Angela Hewitt. Pianiste (Ottawa, 26 juillet 1958). A.R.C.T. 1972, B.Mus. (Ottawa) 1977, LL.D. h.c. (Ottawa) 1995, LL.D. (Queen's) 2002. Sa mère, Marion Hewitt (née le 15 octobre 1922 - Ottawa 19 janvier 2008; B.A., Toronto, 1944, B.A., Carleton, 1982), professeur d'anglais et de musique au niveau secondaire, est son premier professeur de piano. Par la suite, Angela étudie notamment avec Earle Moss et Myrtle Rose Guerrero au Conservatoire royal de musique (piano, 1964-1973), Walter Prystawski en cours particuliers (violon, 1970-1974) et Jean-Paul Sévilla (piano, étés 1973-1975 à Aix-en-Provence, sessions académiques à l'Université d'Ottawa, 1974-1977, et en cours particuliers). Elle étudie aussi le ballet. Hewitt se produit avec succès lors de concours, remportant le Concours Chopin des jeunes pianistes à Buffalo en 1975 et le premier prix de la catégorie de piano aux Concours radiophoniques de la SRC 1978, le concours Dino Ciani à la Scala de Milan en 1980 et le Concours international Bach de piano 1985, tenu à la mémoire de Glenn Gould. Le prix qu'elle remporte alors inclut un album solo sur étiquette Deutsche Gramophon (voir DISCOGRAPHIE). Parmi les autres concours qu'elle remporte, citons les concours Bach de Washington, D.C. (1975), et de Leipzig (1976), le concours Schumann de Zwickau, Allemagne de l'Est (1977), le concours international Viotti de Vercelli, Italie (1978), et le concours international Casadesus de Cleveland (1979). Elle joue avec l'Orchestre philharmonique de la BBC, l'Orchestre symphonique et la Sinfonietta de Bournemouth, l'Orchestre philharmonique du Japon, l'Orchestre de chambre de Norvège, le Philharmonia et le Royal Philharmonic de Londres, l'Orchestre symphonique de San Francisco, l'Orchestre de chambre McGill, l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre du Centre national des arts, l'Orchestre symphonique de Toronto (OST), l'Orchestre symphonique de Vancouver et bien d'autres encore. Elle fait ses débuts au récital à New York en 1984, à l'Alice Tully Hall, et ses débuts londoniens au Wigmore Hall en 1985. Elle fait une tournée au Japon et en Union soviétique en 1988 et se produit fréquemment aux États-Unis et en Europe en 1990. L'années suivante, elle donne des concerts en Australie.
Le calendrier de Hewitt après 1990 comprend de nombreux concerts un peu partout dans le monde : des récitals en solo, des apparitions en concerto (qu'elle dirige souvent du piano) avec l'OST, l'Orchestre symphonique de la BBC, les orchestres de Cleveland et de Philadelphie et d'autres orchestres importants et de la musique de chambre. Parmi ses apparitions les plus remarquables (jusqu'à cent concerts par année) figurent son interprétation en 2000 de l'intégrale des préludes et des fugues de Bach. Très demandée en Australie, elle y retourne souvent et fait une tournée aux États-Unis en 2002. Hewitt donne également des concerts en Scandinavie et elle se produit aussi également au Mexique et en Chine. On peut fréquemment l'entendre à des festivals comme ceux d'Édimbourg, de Cheltenham et d'Oslo et elle donne des ateliers de maître en Europe et en Amérique du Nord. En tant que membre de Piano Six dès sa formation, elle donne aussi des récitals dans de petits centres canadiens.
Répertoire
Ses enregistrements et ses représentations l'associent étroitement aux œuvres pour clavier de Bach. Elle attribue son affinité pour les formes de danse de ce compositeur à ses premiers cours de danse. Le reste de son répertoire est varié. Parmi les compositeurs canadiens dont elle interprète les œuvres, mentionnons Barbara Pentland, Oskar Morawetz, Gary Kulesha et Alexina Louie. Steven Gellman etGary Hayes lui dédient des compositions. Elle affectionne particulièrement la musique de compositeurs français et elle interprète l'intégrale des œuvres de Ravel pour piano solo à Londres et au Canada en 1987.
Enregistrements
Au début des années 1990, Hewitt entreprend un projet de plusieurs années, enregistrer les œuvres pour clavier de Bach chez Hyperion Records. En 2003, elle a réalisé les enregistrements des Variations de Goldberg, des inventions, des suites françaises et anglaises, des partitas, des toccatas et d'autres œuvres, pour lesquelles elle rédige également les notes d'accompagnement. Son remarquable enregistrement du Well-Tempered Clavier Book I est souligné par un prix Juno en 1999 et il est considéré comme l'un des 50 meilleurs CD par le BBC Music Magazine. Un autre de ses enregistrements des arrangements de Bach remporte un prix Juno en 2002. Ses CD incluent The Complete Solo Piano Music de Ravel et Angela Hewitt Plays Olivier Messiaen (1998). En tant que chambriste, elle enregistre avec la violoncelliste Shauna Rolston.
Distinctions
En 1986, elle est nommée artiste de l'année par le Conseil canadien de la musique. En 2000, elle devient officier de l'Ordre du Canada et, en 2002, elle reçoit le prix du Gouverneur général du Centre national des Arts. Elle est mécène de Music for Young Children. Les auditeurs de la BBC la choisissent comme artiste favorite de 2003, et en 2006 elle est nommée artiste de l'année du magazine Gramophone. Hewitt est grandement admirée pour ses interprétations intelligentes de Bach et The Guardian la considère comme « la pianiste de Bach la plus importante de notre époque ».
Elle habite Paris de 1978 à 1985, puis elle s'installe à Londres tout en conservant une résidence canadienne.
Voir aussiGodfrey Hewitt, son père.
Discographie
Bach Concerto italien BWV 971, Toccate en do mineur BWV 911, Quatre Duos, Suite anglaise no 6 BWV 811 : 1985; DG 419-218-1 et DG 429-975-2 CD.
- Concertos BWV 1056, 1052, 1053 : O SRC Van, Bernardi chef d'orch; 1986; CBC SMCD-5065.
Franck, Moravetz, Pentland, Gellman : 1979; RCI 496, (Morawetz) 6-ACM 16, (Pentland) 6-ACM 25.
Bibliographie
Ann RUEBOTTOM, « Beyond Bach : Angela Hewitt thrives in London », Music, XI (sept. 1988).
Helen DAHLSTROM, « A visit with Angela Hewitt », Newsletter de la FCAPM, XLIII (août 1990).
Margo ROSTON, « First person », Ottawa Citizen (19 déc. 1998).
Allison JONES et Roger MATUZ, dir., Contemporary Canadian Musicians Vol. 2 (Toronto 1998).
Hilary FINCH, « Redefining Bach », Gramophone (sept. 2001).