipigow a été le premier au Manitoba à révéler des signes archéologiques correspondant à cette importante activité économique et dans, les années 1970, il était également l'un des plus gros sites de ce genre en Amérique du Nord. C'est principalement ce qui fait sa « renommée ». Des centaines de grains de riz carbonisés datant du IXe siècle ap. J.-C. ont été découverts et, compte-tenu de son excellente valeur alimentaire, on peut supposer que le riz sauvage a continué d'être récolté localement tout au long de la Période culturelle autochtone tardive. Cela a certainement été le cas pour des générations de la Première Nation de Hollow Water pendant les temps modernes.

La fabrication de poterie et la collecte du riz sauvage sont des pratiques relativement récentes, qui ont fait leur apparition pendant notre ère. Une tradition beaucoup plus ancienne, qui a perduré tout au long de l'époque autochtone jusqu'au début de la TRAITE DES FOURRURES européenne, est la manufacture d'outils taillés dans la pierre. Des pointes de projectile (pointes de lance et de flèche), des grattoirs de différentes sortes, des forets, des hachoirs et des couteaux figurent parmi les outils et instruments ainsi manufacturés. Ceux-ci étaient à leur tour utilisés pour créer un large éventail d'autres artefacts faits à partir de matériaux plus mous, tels le bois, le cuir, l'os et l'andouiller. Des manches de lance, des arcs et des hampes de flèche, des couverts d'habitation, des vêtements, des chaussures et des alènes et aiguilles ont tous été fabriqués avec des outils de pierre au lac Wanipigow, à une période ou une autre au cours des siècles. Des impressions de tissu sur des tessons du stade sylvicole terminal indiquent la production de sacs et de paniers à partir de fibres de plantes. Un fragment de pipe en pierre et une pièce de cuivre témoignent de contacts avec le sud-ouest du Minnesota et le lac Supérieur, respectivement.

Grâce à l'abondance et à la variété des ressources animales, végétales et minérales disponibles dans les environs, les habitants étaient largement auto-suffisants. Cela ne signifie toutefois pas qu'ils vivaient coupés du monde extérieur. La grande majorité des pierres à partir desquelles les outils étaient façonnés au site provient de sources locales du Bouclier. Néanmoins, des artefacts faits du chert distinctif de la rivière Knife, une roche de très grande qualité qui se trouve naturellement dans les prairies du Dakota du Nord, ont été retrouvés dans les contextes de la Période autochtone tardive au site, ce qui témoigne de relations commerciales extérieures ou d'expéditions de collecte lointaines, au-delà des territoires de bande locaux.

Un autre indicateur de contact avec l'extérieur se trouve dans la poterie trouvée au site, qu'on croit être le produit de la culture sioux plutôt qu'algonquienne. Sa présence au site peut signifier des mariages entre des femmes Minnesota DAKOTA ou ASSINIBOINE, avec la population crie locale au stade sylvicole terminal tardif.

Tout au long de l'ère de pré-contact avec les Européens, les occupants du lac Wanipigow étaient des chasseurs-cueilleurs qui tiraient leur subsistance des ressources du territoire. Cela signifie que toute leur nourriture provenait de plantes et d'animaux sauvages et non d'espèces domestiquées. Les restes de nourriture étaient particulièrement abondants dans les niveaux du site correspondant à la Période autochtone tardive. À cette période, outre la collecte du riz sauvage et d'autres espèces de plantes, tel le chénopode, les autochtones chassaient l'orignal, le caribou, l'ours, le castor, le rat musqué, le lapin, les oiseaux aquatiques, et ils collectaient les palourdes et pêchait le Grand brochet dans le lac et le réseau hydrographique qui lui est associé.

Le site du lac Wanipigow est vaste et on estime qu'il couvre environ 2,5 hectares. À la Période autochtone tardive, il a peut-être servi de camp de base d'été, occupé par des bandes assez importantes, dont les membres se séparaient en groupes de familles individuelles ou élargies pour se disperser à l'intérieur des terres pendant les mois d'hiver.

En 1980, le site archéologique du lac Wanipigow a été désigné site du patrimoine provincial en vertu de la Loi sur les lieux et objets historiques du Manitoba (Historic Sites and Objects Act of Manitoba).

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