Les Canadiens biélorusses (qu’on dit aussi bélarusses ou bélarussiens) proviennent de la Biélorussie (qu’on appelle également Bélarus). On considère les Biélorusses comme un peuple slave oriental. En 2016, 20 710 Canadiens se sont déclarés principalement ou partiellement Biélorusses.
Histoire de l’immigration
Au début du 20e siècle, un nombre important de Biélorusses émigrent de l’Empire russe pour s’installer au Canada. La majorité d'entre eux sont des paysans considérés comme des Russes par les autorités. Après la Première Guerre mondiale, la partie occidentale de la Biélorussie est temporairement soumise à l'autorité polonaise. On peut estimer que parmi les Polonais qui immigrent au Canada, il y a 3500 Biélorusses en 1927, 3800 en 1928, 5100 en 1929 et 4200 en 1930.
Parmi les premiers Biélorusses à immigrer au Canada après la Deuxième Guerre mondiale, on compte des soldats du Deuxième Commandement polonais que des agriculteurs canadiens engagent comme « travailleurs agricoles ». Sur les 2800 recrues, environ 2200 sont probablement des Biélorusses, comme le sont les quelque 800 autres qui arrivent au Canada en 1947. On estime que 60 % des immigrants polonais entre 1948 et 1956 sont des Biélorusses, et le nombre probable d'immigrants biélorusses entre 1946 et 1971 s'élève à 48 000. (Voir aussi Immigration au Canada et Politique d’immigration canadienne.)
Les Biélorusses qui immigrent au Canada après la guerre sont d'âges différents et proviennent de divers milieux socioéconomiques, culturels et politiques. Même s’ils ne sont pas reconnus comme un groupe ethnique distinct par les autorités canadiennes, ils sont nombreux à partager un sentiment d’identité nationale marqué. Les Biélorusses ne figurent au recensement qu'en 1971 en tant que groupe ethnique à part entière. Le recensement de 1996 fait état de 4060 Canadiens d'origine biélorusse. En 2016, ce nombre s’établit à 20 710.
Établissement et vie économique
Les Biélorusses qui arrivent au Canada avant la Première Guerre mondiale se fixent principalement dans les villes industrielles, particulièrement dans le Nord de l'Ontario, où ils travaillent comme ouvriers. De nombreux immigrants de l'entre-deux-guerres s'établissent dans les Prairies. En 1927, un groupe défriche des terres et s’installe en Saskatchewan.
Les immigrants d'après-guerre (paysans, ouvriers, ouvriers spécialisés, techniciens et membres de professions libérales) jouissent d'un meilleur niveau de vie et sont d'une plus grande mobilité géographique. On trouve de nombreux Biélorusses dans les domaines de la médecine, du génie, de la radiotélévision et dans le milieu universitaire. Selon les estimations, c'est en Ontario que vivent la majorité des Biélorusses; viennent ensuite l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Québec et le Manitoba.
Vie religieuse et culturelle
La majorité des Biélorusses appartiennent à l'Église catholique romaine ou à l'Église orthodoxe grecque. Cependant, certains adhèrent plutôt à l’Église unie, à l’anglicanisme ou à la foi baptiste, entre autres.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les Biélorusses nationalistes créent différentes organisations, dont l'Alliance biélorussienne du Canada (1948) à Toronto, le Byelorussian National Committee (1950) à Winnipeg et l'Alliance des Biélorusses (1952) à Montréal, et publient divers bulletins mensuels. La « Semaine biélorusse », lancée en 1974, est désormais une tradition torontoise.
Après la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, environ 70 % des retombées radioactives dans l'ancienne Union soviétique se retrouvent sur le territoire biélorusse. Les organisations biélorusses au Canada participent alors très activement aux efforts d'assistance. Le Comité des enfants de Tchernobyl, basé en Ontario, s’implique particulièrement en accueillant régulièrement des enfants biélorusses pendant les vacances d'été.