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Deborah How Cottnam

Deborah Cottnam (née How), enseignante, poétesse et loyaliste (née vers 1727, probablement à Marblehead, dans le Massachusetts, aux États‑Unis; élevée à l’île Grassy, à Canso, en Nouvelle‑Écosse; décédée le 31 décembre 1806, à Windsor, en Nouvelle‑Écosse). La poétesse et enseignante Deborah How Cottnam a créé des écoles très réputées, pour les femmes, dans les Maritimes.

Débarquement des loyalistes, 1783

Illustration par Henry Sandham, de Beckles Willson, Romance of Empire: Canada (1907), p. 260.
(avec la permission du Projet Gutenberg)

Jeunesse et éducation

Deborah How est la fille de Deborah Cawley et d’Edward How, un marchand et fonctionnaire civil de premier plan, à Canso, en Nouvelle‑Écosse. Elle naît vers 1727, probablement à Marblehead (près de Boston), au Massachusetts, sur le territoire des futurs États‑Unis. Bien que ses parents se soient installés à Canso, sa mère semble être retournée dans sa ville natale de Marblehead pour accoucher. La jeune fille grandit à l’île Grassy, à Canso. Elle est probablement éduquée à domicile, soit par ses parents, soit par des professeurs particuliers.

Mariage et guerre

En 1743, Deborah How épouse l’Enseigne Samuel Cottnam, qui sera ultérieurement promu capitaine, du 40th Regiment of Foot de l’armée britannique. À l’époque, la Grande‑Bretagne et la France se disputent le pouvoir et les terres en Amérique du Nord. En 1710, les Britanniques s’emparent de la colonie française de Port‑Royal, en Nouvelle‑Écosse, qu’ils rebaptisent Annapolis Royal (voir également Guerre de la Succession d’Espagne, 1701‑1714). En 1717, le gouverneur de la Nouvelle‑Écosse, Richard Philipps, crée le 40th Foot pour protéger le port et les colonies environnantes, y compris Canso.

En mai 1744, les hostilités éclatent à nouveau entre les Français et les Britanniques. Connu sous le nom de guerre du roi George (1744‑1748) en Amérique du Nord, ce nouveau conflit s’inscrit, plus généralement, dans la guerre de la Succession d’Autriche (1740‑1748). Deborah How Cottnam donne naissance à son premier enfant, Martha Grace, un peu plus d’une semaine avant qu’une force française de 350 personnes n’attaque Canso, le 24 mai 1744.

La petite garnison britannique de Canso se rend rapidement aux Français. Aux termes de la reddition, ses membres et leurs familles sont tout d’abord envoyés à Louisbourg, à l’île royale (aujourd’hui l’île du Cap‑Breton), puis à Boston, au Massachusetts. À l’été 1745, les troupes britanniques de Canso sont envoyées à Annapolis Royal. Samuel Cottnam continue à servir dans le 40th Foot et combat au cours de la guerre de Sept Ans. En 1758, il fait partie des forces britanniques commandées par Jeffery Amherst qui prennent Louisbourg aux Français. Cependant, il démissionne de son service, en 1760, en raison de problèmes de santé, et s’installe à Salem, au Massachusetts, en 1762.

Loyaliste et éducatrice

On sait peu de choses sur la vie de Deborah How Cottnam, entre 1744 et 1774. Lorsque sa famille s’installe en Nouvelle‑Écosse, elle vit à Salem de 1762 à 1773. À cette époque, les relations entre la Grande‑Bretagne et les treize Colonies se sont tendues. Malgré cela, Deborah Cottnam retourne à Salem, en juillet 1774, avec sa fille Grizelda Elizabeth (surnommée Grissey) Cottnam. Là, elles ouvrent une école pour jeunes filles, afin de contribuer à subvenir aux besoins de la famille.

Lorsqu’éclate la révolution américaine (1775‑1783), la mère et la fille s’installent à Halifax, où elles dirigent une autre « académie féminine », de 1777 à 1786. (On pense que Samuel Cottnam est décédé en 1780.) L’académie est un internat et un externat, fréquentée par des filles de l’élite loyaliste et coloniale. Les jeunes filles y reçoivent une excellente éducation, selon les normes de l’époque, apprenant le français, l’arithmétique et la rédaction, ainsi que la danse et la couture.

Le saviez‑vous?

Dans la foulée de la Révolution américaine, plus de 30 000 loyalistes se sont installés sur les terres qui deviendront les Maritimes, submergeant la population existante. En 1784, les colonies du Nouveau‑Brunswick et de Cap‑Breton sont créées pour faire face à cet afflux de population. La vallée du fleuve Saint‑Jean constitue l’une des principales régions d’implantation des nouveaux colons.


En 1786, les Cottnam quittent Halifax et s’installent à Saint-John, au Nouveau‑Brunswick. Ils y sont invités par des familles loyalistes qui souhaitent créer une école dans cette nouvelle ville. Bien qu’elle soit heureuse à Saint John, Deborah How Cottnam revient à Halifax, en 1793. Elle passe les dernières années de sa vie à Windsor, en Nouvelle‑Écosse, avec sa fille Martha Grace Tonge.

Poétesse

Deborah How Cottnam est également une poétesse respectée, qui écrit sous le nom de plume de « Portia ». Elle est une source d’inspiration littéraire pour ses élèves et également pour son arrière‑petite‑fille, la poétesse Grizelda Tonge (fille de William Cottnam Tonge).


Qu’est‑ce que le souvenir – Oh! Le saurais‑tu?
C’est le plus grand privilège de l’âme en ce bas monde :
Une douce indulgence, offerte par notre Créateur;
La perfection de l’esprit et la marque des cieux;
Et c’est uniquement en cela que réside la puissance de la raison;
Le souvenir nous rend heureux et sages.


Première strophe de On Being Asked What Recollection Was par Deborah How Cottnam, vers 1780 [traduction libre].

Plusieurs autres de ses poèmes sont publiés, en juin 1845, par Joseph Howe, dans l’Acadian Recorder. La bibliothèque Clark de l’UCLA détient un volume manuscrit de son travail.