Premières années et enregistrements de démonstration
Steven Page, fils du professeur Victor Page et de Joanne Simmons, et Ed Robertson, le cadet des cinq enfants d’Earl Robertson et de sa femme Wilma Shannon, se rencontrent à l’école publique Churchill Heights, à Scarborough, en banlieue de Toronto. Ils se lient d’amitié alors qu’ils participent tous deux au camp musical de la ville à titre de moniteurs. Steven Page est d’abord membre d’un groupe de musique du nom de Scary Movie Breakfast, duquel fait également partie Geoff Pounsett, un ami du secondaire. Ed Robertson, admirateur du groupe Rush, acquiert de l’expérience sur scène avec un jeune groupe nommé tour à tour Rude Awakening, Three Guys From Barrie et The Rage.
Les deux musiciens font leurs débuts en tant que Barenaked Ladies – nom qu’ils inventent alors qu’ils assistent à un spectacle de Bob Dylan à Toronto – à l’occasion d’un évènement-bénéfice au profit d’une banque alimentaire au Nathan Phillips Square de Toronto. Durant leur première année, ils interprètent des compositions originales et des chansons de Talking Heads, de Madonna et des Proclaimers. Ils sont rapidement connus pour leur vivacité d’esprit, leur humour sur scène et leur candeur amusante. « Je crois que nous étions bien naïfs de vouloir ainsi percer le marché des clubs torontois », racontera plus tard Ed Robertson à ce sujet. « Au lieu d’essayer de devenir connus instantanément, nous avons décidé d’accepter pleinement cette naïveté, en nous disant ‘Nous ne vivons pas ici, nous sommes venus de Scarborough dans la voiture de nos mamans’... Nous nous sommes amusés avec cela, au lieu de chercher à percer tout de suite. »
En 1989, Steven Page et Ed Robertson lancent leur première cassette démo, intitulée Buck Naked. Après une tournée nationale avec la troupe humoristique Corky & The Juice Pigs de Seán Cullen, le duo engage Jim Creeggan, multi-instrumentiste, et son frère Andrew, claviériste; les quatre jeunes hommes se connaissent depuis le camp musical. Ensemble, ils lancent la cassette Barenaked Lunch (1990).
Album EP des Barenaked Ladies (The Yellow Tape, 1991)
BNL compte cinq membres à partir de 1991 avec l’ajout du batteur Tyler Stewart, devenu fan du groupe après l’avoir vu se produire en spectacle lors d’un festival en plein air. « Ces gars-là semblaient faire partie d’un cirque, racontera plus tard Tyler Stewart, car ils avaient exactement la même mentalité : divertir les gens à tous les instants. » En mars 1991, Ed Robertson, Steven Page, Tyler Stewart et Jim Creeggan chantent « Be My Yoko Ono » dans la cabine vidéo à accès public « Speakers’ Corner » de l’immeuble de MuchMusic, au centre-ville de Toronto. Le vidéoclip, diffusé sur les ondes de MuchMusic et de CityTV, connaît une grande popularité et contribue à accroître le nombre de fans du groupe. Comme le racontera Ed Robertson en 2013, en entrevue avec CBC Music, « Nous y sommes simplement allés, en disant ‘Bonjour, nous sommes les Barenaked Ladies, nous n’avons pas les moyens de tourner une vidéo, alors nous voici’... Je me souviens que le directeur de plateau nous a contactés, Steve et moi, pour nous dire : ‘Vous êtes les premiers à utiliser un outil de marketing aussi éhonté’. À partir de là, ils ont joué notre chanson sans arrêt. »
En 1991, les Barenaked Ladies lancent un album EP éponyme sur cassette – également connu sous le nom de The Yellow Tape, en raison de sa couverture jaune vif – qui contient cinq chansons, dont les succès instantanés « Brian Wilson », « Be My Yoko Ono » et « If I Had $1,000,000 ». Ces chansons sont diffusées d’un océan à l’autre, profitant surtout, au départ, de l’appui de la station radio de rock moderne de Brampton, CFNY-FM, dont le programme de subvention « Discovery-to-Disk » octroie au groupe une bourse de 100 000 $ pour l’enregistrement d’un album complet.
Une prestation au New Music Seminar de New York en juillet 1991 attire l’attention des maisons de disques américaines. L’imprésario du groupe, Nigel Best, tire un maximum de publicité de l’incident au cours duquel la Ville de Toronto interdit au groupe de participer à un spectacle qu’elle commandite, par peur que certains soient offensés par son nom. « À l’époque, on nous a seulement dit que nous ne pourrions pas participer, racontera Ed Robertson en 2013. Nous avons donc décidé de jouer à Hamilton à la place. Je ne voyais aucun problème, mais voilà qu’on nous a appelés du Toronto Sun, qui a publié un article en troisième page. Ensuite, le Toronto Star a raconté l’histoire en première page. Nous sommes ainsi passés de 400 cassettes vendues en une semaine à 14 000 vendues du jour au lendemain. » La cassette, vendue à plus de 100 000 exemplaires, devient le premier album indépendant à être certifié platineau Canada.
Toujours en 1991, BNL chante une reprise de la chanson « Lovers in a Dangerous Time » de Bruce Cockburn, qui est ajoutée à l’album hommage Kick at the Darkness (1991). La version du groupe connaît un grand succès radiophonique au Canada, tandis que le vidéoclip est présenté en boucle sur les ondes de MuchMusic. La chanson vaudra à la formation musicale deux prix MuchMusic Video Awards en 1992 : le prix VideoFACT et le prix du public pour le meilleur groupe.
Gordon (1992)
En avril 1992, BNL signe – sur les marches de l’hôtel de ville de Scarborough – un contrat international avec la compagnie new-yorkaise Sire Records. En juillet, le groupe sort Gordon, produit à Toronto par Michael Phillip-Wojewoda. Au Canada, il est premier au palmarès des albums durant huit semaines et est vendu en plus de 500 000 exemplaires au cours de sa première année d’existence. On y retrouve les quatre succès « Enid », « What A Good Boy » ainsi que de nouvelles versions de « If I Had $1,000,000 » et « Brian Wilson ». Si le succès commercial aux États-Unis n’est pas spectaculaire (après tout, l’album n’y est certifié or qu’en août 1998), les critiques font rapidement les éloges du groupe. Jon Pareles écrit dans le New York Times que « ce n’est pas facile d’être énergique, songeur et fantaisiste à la fois, mais les Barenaked Ladies y parviennent avec leurs mélodies légères et leurs compositions dépourvues de sentimentalité. » En 2013, Andy Hermann, du LA Weekly, écrit ceci : « Alors que sont légion, ces temps-ci, les chanteurs rock à la mâchoire serrée, Gordon est une véritable bouffée d’air frais. C’est un album riche en harmonie, surtout acoustique et incroyablement imaginatif ».
BNL est mis en nomination dans quatre catégories aux prix Juno en 1993, soit « Artiste de variétés canadien de l’année », « Single de l’année » (pour « Enid »), « Album de l’année » (pour Gordon) et « Groupe de l’année » (catégorie qu’il remporte). En 2000, Gordon obtient une rare certification diamant au Canada, grâce à des ventes de plus d’un million d’exemplaires. En 2015, CBC Music nomme « Brian Wilson » l’une des 50 meilleures chansons des années 1990, puis, en 2017, nomme Gordon l’un des 25 meilleurs premiers albums canadiens.
Maybe You Should Drive (1994) and Born on a Pirate Ship (1996)
La qualité du premier album, Gordon, est difficile à égaler. L’album plus introspectif Maybe You Should Drive (1994), produit par Ben Mink, un collaborateur de k.d. lang, est accueilli avec froideur au Canada. Tout comme Born On A Pirate Ship (1995), il se vend assez mal malgré de fréquents passages à la radio de leurs singles respectifs « Jane » et « Shoe Box ». Cependant, le groupe est toujours aussi populaire en spectacle et l’enregistrement en direct Rock Spectacle (1996) obtient des ventes étonnantes de niveau or (500 000 exemplaires) aux États-Unis. La chanson « The Old Apartment », dont le vidéoclip est réalisé par Jason Priestley, vedette de l’émission Beverly Hills 90210 et fan de BNL, est la première du groupe à se retrouver parmi les 40 plus populaires aux États-Unis.
À la suite du lancement de Maybe You Should Drive, Andrew Creeggan quitte le groupe pour poursuivre ses études en musique. Il est remplacé par Kevin Hearn. En 1994, BNL est mis en nomination aux prix Juno dans la catégorie de l’artiste de variétés canadien de l’année, puis, l’année suivante, dans celle du groupe de l’année.
Stunt (1998)
Contre toute attente, Stunt (1998) se hisse parmi les dix premiers albums aux États-Unis grâce au single « One Week », premier au Billboard. Une campagne-éclair de publicité assure au groupe une place dans les émissions télévisées américaines les plus écoutées, dont The Tonight Show, avec Jay Leno, et Saturday Night Live. Stunt se vend à plus de quatre millions d’exemplaires en Amérique du Nord, et BNL joue pour ses plus grands publics lorsqu’il se produit avec Blues Traveler et Ben Harper dans le cadre de la tournée US HORDE. Jason Priestley réalise le « rockumentaire » Barenaked In America, qui contient les apparitions d’animateurs d’émissions-débats Conan O’Brien et Jon Stewart. Une deuxième chanson, « It’s All Been Done », figure parmi les 20 meilleures aux États-Unis.
Stunt se classe au 3e rang parmi les 200 meilleurs albums du Billboard le 25 juillet 1998, tandis que le single « One Week », qui y figure, est mis en nomination pour le prix Grammy de la meilleure performance pop pour un duo ou un groupe, ainsi que le prix Billboard Music Awards du meilleur vidéoclip (rock alternatif/rock moderne) et un prix Maximum Vision. En 2007, « One Week » se hisse au 72e rang du palmarès VH1 des 100 chansons les plus marquantes des années 1990. BNL revient de la cérémonie des prix Juno de 1999 avec trois prix différents : « Meilleur album pop » (Stunt), « Meilleur groupe » et « Meilleur single » (« One Week »).
Toutefois, le succès de Stunt – et surtout, le pot-pourri de culture pop qu’est « One Week » – contribue à renforcer l’opinion de certains, qui estiment que BNL est plus une bande de bouffons qu’un groupe de musique sérieux. Comme l’écrit Mike Joseph dans les pages de Popmatters en 2006, « le succès de l’album Stunt des Barenaked Ladies, qui assure leur percée en 1998, appose à la formation musicale une étiquette indélébile dont elle ne peut se départir à ce jour : celle d’un groupe de musique frivole ». Andy Hermann abonde dans le même sens dans LA Weekly en 2013, notant que « les Barenaked Ladies sont de ces groupes des années 1990 qui, à l’instar des Spin Doctors et de Hootie & The Blowfish, inspirent une sorte de haine excessive absolument démesurée par rapport aux crimes musicaux qu’ils ont commis, quels qu’ils soient. »
Maroon (2000)
Après les séances d’enregistrement de l’album Stunt, le groupe doit se passer de son claviériste Kevin Hearn, qui, ayant reçu un diagnostic de leucémie, passe deux années à combattre la maladie – combat qu’il remportera. Il est remplacé, pour les tournées, par Chris Brown, du groupe torontois Bourbon Tabernacle Choir. Kevin Hearn est de retour pour Maroon (2000), produit par Don Was, producteur américain de grandes vedettes comme Bob Dylan, Bonnie Raitt et les Rolling Stones.
Même s’il ne connaît pas autant de succès que Stunt, l’album est certifié platine aux États-Unis et au Canada et comprend des chansons à succès comme « Pinch Me », « Too Little Too Late » et « Falling for the First Time ». L’album atteint le 5e rang parmi les 200 meilleurs albums du Billboard, tandis que la chanson « Pinch Me » est mise en nomination pour le prix Grammy de la meilleure performance pour un duo ou un groupe en 1999. En 2001, BNL remporte trois prix Juno : « Meilleur album pop » (Maroon), « Meilleur album » (Maroon) et « Meilleur groupe ». Il publie également la compilation Disc One: All Their Greatest Hits (1991–2001), certifié double platine au Canada en août 2002. La même année, BNL se produit en spectacle à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City, dans l’Utah, et anime la soirée des prix Juno à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Everything to Everyone (2003)
Après une pause en 2002 et pendant une bonne partie de 2003, BNL lance son sixième album complet, intitulé Everything to Everyone (2003). Celui-ci, caractérisé par des paroles plus engagées politiquement, contient « Celebrity » et « Another Postcard », deux singles particulièrement aimés. « Another Postcard » se hisse au 82e rang du palmarès Billboard des 100 meilleures chansons et fait partie de la bande sonore originale du film d’animation « Les chimpanzés de l’espace », sorti en 2008.
L’esprit festif du groupe, révélé pour la première fois lorsqu’Ed Robertson écrit « Green Christmas »pour la bande originale du film « Le grincheux qui voulait gâcher Noël » en 2000, se fait de nouveau sentir avec la parution, en 2004, de son album de Noël intitulé Barenaked For The Holidays. Celui-ci est enregistré au studio de Steven Page, Fresh Baked Woods, au nord de Toronto. L’album, qui inclut des collaborations avec Michael Bublé et Sarah McLachlan, est certifié or au Canada, se classant au 64e rang du palmarès Billboarddes 200 meilleurs albums.
En 2004, BNL est mis en nomination pour les prix Juno du groupe de l’année et de l’album pop de l’année (Everything to Everyone). The Barenaked Truth, documentaire portant sur le groupe, est mis en nomination pour le prix du DVD de musique de l’année aux prix Juno de 2005. L’année suivante, le groupe est de nouveau mis en nomination pour le prix du groupe de l’année.
Barenaked Ladies are Me (2006) et Barenaked Ladies are Men (2007)
Le septième album studio des Barenaked Ladies, Barenaked Ladies are Me, est publié de manière indépendante en septembre 2006, après que le groupe ait décidé de ne pas renouveler son contrat avec la grande maison de disques Reprise. L’album, dont la dernière piste (« Wind It Up »), est accompagnée des notes du guitariste Kim Mitchell, a droit à une réception plutôt tiède. Rolling Stone parle de « rock soporifique » « pour les papas »; du côté de Popmatters, on se montre un peu plus indulgent, qualifiant le son de l’album de « pop rock simple et mélodique, un peu excentrique ». L’album, qui contient 13 pistes, atteint le 17e rang parmi les 200 meilleurs albums du Billboard, et le 7e rang au palmarès Billboard canadien équivalent. Il est suivi, en février 2007, d’un album compagnon de 16 pistes, du nom de Barenaked Ladies are Men. Les chansons des deux albums sont toutes enregistrées au cours des mêmes séances à la fin de 2005 et au début de 2006.
Chanson thème de The Big Bang Theory
En 2007, lors d’un concert de BNL à Los Angeles, Ed Robertson improvise une chanson sur la théorie cosmologique inspirée du livre du chercheur Simon Singh, Big Bang. Chuck Lorre et Bill Prady, producteurs de télévision et fans de BNL, sont présents ce soir-là. Plus tard, ils appellent Ed Robertson pour lui demander s’il voudrait bien composer la chanson thème de leur nouvelle comédie diffusée sur les ondes de CBS, « The Big Bang Theory ». Une version intégrale de la chanson, intitulée « The Big Bang Theory Theme», est enregistrée en 2007, puis lancée comme single trois ans plus tard.
En 2015, Steven Page intente une poursuite relativement à cette chanson, réclamant 20 % des bénéfices totaux réalisés sur la chanson, estimés à plus d’un million de dollars. L’affaire est reportée à l’année suivante.
Snacktime (2008)
BNL lance en 2008 un album pour enfants du nom de Snacktime, qui atteint le 10e rang du palmarès Billboard canadien des meilleurs albums et le 61e rang du palmarès Billboard des 200 meilleurs albums. Dans The Canadian Snacktime Trilogy I: Snacktime (une référence à la chanson « Canadian Railroad Trilogy » de Gordon Lightfoot), on peut entendre la voix de Gord Downie, du groupe The Tragically Hip, de Geddy Lee, de Rush, de Gordon Lightfoot et d’autres artistes, alors qu’ils parlent aux jeunes auditeurs de leurs collations préférées. Snacktime remporte le prix Juno de l’album pour enfants de l’année en 2009.
Départ de Steven Page
Octobre 2008 marque le vingtième anniversaire de la première performance de BNL; cette année-là ne manque cependant pas d’événements malheureux pour les membres du groupe. En juillet, Steven Page, divorcé de sa femme en 2007, est mis en arrestation pour possession de cocaïne avec sa petite amie à Fayetteville, dans l’État de New York. On abandonne cependant les accusations portées contre le chanteur en 2009, après qu’il ait accepté d’entreprendre un traitement de toxicomanie et de ne consommer aucune drogue pendant six mois. En août 2008, l’avion d’Ed Robertson s’écrase au nord de Bancroft, en Ontario. Ed Robertson et ses trois passagers s’en sortent indemnes.
En février 2009, Steven Page quitte BNL par « accord réciproque ». Ed Robertson confiera ensuite à CBC Music que « [la séparation d’avec Steven Page] était un changement effrayant, mais une fois les premières étapes réalisées, tout s’est mis en place et les choses sont allées dans la bonne direction. Ce changement était à prévoir depuis longtemps, mais nous avions tous peur de le mettre en œuvre. En fin de compte, je suis heureux que nous l’ayons fait. » Pour sa part, Steven Page raconte à la Presse canadienne en 2010 que « même si j’étais triste de quitter le groupe, je ne me suis pas dit une seule fois que je regrettais de l’avoir fait. Je n’ai rien contre l’idée de nous réunir pour faire quelques chansons ensemble, ou encore pour préparer un concert, surtout si c’était pour une cause qui nous tient tous à cœur. Ce serait génial. Cependant, je ne cherche pas à réintégrer le groupe à temps plein. »
Steven Page exprime toutefois un certain mécontentement quant à la décision du groupe de conserver le même nom. De plus, il n’apprécie guère « You Run Away », principale chanson du premier album du groupe lancé sans lui, dans laquelle il voit une attaque personnelle à peine voilée contre lui.
Carrière solo de Steven Page
Steven Page sort son premier album solo, The Vanity Project, en 2005.
Il s’agit d’une collaboration avec Stephen Duffy. Après son départ de BNL, Steven Page entreprend une carrière solo. En 2010, il crée, en collaboration avec Art of Time Ensemble, un album composé de reprises. Il s’intitule A Singer Must Die, d’après la chanson de Leonard Cohen. Toujours en 2010, Steven Page publie l’album solo Page One, qui se classe au 6e rang du palmarès « Heatseekers » de Billboard.
En 2011, Steven Page lance le single « A Different Sort of Solitude », qu’il enregistre pour le film canadien « French Immersion ». La chanson est mise en nomination pour le prix Génie de la meilleure chanson originale en 2012.
Le troisième album solo de Steven Page, Heal Thyself Pt. 1: Instinct, sort en 2016. Il contient des compositions originales. Le magazine Exclaim! accorde à l’album une note de 9/10, disant du chanteur qu’il est « au sommet de sa forme, traversant sans effort l’espace entre autoguérison et création artistique ».
De 2010 à aujourd’hui
En 2010, BNL se produit en spectacle aux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, publiant la même année All in Good Time, son premier album sans Steven Page. L’album se classe au 3e rang du palmarès Billboard canadien des meilleurs albums et au 23e rang du palmarès Billboard américain des 200 meilleurs albums. L’année suivante, le groupe sort une compilation intitulée Hits from Yesterday & the Day Before (2011), laquelle comprend « The Big Bang Theory Theme» et plusieurs singles populaires sortis entre 1997 et 2010. Les Barenaked Ladies publient une autre compilation, Stop Us If You’ve Heard This One Before (2012), qui contient certains enregistrements rares effectués entre 1992 et 2003.
En février 2013, BNL prend part à la « toute première collaboration spatiale » avec l’astronaute canadien Chris Hadfield, qui se trouve alors à bord de la Station spatiale internationale,et le chœur des écoles secondaires de Toronto, les Wexford Gleeks. Ensemble, ils chantent une chanson commandée par la CBC et l’Agence spatiale canadienne. Elle s’intitule « I.S.S. (Is Somebody Singing). »
Toujours en 2013, BNL publie son dixième album studio, Grinning Streak. L’album atteint le 10e rang parmi les 200 meilleurs albums du Billboard, et le 12e rang au palmarès Billboard canadien équivalent. En 2014, BNL publie l’album EP The Long Weekend, qui contient des versions acoustiques et live de morceaux de l’album Grinning Streak.
L’année suivante marque la sortie de Silverball, album qui se hisse au 3e rang du palmarès Billboard canadien des meilleurs albums. En tournée pour promouvoir cet album, le groupe se produit en concert au Red Rocks Amphitheatre, au Colorado. Ce concert est enregistré et publié sous le nom de BNL Rocks Red Rocks (2016) l’année suivante.
En 2017, BNL publie deux albums : Ladies and Gentlemen: Barenaked Ladies and Persuasions et Fake Nudes. Le premier, une collaboration entre BNL et le groupe a cappella new-yorkais The Persuasions, comprend des versions retravaillées de chansons du groupe rock. Fake Nudes, douzième album studio du groupe contenant des compositions originales, renferme des collaborations avec Jim Cuddy du groupe Blue Rodeo, Alan Doyle de Great Big Sea et Tanya Tagaq, chanteuse de gorge inuk.
Aux prix Juno de 2018, la formation musicale Barenaked Ladies composée des membres Ed Robertson, Steven Page, Jim Creeggan, Kevin Hearn et Tyler Stewart est intronisée au Panthéon de la musique canadienne. C’est la première fois que Steven Page apparaît aux côtés des membres du groupe depuis son départ; on qualifie l’événement d’« apparition spéciale rare ».
Croisières « Ships and Dip »
Les Barenaked Ladies sont en tête d’affiche d’une série de festivals de musique populaires organisés sous forme de croisières par Sixthman Festivals at Sea, du nom de « Ships and Dip », puis « The Rock Boat ». Le premier événement Ships and Dip a lieu du 15 au 17 janvier 2007 à bord d’un navire Carnival au départ de Ft. Lauderdale, en Floride, et à destination des Antilles. On y présente des concerts en direct de BNL avec différents numéros d’ouverture et plusieurs interactions avec les fans. Le deuxième événement, du nom de « Ships and Dip III », se tient du 27 janvier au 1er février 2008; le groupe Great Big Sea y prend également part. Le troisième, « Ships and Dip V », a lieu du 1er au 6 février 2009 et met en vedette certains groupes ayant déjà participé à l’événement par le passé, ainsi que Sarah McLachlan. « Ships and Dip 4 » est organisé à bord d’un navire de la compagnie Norwegian Cruise Line au départ de Miami, en Floride, et se déroule du 6 au 11 février 2011. C’est la première croisière sans Steven Page.
L’édition suivante de l’événement, organisée sous le nouveau nom « The Rock Boat », a lieu du 24 au 28 janvier 2015 sur un bateau de croisière parcourant le trajet entre Miami et Cozumel, au Mexique. Les artistes participants incluent BNL et 20 autres groupes, dont Michael Franti et Spearhead. « Rock Boat XVIII », qui a lieu du 30 janvier au 4 février 2018 sur un bateau se rendant de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, à Cozumel, met en vedette BNL avec, comme numéros d’ouverture, des artistes tels qu’Alan Doyle, Elliott Brood et Choir! Choir! Choir!.
Projets solo
À part Steven Page et ses compositions en solo, d’autres membres de BNL prennent part, eux aussi, à différents projets parallèles au fil des ans. Le groupe de Tyler Stewart, Don’t Talk Dance, duquel sont également membres Chris Brown, de Bourbon Tabernacle Choir, et Gordie Johnson de Big Sugar, lance en 1995 un album éponyme. Jim Creeggan contribue à l’album Surfacing de Sarah McLachlan en 1997 et enregistre quatre albums avec son frère Andy et Ian McLachlan, sous le nom de groupe The Brothers Creeggan.
Kevin Hearn compte parmi les membres du groupe torontois The Look People, qui publie quatre albums avant de se séparer en 1993. Il sort également trois albums solo : Mothball Mint (1997), Cloud Maintenance (2011) et Days in Frames (2014). Son groupe Kevin Hearn and Thin Buckle publie quatre albums : H-Wing (2001), Night Light (2004), The Miracle Mile (2006) et Havana Winter (2009). H-Wing tire son nom de l’aile H de l’hôpital Princess Margaret à Toronto, où Kevin Hearn a reçu ses traitements contre la leucémie et où il a commencé à écrire l’album. Kevin Hearn est également membre de The Cousins, un duo qu’il forme avec son cousin, l’acteur et humoriste Harland Williams. Le duo sort deux albums, The Love Song Years (2004) et Rattlesnake Love (2017).Kevin Hearn se joint aux Rheostatics pour leur album Music Inspired by the Group of Seven (1995). Le groupe se sépare en 2007, mais Kevin Hearn participe quand même aux concerts de retrouvailles des Rheostatics en 2015 et en 2016.
Prix
- Groupe de l’année (1993)
- Meilleur single (« One Week ») (1999)
- Meilleur album pop (Stunt) (1999)
- Meilleur groupe (1999, 2001)
- Meilleur album pop (Maroon) (2001)
- Meilleur album (Maroon) (2001)
- Album pour enfants de l’année (Snacktime!) (2009)
- Intronisation au Panthéon de la musique canadienne (2018)
MuchMusic Video Awards
- Prix VideoFACT (« Lovers in a Dangerous Time ») (1992)
- Prix du public : Meilleur groupe (1992, 1993)
- Meilleur dossier de presse interactif pour un groupe canadien (Maybe You Should Drive) (1995)
Billboard Music Awards
- Meilleur vidéoclip (rock alternatif/rock moderne) (« One Week ») (1998)
- Prix Maximum Vision (« One Week ») (1998)