Archéologie industrielle
L'ARCHÉOLOGIE industrielle est un type d'histoire interdisciplinaire qui favorise la compréhension de l'ère industrielle en se concentrant sur les vestiges physiques, qu'ils soient sur ou sous le sol, et en combinant les connaissances du travail de terrain et la recherche historique. L'origine du nom est récente, mais il est déjà bien établi à travers le monde.
Historique
L'archéologie industrielle a débuté en Grande-Bretagne - lieu d'origine de la révolution industrielle - à la fin des années 50 en réponse à la vitesse alarmante à laquelle le patrimoine industriel et technique était détruit; on voulait de plus mettre en évidence la vie et le travail des industriels, des ingénieurs et des inventeurs du début de la période industrielle. Des Nord-Américains ont formé la Society for Industrial Archeology en 1971, alors que la Canadian Society for Industrial Heritage/Société Canadienne de l'héritage industriel fut créée en 1988. Les sociétés provinciales sont la Ontario Society for Industrial Archaeology (1981) et l'Association québécoise pour le patrimoine industriel (1988). La British Association for Industrial Archaeology (IAI) et le Comité international pour la conservation du patrimoine industriel (TICCIH), sont d'importantes organisations qui comptent parmi les plus anciennes.
Domaine d'application
L'archéologie industrielle est partout interdisciplinaire et axée sur une grande variété d'objets, de structures et de sites industriels. Toutefois, l'expérience industrielle et les priorités sociales, économiques et politiques contemporaines des différents pays ont orienté naturellement le travail des archéologues industriels selon des axes particuliers à chaque pays. Dans les pays européens et aux États-Unis, par exemple, les structures et sites importants de la révolution industrielle ont reçu le plus d'attention. Ceux-ci comprennent les sources d'énergie et les systèmes de transmission, les canaux et les chemins de fer, de même que les sites consacrés à l'industrie du textile et à la production de fer et d'acier. En plus de s'intéresser aux structures essentiellement techniques et industrielles, les archéologues européens portent une attention considérable aux villages industriels et aux logements des travailleurs.
Au Canada et dans les pays scandinaves, le début de l'ère industrielle fut associé plus étroitement à l'extraction des RESSOURCES premières et à la transformation primaire. On favorise donc l'étude des sites consacrés à l'EXPLOITATION MINIÈRE, à la FORESTERIE, à la PÊCHE, à la fabrication du FER, au BRASSAGE et à la DISTILLATION. En Europe, où il existe un intérêt pour l'enseignement de l'archéologie industrielle, le domaine attire surtout des historiens étudiant la technologie ou l'architecture. En Amérique du Nord, le travail est principalement effectué par le personnel des musées et des LIEUX HISTORIQUES ou par les défenseurs du patrimoine, y compris les historiens, les conservateurs, les architectes, les archéologues, les planificateurs, les photographes et les enseignants.
Méthodologie
Avec une telle diversité de pratiques et d'intervenants, l'archéologie industrielle doit encore élaborer une méthodologie cohérente et un cadre théorique. La recherche nécessite, en général, un travail sur le terrain comprenant la documentation à l'aide de photographies et de dessins techniques, d'entrevues et de plans du site. Il y a encore tellement de vestiges matériels des débuts de l'INDUSTRIE a et des technologies industrielles en surface, que l'excavation est rarement nécessaire. Les données du travail sur le terrain sont ensuite combinées à la recherche historique afin de fournir un relevé et une compréhension de ce que la révolution industrielle a amené, ce qui s'avère plus complet que ce que l'on trouve uniquement dans les documents écrits.
Quand le sujet traité est particulièrement menacé d'être perdu ou détruit, le travail sur le terrain ressemble à de L'archéologie d'urgence. Les menaces surviennent parce que les structures industrielles et techniques deviennent souvent désuètes. On les retrouve parfois dans des environnements peu attirants ou en mauvais état, et certains sont perçus négativement comme un symbole de la misère et de l'exploitation humaine. L'objectif peut donc être simplement de préserver la connaissance du site ou de la structure pour la postérité.