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Arthur Lismer

Arthur Lismer, peintre, éducateur (né le 27 juin 1885 à Sheffield, en Angleterre; décédé le 23 mars 1969 à Montréal, au Québec).
\u00ab September Gale \u00bb (esquisse)
Arthur Lismer, 1920, esquisse à l'huile sur panneau (avec la permission du Dr John Parnell, de Vancouver).
September Gale, Georgian Bay
Arthur Lismer, 1920, huile sur toile, peinture terminée (legs de Vincent Massey).

Arthur Lismer, peintre, éducateur (né le 27 juin 1885 à Sheffield, en Angleterre; décédé le 23 mars 1969 à Montréal, au Québec). Arthur Lismer est l’un des fondateurs du Groupe des Sept et un des fers de lance du développement de l’enseignement des arts au Canada.

Formation et début de carrière

Arthur Lismer étudie au sein de la Sheffield School of Art de 1899 à 1906 puis à l’Académie royale des beaux-arts à Anvers de 1906 à 1907. Il émigre au Canada en 1911 et y cherche alors un poste d’illustrateur commercial. À la Grip Engraving Co., à Toronto, il rencontre J.E.H. MacDonald, Tom Thomson et F. H. Johnston, puis, peu après, Franklin Carmichael.

En 1912, il revient en Angleterre pour se marier. Il y vante tellement bien les mérites du Canada que F. H. Varley décide de le suivre à Toronto. Arthur Lismer débute sa brillante carrière d’éducateur en art au poste de principal de la Victoria School of Art and Design (qui deviendra plus tard le Nova Scotia College of Art and Design), à Halifax, de 1916 à 1919. Travailleur prodigieux, il peint entre 1918 et 1919, pour la Collection d'œuvres canadiennes commémoratives de la guerre, plusieurs toiles représentant le port d’Halifax et le retour des navires de transport de troupes. Il réalise également des croquis des épaves qui sont apparues à la suite de l’explosion d'Halifax. Arthur Lismer retourne à Toronto pour prendre le poste de vice-président de l’Ontario College of Art and Design (devenu l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario) en 1919. En 1920, il devient un des membres fondateurs du Group des Sept.

Une œuvre mature

Les premières peintures de paysages canadiens exécutées par Arthur Lismer reflètent une forte influence de John Constable, peintre paysagiste britannique du XIXe siècle, d’artistes français de l’École de Barbizon tels que Jean-François Millet, et de peintres belges postimpressionnistes. Pendant les années 1920, il développe néanmoins un style expressionniste puissant, qui lui est propre, caractérisé par des couleurs brutes, des empâtements épais, des coups de pinceau délibérément grossiers et des formes simplifiées et ramassées. Sur la toile A September Gale, Georgian Bay (1921), par exemple, on observe au premier plan un arbre tout simple, pliant sous le vent, rendu dans des tons rouges terreux. L’eau est un assemblage rythmé de moutons sur la crête des vagues et le ciel est envahi de nuages imposants. October on the North Shore, Lake Superior (1927), propose de son côté une perspective plongeante sur plusieurs îles du lac, à partir d’un point de vue légèrement surélevé. Les tons de terre sont riches, l’eau bleu-vert est subtilement ondulée, tandis que le ciel est traversé de longues bandes de nuages, eux aussi dans des tons terreux.

Enseignement

Bien qu’il soit un peintre accompli, Arthur Lismer consacre presque tout son temps à l’enseignement de l’art. De 1927 à 1938, il est superviseur de l'enseignement à l’Art Gallery of Toronto (aujourd’hui le Musée des beaux-arts de l'Ontario). En 1932, il entreprend une tournée nationale de conférences. Il s’en suit une série d’invitations pour des conférences en Europe et en Afrique du Sud où il repart enseigner entre 1936 et 1937.

En 1938, il est professeur invité au Teachers College de l’Université Columbia. De 1941 à 1967, il dirige le Montreal Children's Art Centre, qui est affilié au Musée des beaux-arts de Montréal. Ces activités ne laissent que peu de temps à Arthur Lismer pour la peinture. L’artiste réalise pourtant plusieurs de ces œuvres les plus originales après 1930. Il peint d’abord dans les Maritimes et sur la baie Georgienne, et à partir de 1951, tous les étés à Long Beach, sur l’île de Vancouver. Le caractère cru, viscéral et claustrophobe d’un grand nombre de ses peintures n’était pas du goût de l’époque, mais il a gagné en popularité au cours des dernières années. Il semble en effet que ses toiles soient le fruit d’une forme d’expressionnisme profond et personnel.

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