Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.
Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.
« L’aéroport de l’île : une longue histoire d’aviation »
Le 14 mai 1921, le Santa Maria frappe l’imagination des habitants de Toronto lorsqu’il y effectue un bref arrêt en route vers Détroit, au Michigan, où il entamera un nouveau service de transport de passagers jusqu’à Cleveland, en Ohio. Le Santa Maria est un US Navy F5L converti (ou un hydravion Curtiss), qui peu de temps après sera en mesure d’accueillir ses passagers dans une luxueuse cabine décorée d’acajou et d’argent. Une large foule regarde l’imposant avion s’amarrer aux quartiers généraux de la Commission du port de tandis que les bateaux à vapeur le saluent en sifflant. Son commandant, le capitaine Theodore Tibbs, torontois de naissance et vétéran de l’Aviation royale canadienne, s’adresse au public et récolte bravos et applaudissements lorsqu’il propose la création d’un service semblable entre Toronto et Buffalo, à New York. C’était un présage de ce qui pourrait se produire.
Au cours des années 1920, les autorités de Toronto sont bien décidées à ne pas être laissées de côté par le programme transcanadien de développement du transport aérien. La Commission portuaire met sur pied un plan ambitieux, qui combinerait une aérogare et un port moderne. En 1937, le conseil de la ville donne son accord pour la construction de deux aérodromes, le premier au sud du canal ouest, et un second à Malton, au nord-ouest de la ville, qui servirait de réserve et serait fonctionnel peu importe la température.
L’aéroport de l’île nécessite d’importants travaux de remplissage de certaines parties du lac et le déplacement de plusieurs chalets vers Algonquin Island. Le stade de baseball et le parc d’attractions de Hanlan’s Point sont démolis. L’aéroport, baptisé de façon officielle Port George VI, est terminé en 1939, deux ans après celui de Malton.
À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, les industries liées à la guerre et les installations d’entraînement militaire se multiplient à Malton. L’aéroport de l’île est transformé en base d’entraînement pour les Forces aériennes royales norvégiennes, qui changent d’endroit en 1943, laissant alors le camp à l’Aviation royale canadienne.
Après la guerre, Malton demeure l’aérogare principale pour les grandes compagnies aériennes tandis que l’aéroport de l’île sert plutôt au trafic commercial. Une série de projets et de revues aident à définir son créneau : servir les voyageurs d’affaires qui apprécient beaucoup sa proximité avec le centre-ville. Il est renommé l’aéroport Billy Bishop de Toronto en 2009.