Adam Hartley Zimmerman, O.C., F.C.A., cadre dans les domaines minier et forestier, philanthrope et prolifique membre de conseil d’administration (né le 19 février 1927 à Toronto, en Ontario ; décédé le 19 octobre 2016 à Toronto). Adam Zimmerman a étudié au Collège royal de la Marine du Canada de 1944 à 1946, puis au Trinity College de l’Université de Toronto, où il a obtenu un baccalauréat en philosophie en 1950. En 1956, il est devenu comptable agréé. Il a commencé sa carrière dans l’industrie des ressources en 1958 chez Mines Noranda limitée, et il en est éventuellement devenu le président et directeur général en 1982. Adam Zimmerman a siégé à plus de quarante conseils d’administration publics et privés, dont ceux de la Banque Toronto-Dominion, de la société d’assurance-vie La Confédération et de l’Institut C.D. Howe.
Enfance et carrière
Adam Zimmerman naît dans une famille influente. Son grand-oncle, Thomas « Duff » Pattullo est le premier ministre de la Colombie-Britannique, et son père, aussi nommé Adam Hartley Zimmerman, préside le Conseil de recherches pour la défense jusqu’à sa retraite en 1967. Un de ses premiers amis à l’Université de Toronto est Walter Gordon, qui devient plus tard ministre des Finances sous le gouvernement de Lester B. Pearson. Malgré cela, Adam Zimmerman se défend toujours contre les Canadiens de l’Ouest qui l’accusent de faire partie de « l’establishment » de l’Est.
La carrière d’Adam Zimmerman chez Mines Noranda commence modestement en tant que contrôleur adjoint chargé de moderniser les pratiques de comptabilité financière de l’entreprise. Ce mandat devient toutefois plus difficile lorsque Noranda élargit sa portée vers l’industrie forestière en faisant l’acquisition des usines de pâte à papier Northwood Mills en 1961. Il joue un rôle clé dans la supervision de cette acquisition et dans l’expansion des scieries et des usines de pâte à papier partout en Colombie-Britannique. En 1974, Adam Zimmerman est nommé vice-président directeur de Noranda, et président de sa nouvelle filiale à Edmundston, au Nouveau-Brunswick.
Noranda inc.
En avril 1981, Adam Zimmerman joue un rôle déterminant dans l’acquisition de 49 % des actions de la société forestière MacMillan Bloedel de Vancouver. Il se joint également au conseil administratif de la compagnie. En août de cette même année, la société d’investissement Brascan Corp., avec le soutien de la Caisse de dépôt et placement du Québec, acquiert une participation majoritaire de 39,2 % du capital-actions de Noranda inc. Le contrôle de Noranda, une société de ressources, par une société d’investissements, suscite une certaine inquiétude chez Adam Zimmerman, qui met en doute les motivations d’une société qui n’a aucune expertise spécifique en gestion des ressources.
En 1982, Adam Zimmerman devient le PDG de Noranda. Afin de faciliter la gestion de l’entreprise, il supervise la restructuration des intérêts miniers, pétroliers et gaziers, forestiers et manufacturiers de la société pour en faire des unités largement indépendantes. Il devient également président de Foresterie Noranda inc. en 1987, et il conserve ce poste jusqu’à sa retraite en 1994.
Représentant clé de l’industrie
En tant que figure bien connue de l’industrie forestière au Canada, Adam Zimmerman devient le représentant de choix de l’industrie dans les principaux débats politiques, incluant ceux sur les relations de travail, les préoccupations environnementales, l’éducation en matière forestière, et l’accord de libre-échange Canada–États-Unis de 1988. À ce titre, il est nommé président de l’Association canadienne des pâtes et papiers en 1977, et du Conseil canadien des industries forestières en 1984.
Adam Zimmerman critique sévèrement les motivations des syndicats, affirmant que leurs chefs exigent des hausses de salaire qui ne sont pas proportionnelles aux revenus de l’industrie, et il va même jusqu’à suggérer la création d’une commission royale pour enquêter sur leurs pratiques en 1976.
Adam Zimmerman défend le bilan environnemental de sa société en insistant sur le fait que les entreprises forestières sont plus que motivées à instaurer des pratiques durables, puisque la plupart des forêts canadiennes appartiennent au domaine public. De plus, il souligne que des améliorations considérables ont été effectuées par ses scieries en ce qui a trait à leurs émissions de dioxyde de soufre. Adam Zimmerman siège également au comité du Fonds mondial pour la nature et démontre un intérêt pour la conservation des oiseaux. Cependant, il est souvent critiqué par des écologistes comme David Suzuki et par des journalistes qui doutent de la profondeur de ses préoccupations pour l’environnement.
Son intérêt envers l’éducation supérieure est évident lors de sa campagne pour la faculté de foresterie de l’Université de Toronto. Il siège au conseil consultatif de la faculté et tire profit de ses liens avec le premier ministre Bill Davis pour préserver temporairement le financement accordé au programme de premier cycle. Sa relation avec l’Université Northern British Columbia perdure également, car les archives de l’établissement contiennent toujours ses dossiers.
Adam Zimmerman est l’un des principaux représentants de l’industrie de 1982 à 1987, lors du litige sur le bois d’œuvre. En 1986, dans le cadre d’une entente visant à faciliter les négociations pour un accord de libre-échange avec les États-Unis (qui est signé en 1988), le gouvernement fédéral accepte d’imposer des droits de 15 % sur les exportations de bois d’œuvre vers les États-Unis, parce que les négociateurs américains croient que les sociétés canadiennes de bois d’œuvre profitent d’une subvention déloyale sous forme de droits de coupe trop bas. Adam Zimmerman s’oppose fortement à cette concession, mais étant reconnu comme un ami de l’ancien premier ministre libéral John Turner, il a peu d’influence auprès des ministres du cabinet du premier ministre Brian Mulroney. Il émerge de cet enjeu sceptique quant aux avantages de l’accord de libre-échange que le Canada signe en 1988 avec les États-Unis.
Vie personnelle
Adam Zimmerman rencontre sa première femme, Janet Lewis, alors qu’il est étudiant à l’Université de Toronto. Ils ont quatre enfants, Barbara, Thomas, Mary et Kate. Le couple se divorce en 2005. Plus tard cette même année, il épouse l’ancienne ministre conservatrice Barbara Jean McDougall.