Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.
Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.
« L’histoire à portée de main »
L’événement le plus important de toute l’histoire de l’activité du Musée royal de l’Ontario est le fruit du hasard. Un jour de 1916, un certain George Crofts se présente devant un stand de cigares dans un hôtel de Toronto et y trouve une carte postale qui éveille sa curiosité pour le nouveau musée au coin de Bloor et University. (Une femme de chambre avait trouvé la carte dans la chambre d’un client et l’avait donnée à une amie pour voir si elles pouvaient en tirer 5 cents.)
George Crofts s’en va rencontrer Charles Trick Currelly, le directeur archéologique du musée, et lui demande s’il serait intéressé par l’achat de quelques antiquités chinoises. Il montre quelques photographies à Charles Currelly qui avoue n’avoir jamais vu d’aussi beaux objets de la dynastie Tang. Mais le musée, qui ne dispose pas de beaucoup d’argent en caisse, n’a assurément pas les moyens de les acquérir. Il est alors surpris d’entendre le prix proposé pour les objets, une fraction de ce qu’ils coûteraient à Londres ou à New York.
George Crofts est alors un homme riche qui a fait fortune dans la traite des fourrures avec la Chine. Il est extraordinairement généreux et refuse même la commission qui lui revient. L’association entre les deux hommes permet au MRO d’acquérir de grands trésors tels que plusieurs substituts funéraires représentant des lions – bas-reliefs, statuettes, pièces en ivoire, porcelaines – et toute une garde-robe impériale, permettant du même coup au MRO de figurer parmi les plus grands musées du monde.
Parmi les pièces chinoises acquises par le MRO grâce à George Crofts, la plus spectaculaire est la tombe Ming, importée en 1921 d’un village situé juste au nord de Beijing. Près de 90 ans plus tard, une enquête a confirmé ce qui n’était jusqu’alors qu’une rumeur : la tombe avait effectivement contenu les restes du fameux général chinois Zu Dashou (env. 1565-1656) et de ses trois femmes.
La galerie d’architecture chinoise fait partie des galeries du MOR consacrées aux cultures du monde et aménagées à côté du spectaculaire Crital Michael Lee-Chin, qui fut ajouté à la collection du MOR durant la rénovation surnommée Renaissance ROM qui s’est terminée en 2007.