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À Toronto : Conflit sectaire

Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.

Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

« Marcher pour Dieu et faire un boucan de tous les diables : les émeutes du jubilé »

Le dimanche 3 octobre 1875, environ 2 000 pèlerins catholiques romains quittent la cathédrale St Michael pour demander l'indulgence (rémission des peines pour les péchés après en avoir été pardonné par pénitence) offerte à l'occasion du jubilé pontifical. L'ordre d'Orange, connu pour sa promotion d'un Canada britannique et protestant, dénonce la série de pèlerinages proposés par l'archevêque John Lynch. Aussi, le maire de Toronto ne réussit pas à persuader l'archevêque catholique romain d'annuler l'événement.

Alors que la procession, qui emprunte la rue Church vers le sud, atteint la rue Queen, une pluie de pierres tombe sur les participants et des coups de feu sont tirés. Les pèlerins ripostent. Certains d'entre eux sortent leurs révolvers et tirent dans la foule. C'est le début de la bataille pour la suprématie dans les rues de Toronto.

Pendant plus de six heures, des émeutes envahissent les rues du centre-ville de Toronto. À presque chaque intersection en route vers l'église St Mary, sur la rue Bathurst, les pèlerins doivent affronter des foules hostiles opposées à la procession qui lancent des pierres et tirent des coups de feu.

On demande à l'armée de se joindre à la police pour tenter de séparer les groupes combattants. À la tombée de la nuit, les émeutiers se dispersent et la paix est rétablie après la plus grande et plus importante émeute de l'histoire de Toronto. De nombreuses personnes sont blessées, mais on ne rapporte aucun décès. Bon nombre des émeutiers arrêtés sont membres de la loge orangiste.

Bien qu'il ne s'agisse que d'un exemple parmi tant d'autres de conflits sectaires à Toronto, l'envergure des émeutes est exceptionnelle. D'ailleurs, la plupart des citoyens considèrent les émeutes comme étant « à jamais une journée de honte ».

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