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Zouaves

De février 1868 à septembre 1870, des Canadiens au nombre de 507, regroupés en 7 contingents provenant presque exclusivement du Québec, s'enrôlent dans l'armée pontificale pour défendre Rome contre les troupes italiennes qui tentent d'unifier l'Italie.

Zouaves

De février 1868 à septembre 1870, des Canadiens au nombre de 507, regroupés en 7 contingents provenant presque exclusivement du Québec, s'enrôlent dans l'armée pontificale pour défendre Rome contre les troupes italiennes qui tentent d'unifier l'Italie. Rome capitule le 20 septembre 1870, et le septième contingent, formé de 114 recrues, doit faire demi-tour sans connaître la vie de garnison et les champs de bataille. Le comité organisateur du mouvement est mis sur pied par l'évêque de Montréal, Ignace BOURGET. L'objectif est non seulement de défendre l'intégrité du pouvoir temporel du pape, mais encore et surtout de profiter de ce recrutement pour sensibiliser la population aux enjeux que représentent pour l'Église catholique la progression des idées libérales qui soutiennent la liberté de parole et de conscience, la souveraineté du peuple et la séparation de l'Église et de l'État. Le recrutement de zouaves canadiens vise donc à constituer une élite laïque formée à l'école romaine et bien préparée pour endiguer la propagation des idées libérales dans la société québécoise. C'est pourquoi on veille, d'une part à ce que chaque paroisse se sente concernée par le mouvement en déléguant un représentant et en contribuant financièrement à son engagement, d'autre part à ce que les volontaires soient choisis en fonction de leur éducation et des qualités intellectuelles et morales qui les rendent aptes à jouer le rôle qu'on leur assigne. À leur retour de Rome, les zouaves forment une association dans le but de promouvoir la cause qu'ils ont défendue par les armes. Puis, à la fin du siècle, l'Église catholique s'étant réconciliée avec le monde moderne, l'association des zouaves adapte ses objectifs aux préoccupations des mouvements d'action catholique. L'association existe toujours, mais son influence est très limitée.