« Quand le raid a été terminé, on a dit, oh, ne t’en fais pas, ils ne vont pas revenir avant demain. (rire) Mais ça a été le pire des raids qu’on a subis. »
Pour le témoignage complet de M. Robertson, veuillez consulter en bas.
Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.
Transcription
Oui, j’étais avec la 128èmebatterie d’aérodrome pour commencer. Il y avait trois escadrons : le 400, 414 et 430. J’étais dans le 414èmeescadron (appui tactique). Et nous étions un escadron de reconnaissance photographique; et on faisait des sorties pour aller prendre des photos à supposer qu’il y ait des chars allemands quelque part à l’avant, on faisait des photos, notre avion, on y allait et on prenait des photos et on rentrait et ils développaient la pellicule. Et ils disaient quelque chose, qu’en une huitaine de minutes, ils auraient tout ça dans les mains de l’armée, et alors l’armée savait où se trouvaient les chars allemands, donc ils pouvaient y aller et les mitrailler. Puis comme l’armée se déplaçait, on se déplaçait aussi. Il se pouvait, comme je l’ai dit, vous pouviez être en train de dormir à minuit et quelqu’un venait vous sortir du lit et vous disait de vous bouger les fesses pour aller là où vous deviez aller, alors vous faisiez votre sac et on y allait. C’était le 128èmebatterie d’aérodrome ; ils ont appelé le 39èmeescadre de reconnaissance. Et puis quand on était en France, la nuit par exemple, les bombardiers allemands étaient au loin et quand ils commençaient à se rapprocher, les canons antiaériens commençaient à faire feu. On avait une tranchée avec des sacs de sable en travers du sommet, alors quand les canons se sont rapprochés de plus en plus, on est partis de là et on est descendus dans le souterrain jusqu’à ce qu’ils soient partis. Et cette nuit-là, on était en France et on était en dessous, dans un verger ; et il y avait des pommes par là et il y avait une tente à côté de la notre. Donc j’étais hors de ma tente et j’ai lancé deux pommes et j’ai touché la tente d’à côté (rire), et quatre types sortent de leur souterrain. (rire) Je ne vais pas vous dire comment ils m’ont appelé le lendemain. Oui, j’étais mécanicien de moteurs d’avion et on travaillait sur les moteurs des Spitfire (chasseur anglais) et des Mustangs P51 (chasseur américain), des avions de chasse. Mais ils étaient aussi, les Spitfire étaient, ils avaient des appareils photos dans le flanc de l’avion et ils s’inclinaient pour prendre les photos. Et ils les rapportaient et ils les développaient. Voyez, les chars allemands faisaient feu en retour sur l’armée canadienne. Ils prenaient en photo l’endroit où les chars se trouvaient, comme ça l’armée canadienne dans ses chars, ils savaient exactement où ils étaient. Et puis s’ils allaient attaquer pour les détruire ou les faire exploser, ou les bombarder, ils savaient où ils étaient. C’était à Eindhoven en Hollande. Avec Vic Seer on était en train de mettre une hélice sur un avion ; et j’ai regardé dehors et j’ai compté sept Focke-Wulf, des avions de chasse allemands, qui descendaient droit sur le pont. Alors ils sont arrivés et ils ont descendu l’aile de celui qui se trouvait là. J’étais descendu et m’étais mis derrière le poteau en fer du hangar, et j’ai attrapé un morceau de ciment et l’ai mis devant ma tête. (rire) Et Vic sort en courant et tourne au coin et il y avait une tranchée là, et il est descendu dedans et il y avait six gars là dedans avec de l’eau jusqu’aux genoux. Et aussitôt qu’ils sont partis, j’ai regardé les vagues d’avions et il y en avait près d’une trentaine, et ils arrivent par vagues et ils montaient et ils ont recommencé à tirer au dessus du terrain. On a perdu 16 hommes ce jour-là. Un gars venait juste d’arriver du Canada, la veille, et puis les autres, quand le raid a été terminé, on a dit, oh, ne t’en fais pas, ils ne vont pas revenir avant demain. (rire) Mais ça a été le pire des raids qu’on a subis. Ils avaient pratiquement entièrement détruit le terrain. Je ne sais pas, comme on avait trois escadrons sur le terrain, mais, je dirais, ils avaient détruit environ 60% ou plus.